Aimer le cinéma et vivre
entre Vienne et Bratislava en ce début novembre est un vrai rêve. Le festival international
du film de Bratislava fait directement suite à la Viennale. Plusieurs des films attendus de la rentrée sont présentés
dans l’un et dans l’autre : Somewhere,
Des dieux et des hommes, Copie Cachée,
Machete, Another year.Mais l’un comme l’autre ont aussi leurs préférences : le festival de Bratislava pour les auteurs slovaques, bien sûr, mis en avant, mais de façon plus générale, pour les auteurs de la région. La Serbie, la Slovénie, la Hongrie, l’Italie y sont bien représentés. La Viennale, elle, met l’accent sur deux figures de grands réalisateurs : la figure d’Eric Rohmer, décédé en ce début d’année, et Denis Côté, réalisateur canadien.
Ce qui est passionnant dans ces deux festivals, c’est l’incroyable diversité d’origine des films présentés. Venus du monde entier, coproduits très souvent par des sociétés de deux ou trois pays différents, le programme est un vrai folklore artistique. Il combine à la fois tous les genres de cinéma et toutes les destinations imaginables : Colombie, Russie, Serbie, Italie, USA, Israël, Danemark, Canada… Un vrai régal.
En même temps qu’a lieu le festival de Bratislava, à Vienne se déroulent le festival du film kurde ainsi que le festival du film roumain :
http://sercavan.at/?p=de-homepage
http://www.icr.ro/wien/
Pas le temps de s’ennuyer ni de passer une soirée devant la télé !
La dernière note
La fin d’un film est toujours délicate, souvent douloureuse.
C’est ce moment magistral où le chef d’orchestre tend sa baguette et où le public attend, aux aguets, la dernière note. Sa justesse espérée résonne dans le silence avant les applaudissements finaux.
L’arrivée de la dernière note, dans « Silent Souls » de Fedorchenko, présenté au festival international de Bratislava, est précédée pour le spectateur de ce moment d’anxiété : comment terminer un tel film ? Sur quelle note échoir ? Sonnera-t-elle juste ?
Le public ressent ce tournant, ce moment crucial où va se déterminer pour lui la fin d’un film – et par là même, la valeur de l’ensemble.
Plus le déroulé du film est bien, plus on en craint la fin : sera-t-elle à la hauteur ?
« Silent Souls » fait partie de ces films dont les cinq dernières minutes confirment la réussite de l’œuvre. Cette fin est un moment d’une rare perfection. A la hauteur de l’ensemble du film. En adéquation parfaite.
Deux hommes, en Russie, partent enterrer la femme du premier selon les rites Merjan, selon lesquel on brûle le corps et verse ses cendres dans la mer. Une histoire simple, sans détours, sans à-côtés, droite comme le fil de la vie.