Ballotage
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Tania BermanLes Européens élisent leurs députés au Parlement du 4 au 7 juin 2009. Petit florilège des expressions électorales sur le continent.
En ce moment, des milliers d’électeurs et d’électrices en Europe soupirent. Bien sûr, chaque candidat considère qu’il est de « primera calidad » (en espagnol, « de première qualité »). Mais comment susciter la passion citoyenne ? Avec des programmes bien lisses et de belles promesses électorales ? Finis les pots-de-vin… En Pologne, l’expression « kiełbasa wyborcza » (« le vote saucisse ») a pourtant traversé les époques : au 19e siècle, les candidats aux élections organisaient des pique-niques publics en Galicie, lors desquels on distribuait de la vodka et des saucisses à la « populas » !
Malgré les tentatives de séduction, les sourires « Colgate », les joutes verbales de haut-vol, tous les candidats ne seront pas élus. Celui qui échoue se fera « blackbouler », comme on dit en France. Cette expression a été inventée dans le mystérieux milieu de la franc-maçonnerie. Lors des votes secrets, sorte de « casting » pendant lesquels les membres acceptent de nouveaux franc-camarades, les balles noires étaient le symbole du refus. La procédure dans son ensemble s’appelait « le ballotage ».
En allemand, les verbes « vouloir » (« wollen ») et « voter » (« wählen ») ont la même racine, tandis que le mot « vote » (« votum ») dérive du mot « serment » en grec ancien. Dans les langues romaines, on retrouve le mot latin « eligere » qui signifie « choisir » et partage sa racine avec « élite ». Les élus, forcément élites ? Par obligation, plus que par jeu, les hommes politiques qui nous dirigent font des manigances, des alliances : « Politics makes strange bedfellows » (« La politique unit de curieux compagnons »), dit-on outre-manche. C’est du Shakespeare. Y aurait-il quelque chose de pourri au Royaume d’Europe ?
Translated from Wer die Wahl hat, hat die Qual!