L’Espace Magh et le Musée juif de Belgique: ensemble autour de Richard Ruben
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« Par la culture nous pouvons nous rencontrer, et continuer le rêve dans un monde de cauchemars » introduit Richard Ruben, humoriste belge. Dans le contexte actuel de tensions et où le risque communautaire est de plus en plus fort, l’Espace Magh et le Musée Juif de Belgique s’unissent autour de deux événements culturels pour contrer la peur de l’« Autre ».
Situé au cœur du quartier historique du Sablon, l’Espace Magh a un passé très riche. Depuis le milieu du 20è siècle, c’est un lieu de rencontre au sein de Bruxelles. Ayant d’abord été utilisé comme salle de spectacles et comme espace dédié au music-hall. L’Espace Magh a ensuite été l’une des discothèques les plus fréquentées de la capitale. Puis rachetée par le CPAS (Centre Public d’Action Social) de Bruxelles, il a été rénové pour devenir ce qu’il est aujourd’hui : un centre culturel pluridisciplinaire. A la fois un lieu de création et de diffusion d'oeuvres artistiques, l'Espace Magh poursuit également une mission d'éducation à la culture en accueillant différentes actions culturelles engagées et adaptées à différents publics. Mais comme le défend Najib Ghallale, le directeur de l’Espace Magh, ce n’est pas un centre communautaire. Et au-delà des amalgames et des tensions, ce doit être un espace de partage des cultures. Libre et indépendant, il tient à le rester en ne s'associant à aucun Etat ou ambassade.
Un espace pour s’unir
C’est donc dans ce sens que le Musée Juif de Belgique a décidé de s’associer à l’Espace Magh pour présenter une exposition photo « Les Marolles à l’image de Cartier-Bresson ». Réalisée par des enfants du quartier, l'exposition sera dévoilée lors de son vernissage prévu le soir du spectacle « Je suis belge, mais ça ne se voit pas » de Richard Ruben et présenté en collaboration par les deux espaces. Alors que le Musée Juif présente toujours portes fermées depuis les attaques du 24 mai 2014, il est important pour son directeur, Philippe Blondin, que le Musée continue de vivre et fasse entendre sa voix au-delà de ses murs.
Philippe Blondin souhaiterait créer une toute nouvelle scénographie pour ce nouveau Musée Juif. Cependant il reste toujours en projet et la construction n’a pas commencé, notamment par manque de subventions. Ce nouveau Musée a pour ambition d’être adapté aux évènements de différentes natures qu’il accueillera, tout en étant un espace ouvert et interculturel. En plus d’être un lieu d’ancrage, non pas pour la, mais pour les cultures juives, Philippe Blondin souhaite toucher un public large. Il précise que ce n’est pas un Musée fermé et exclusivement réservé à la communauté juive, mais bien un espace ouvert à tous qui devrait voir le jour d’ici 2019.
C’est autour de ce partage de valeurs culturelles et transcommunautaires que se sont réunis l’Espace Magh et le Musée Juif de Belgique pour vous présenter Richard Ruben et son spectacle « Je suis belge, mais ça ne se voit pas ».
En effet, pour représenter les valeurs partagées par Najib Ghallale et Philippe Blondin, Richard Ruben semble être le meilleur choix. Issu d’un métissage dont il se revendique pleinement, Richard Ruben est le fils d’un Egyptien et d’une Alsacienne née à San Salvador. Mais il explique lui-même parfois ne « plus savoir ce qu’[il est] ».
« Le mélange et l’ouverture vers l’autre sont d'une telle évidence »
Mais quoi de mieux que le rire pour oublier par les temps qui courent ? Richard Ruben veut « détartrer les esprits » et explique qu’il a été très touché lorsqu’il a été contacté pour se représenter à l’Espace Magh, notamment dans le cadre de cette collaboration avec le Musée Juif. Car pour lui, c’est très symbolique : « Aujourd’hui, ce qui devrait être normal devient en réalité rarissime ».
Pour lui l'aspect multiculturel et le cosmopolitisme sont une chance, et il pense que les Bruxellois n’exploitent pas assez cette opportunité de rencontrer l’ « Autre ». « Quand nous étions en Egypte, mon père me disait toujours : ‘Le Juif est un arabe comme les autres.’, il continue ; Je crois que le mélange et l’ouverture vers l’autre sont d'une telle évidence pour moi qui suis d’origine métissée, même si cela ne se voit pas ».
Tous trois s’accordent sur un besoin de plus de culture, et espèrent trouver un nouveau public ce mardi 3 mai à l’Espace Magh. Pour dépasser la peur et s’unir puisque « l’Autre n’est pas différent de moi, mais on s’additionne dans la diversité » conclue Richard Ruben.
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