Warriors de tous les pays, faites-vous photographier !
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Par Lucie Dupin
Vous les croiserez prochainement dans les rues de Strasbourg, authentiques, sans artifice, les « Warriors » de Paul Hossfeld investiront le mobilier urbain sur papier glacé. Qui sont-ils ? Quel est ce projet un peu fou ? En 2016, 500 jeunes européens seront exposés à Berlin. Enfin, ça, c’est l’objectif final.
Avant d’en arriver là, Paul Hossfeld, artiste franco-allemand et son équipe, comptent sillonner une trentaine de villes européennes, celles de la grande Europe géographique à la rencontre de jeunes de 25 à 37 ans. " Je considère que nous sommes la première génération qui s’approprie réellement notre histoire commune de façon positive. Je veux montrer le côté humain de l’Europe, car qu’on le veuille ou non, nous appartenons à ce continent, nous partageons des problématiques similaires, et nous nous sommes rapprochés, peut-être plus encore que la génération de nos parents "explique Paul.
Les Warriors européens, ce sont vous, ce sont eux, c’est cette génération Y, riche d’échanges transnationaux, nourrie des mythes et déboires Erasmus. Comme un témoignage ethnographique d’une tranche de vie tout aussi mobile que précaire, ce projet Warriors Generation Europe/ W-G-E pose ses bagages à Strasbourg du 18 février au 1er mars pour une série de photos. Puis cette vingtaine de Strasbourgeois prendra place en mai aux côtés d’une centaine de compatriotes européens qui a déjà croisé l’objectif de Paul. L’espace urbain constitue à la fois le lieu de réalisation et le lieu d’exposition des clichés " pour sortir de l’image élitiste des musées " confie Paul.
« Un projet un peu mégalo »
" Strasbourg est la réelle première étape de ce projet qui nous occupe non-stop depuis un an et demi. Ce n’est pas un hasard si nous inaugurons W-G-E ici. Si ça réussit dans la capitale de l’Europe, cela constituera une vitrine de poids pour poursuivre ailleurs. L’idée est de parcourir une trentaine de villes. Quand je me pose cinq minutes et que je me projette, cela peut paraître un peu mégalo, mais c’est ce qui fait la force et la pertinence du projet, il faut avoir de l’ambition pour avancer " estime Paul. De la motivation, ce n’est pas ce qui manque à cette jeune équipe européenne et elle peut compter sur le soutien logistique de la Ville de Strasbourg qui a accueilli ce projet positivement. Mais pour le mener le plus loin possible sur le long terme, Paul espère aussi décrocher des financements. Car pour le moment, si Warriors Generation Europe porte l’estampille « Cultural event », prestigieux label attribué par le Conseil de l’Europe à cinq projets artistiques en 2012, il ne repose que sur des fonds propres. En attendant, pour son instigateur, W-G-E constitue tout autant un défi professionnel que personnel. Cet artiste formé aux Beaux-Arts ne se destinait pas à la photographie de portraits, mais davantage à celle de paysages, plus statiques, plus accessibles." Il m’a fallu six mois d’effort pour m’approprier l’art du portrait, aujourd’hui, c’est à moi de mettre à l’aise le sujet quand il se présent assez spontanément "sourit Hossfeld. A Strasbourg, le photographe jouera sur la nuance des ponts, symboliques, ils constitueront les décors des portraits à venir. Si les lieux, tous différents, traduiront la réalité urbaine de chaque ville, la trame conductrice de cette collection, c’est le coucher de soleil au moment de la prise de vue. Comme le reflet d’une transition entre deux états, tout comme cette génération charnière, qui s’apprête à se déployer dans l’espace public européen.
CaféBabel Strasbourg suivra pour vous les différentes étapes du projet, retrouvez très prochainement la suite de WGE à Strasbourg sur ce blog. Le 9 mai, l’équipe de Paul Hossfeld viendra présenter son exposition sur la place de la gare et animera une conférence débat le 17 mai à l'auditorium du MAMCS.
Intéressé par le projet ? Vous pouvez poser votre candidature via ce formulaire
Plus de renseignements : http://www.w-g-e.eu/fr