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Digital detox : où se déconnecter en Europe cet été ?

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En provenance des États-Unis, la « digital detox » répondrait au nouveau mal du millénaire à savoir notre addiction aux objets connectés. Cette nouvelle tendance a également essaimé en Europe où plusieurs pays proposent désormais des formules, package et autres séjours pour mieux vous retrouver. En pleine nature, en plein délire ou dans une arnaque.

Suède : l’île de la non-tentation

« I needed a break. » C’est la manière dont l’auteure du New York Times, Ingrid K. Williams, commence son récit. En juillet dernier, la jeune femme a souhaité dépasser son anxiété existentielle en se débranchant de tous ses appareils connectés. Du coup, Ingrid a atterri sur une péninsule isolée, Furillen. Située au large de Gotland - une île suédoise plantée dans la mer Baltique - l’endroit est connu pour ses carrières de calcaire et ses camps d’entraînement militaire. Mais aujourd’hui, Furillen a remplacé les casernes par des cabanes d’ermitage. Proposé en pleine nature, le service assuré par Fabriken Furillen aide les gens comme Ingrid à se couper de tout. Partie avec son copain, la journaliste précise « qu’au départ, deux employés vous conduisent au milieu de nulle part ». Ensuite, il faudra vivre sans eau ni électricité mais avec un peu de nourriture et le bonheur d’entendre « le son de la mer et celui de la nature ». C’est un peu cliché mais c’est un cliché qui n’obtiendra pas un like.

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Fabriken Furillen, Rute Furillen, Larbro. 5 nuits en ermitage pour un peu plus de 600 euros.

Royaume-Uni : la campagne, ça (vous) gagne

Martin Talks est quelqu’un qui aime bien sortir des sentiers battus. Après avoir assuré la stratégie digitale d’une entreprise à Londres, l’ancien guru plaque tout et part s’installer dans une maison sans électricité, quelque part au sein du comté de Norfolk (à l’extrême ouest de l’Angleterre, nda). Là-bas, il noircit les pages de son livre, A-Z of Digital Detoxing: A Practical Family Guide, et cultive une idée lumineuse : organiser des weekends consacrés à sa nouvelle philosophie. « Je voulais sortir les gens de leurs zones de confort », explique-t-il au Business Traveller. Du coup, c’est désormais un Martin en pull grosse maille qui accueille des jeunes dans une yourte et leur expliquent les vertus de la detox. Au programme : yoga, sculpture sur bois, cuisine en pleine nature... Bref, toutes les joies de la campagne pour 280 euros par jour, selon SkyNews. Martin Talks a quitté le monde de l’entreprise mais il en garde quelques réflexes. 

Martin Talks interviewé par Sky News en février 2015.

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Digital detoxing : quelque part dans le Royaume. Une journée de rehab pour 280 euros.

Allemagne : l’addiction tuée dans l’off

À la base, OFFTIME est une appli créée par une start-up à Berlin. Elle permet notamment de se donner un peu d’air en bloquant nos notifications les plus dérangeantes, certains appels, les SMS, et toutes les autres applications qui pourraient nous bouffer. En ce moment, la boîte organise même un concours de celui ou celle qui raconte sa meilleure expérience de digital detox. Mais maintenant, OFFTIME propose aussi de battre « en retraite » et organise des séjours de désintox en Allemagne ou en Suisse. L’objectif ? Aiguiser sa propre conscience et se tester face aux aliénations que peuvent produire nos smartphones. Des coachs « expérimentés » accompagnent les challengers et donnent la leçon sur des thèmes allant de « la communication durable » à « la consommation technique ». Le site officiel promet aussi un plan à suivre en 7 points, sans rentrer dans les détails. Du coup, il faut aller voir pour le croire.

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Les weekends d’OFFLINE en septembre 2015. Pour passer trois jours de detox près de Berlin, il faut compter 159 euros. Les trois jours près de Zurich sont disponibles à partir de 265 euros.

Italie : vaincre le techno-stress

En Italie, on a décidé de faire les choses en grand et avant tout le monde. Depuis 2002, l’ancien journaliste et écrivain Enzo Di Frenna  - et son organisation Netdipendenza Onlus - traite des problèmes d’addiction au numérique. Après avoir sensibilisé les Italiens aux méfaits de la surconsommation de vidéos, de réseaux sociaux ou d’emails, Di Frenna s’est engouffré dans la brèche. Aujourd’hui, il propose des évènements sportifs complètement déconnectés où les aspirants peuvent soigner leurs esprits et leurs corps. Récemment, Netdipendenza Onlus a aussi monté sa propre école, baptisée PND (pour Prevenzione Net Dipendenza) et consacrée à ce qu’Enzo Di Frenna appelle désormais le « techno-stress ».

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Netdipendenza Onlus : La majortié des programmes sont réservés aux entreprises et aucun tarif n'est précisé.

Quand les hôtels de luxe pètent un câble

Ne nous racontons pas d’histoires, la digital detox est aussi un problème de riches. Pour pouvoir se déconnecter, il faut l’avoir été. Aussi, les hôtels luxueux se sont adaptés aux tracas de leur clientèle aisée. Comme cet établissement 5 étoiles, sis dans le Hampshire, qui propose des journées detox. Après avoir laissé vos appareils à la réception, vous pouvez vous prélassez dans un spa, savourer un « detox smoothie », vous faire masser avec des cristaux tièdes et rechargez votre esprit grâce à une heure de yoga. Qu’est-ce qui change par rapport à un séjour classique ? Rien. Mis à part la promesse de suivre la philosophie contenue dans le livre Unplugged d’Orianna Fielding. Qui doit, elle, savourer ses royalties.

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Four Seasons Hotel Hampshire : Chalky Lane, Dogmersfield, Hampshire RG27 8TD, Royaume-Uni. 1 journée detox pour 300 euros.

En France, si le premier hôtel à avoir embrassé la désintoxication digitale se trouve en Auvergne, plusieurs palaces ont ensuite fleuré le bon coup. Parmi eux, le Westin-Paris-Vendôme qui a eu le génie d’adapter ces prestations au mal du nouveau millénaire. Ainsi, vous pourrez vous faire masser vos pouces endoloris et redécouvrir les espaces verts de la ville grâce – tenez-vous bien – à une carte. 

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Westin-Paris-Vendôme 3 rue de Castiglione 75001 Paris. Le “package digital detox” est disponible à partir de 455 euros par personne.

Story by

Matthieu Amaré

Je viens du sud de la France. J'aime les traditions. Mon père a été traumatisé par Séville 82 contre les Allemands au foot. J'ai du mal avec les Anglais au rugby. J'adore le jambon-beurre. Je n'ai jamais fait Erasmus. Autant vous dire que c'était mal barré. Et pourtant, je suis rédacteur en chef du meilleur magazine sur l'Europe du monde.