Les pays de l’Est dans la tourmente économique
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L’Union Européenne serait-elle menacée par l’Est ? C’est ce que laissent croire le déluge de mauvaises nouvelles qui frappe les pays d’Europe Centrale et Orientale. Et l’Europe devra être solidaire pour leur venir en aide et se sauver d’un possible péril.
Les pays de l’Est devenus dépendant de l’Europe
Après la chute de l’URSS, les pays d’Europe Centrale et Orientale, les PECO, ont tourné la page et regardé vers l’Ouest. Ce fut pour l’Union Européenne une aubaine : nouveaux marchés, une main-d’œuvre peu chère, des pays à reconstruire. En moins de deux décennies, les changements politiques, sociaux et économiques ont changé le paysage, tant et si bien que certains ont rejoint l’Union Européenne puis la zone Euro.
Mais, ces succès cachent la dépendance croissante des PECO vis-à-vis de l’UE. Pour financer leur croissance, souvent très forte, les PECO ont eu recours aux investissements directs étrangers : les entreprises occidentales ont construit des usines dans ces pays pour bénéficier de leur longue tradition industrielle, de leur proximité géographique et d’une main-d’œuvre qualifiée. Bingo, les secteurs automobiles, industriels ou touristiques se sont envolés…avant d’être les premiers secteurs frappés par la crise.
Autre désillusion, les ménages qui se sont endettés pour vivre leur « rêve européen ». En vain, les systèmes bancaires étant embryonnaires, ils se sont endettés auprès des banques étrangères. En devises étrangères et ils ne peuvent plus rembourser aujourd’hui des emprunts dont la chute des monnaies nationales fait exploser la valeur. La consommation privée ne suit plus et les ménages sont étranglés. La crise frappe précisément là où les PECO avaient construit leur croissance.
Mais des situations très disparates
Mais, derrière ce tableau, se cachent des réalités nuancées : depuis ceux qui ont ancré leur monnaie sur l’Euro à ceux qui ont refusé d’ouvrir les fonds propres de leurs entreprises aux investisseurs étrangers. Impossible de les mettre dans un même sac. C’est pourtant ce que font les marchés, dont la myopie entraîne à la baisse toutes les monnaies de la zone.
L’UE, plus raisonnable, préfère à un plan d’aide global une action au cas par cas. Comment coordonner alors l’action du FMI ou de la BERD, et garantir la solidarité européenne ?
Sauve-qui-peut ou solidarité ?
Lorsqu’une crise touche le centre d’une économie, celui-ci se protège en premier. Les économies occidentales retirent leurs capitaux les PECO pour couvrir leurs pertes chez elles : la croissance des PECO, fondée sur ces capitaux, s’écroule. En voulant se sauver, les économies occidentales exportent la crise à l’Est. A leurs risques et périls.
Exemple de l’Autriche dont les banques ont prêté 80% du PIB aux PECO. S’ils ne peuvent les rembourser, c’est l’Autriche qui s’effondre avec eux.
Une solidarité européenne est absolument nécessaire pour éviter cela. Mais, jusqu’à quand les institutions européennes et internationales pourront-elles dépenser des milliards, nul ne le sait. En cas de pénurie, continueront-elles à aider les plus pauvres, rien n’est moins sûr.