Fonds de liquidation des banques mais « d’où va venir l’argent ? »
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La veille du Conseil européen des 19 et 20 décembre 2013, les ministres des finances européens sont parvenus à un accord pour le deuxième pilier de l’union bancaire. L’accord prévoit un mécanisme unique de résolution c’est-à-dire la gestion ordonnée de la faillite des banques de la zone euro.
L’idée, que ne se soit plus les Etats et donc les contribuables qui paient pour la faillite des banques mais qu’un fonds soit prévu à cet effet, directement capitalisé pour les banques à hauteur de 60 milliards d’euros.
Mécanisme de résolution unique ?
Ce nouveau dispositif de régulation bancaire comporte trois piliers : l'institution d'une fonction de superviseur unique des banques de la zone euro confiée à la Banque centrale européenne (BCE), la mise en place d'un système européen de garantie des dépôts et d'un mécanisme commun de résolution des crises bancaires.
Les ministres des finances se sont mis d’accord sur le deuxième pilier ; le mécanisme de résolution unique des crises bancaires démarrera en 2015 et s'appliquera en direct aux 130 banques les plus importantes de la zone euro, ainsi qu'aux banques transfrontalières, soit au total un peu plus de 300 établissements bancaires.
Le fonctionnement de ce mécanisme repose sur un conseil de supervision qui sera créé et qui aura comme fonction de décider de recapitaliser un établissement bancaire si besoin. C’est la BCE qui aura la tâche de déterminer si tel ou tel établissement a besoin d ‘une recapitalisation.
Les Etats membres doivent mettre en place des fonds de résolution. Cependant un fonds de résolution unique sera alimenté par les banques elles-mêmes.
Mais ce dispositif ne sera utilisable que dans 10 ans le temps que la capitalisation du fonds unique se fasse par les banques. En attendant une question se pose « d’où va venir l’argent ? » déclare Martin Schulz lors de la conférence de presse du Conseil le 19 décembre 2013.
Un accord à l'allemande
Durant les négociations deux points de vue se confrontaient : l’une, celle de la France et des pays du sud de l’Europe qui proposaient d’utiliser les 500 milliards du Mécanisme européen de stabilité alimenté par les Etats membres en attendant la capitalisation du fonds de résolution unique, l’autre conduite par l’Allemagne refuse cette idée, ne voulant pas faire payer la facture de la faillite des banques (l’Allemagne est le plus gros contributeur de ce MES).
Finalement, l’accord ne prévoit donc pas l’utilisation du MES dans les 10 ans en attendant le fonds de résolution unique. En pratique, c’est le trésor public de chaque pays qui restera le recours en cas de faillite d’une banque nationale. Si, par contre, les ressources de l’Etat en question sont insuffisantes, il pourra emprunter lui-même auprès du MES ou auprès d’autres Etats.
Il s’avère donc que ce n’est pas encore pour aujourd’hui d'avoir une réelle solution commune face à la faillite des banques en Europe. De plus cet accord ne remet en aucun cas question le fonctionnement actuel des banques.