Tu n'auras peut-être pas ton Ecosse indépendante, Sir Connery
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Sergio Fernández TerceroLes enquêtes l'annoncent : les sécessionnistes écossais doivent tenter le tout pour le tout jusqu’à la tenue du référendum d’autodétermination le 18 septembre 2014, afin de convaincre les indécis. 20% des futurs votants hésitent encore à reconstruire intégralement le mur d’Hadrien dans la Grande-Bretagne du XXIème siècle.
« L’opportunité est trop belle pour ne pas la saisir», haranguait récemment le célèbre acteur Sean Connery dans une tribune publiée dans l’hebdomadaire New Statesman. L’ancien agent secret le plus britannique de la fiction encourageait à voter en septembre 2014 pour l’indépendance d’« un des pays les plus connus au monde » afin de susciter « un intérêt renouvelé à l'égard de notre culture et de notre politique ». « Il n’y a rien de plus créatif que la création d’une nation », affirmait-il.
OÙ SONT LES DOUTES ?
Pourtant, malgré le push du sir, aucun sondage ne donne la victoire aux partisans du « Yes Scotland » depuis le mois d’août de l’année dernière, où une enquête demandée par le gouvernant Parti National Écossais (PNA) – qui a créé en collaboration avec le gouvernement de Londres, les termes de cette consultation – donnait la victoire aux indépendantistes pour un seul point de différence. Aujourd’hui, tous les sondages montrent une avance de dix points en faveur du « non », soutenu par la plate-forme « Better Together », bien que le pourcentage d’indécis se situe entre 21 et 27%. Ainsi, cette marge permet aux séparatiste de ne pas s’avouer vaincus, et oblige les unionistes à rester sur leurs gardes.
C'est la troisième fois en 35 ans que la société écossaise est appelée à se prononcer sur ses relations avec le Royaume Uni. En 1979, un pyrrhique « oui » n’avait pas atteint la majorité nécessaire pour rouvrir le Parlement écossais, fermé dès l’union à l’Angleterre en 1707. Il sera rouvert suite au référendum de 1997, promu par le gouvernement travailliste de Tony Blair.
Les enjeux du référendum de 2014 sont, quant à eux, bien plus importants. En effet, une Ecosse indépendante devra ouvrir des négociations avec Westminster sur bien des sujets : la propriété des réserves pétrolières en mer du Nord, le maintien de la livre ou la place de l’arsenal nucléaire britannique –basé entièrement dans les eaux territoriales de l’Écosse– qui confère au Royaume Uni une place de choix dans la diplomatie internationale.
La bataille est livrée sur le terrain des émotions ainsi que sur les réseaux sociaux. Dans leur dernière vidéo de campagne, les partisans du « oui » vendent ainsi l’espoir d’une Écosse indépendante, capable d’accueillir les progrès des nouvelles générations. De leur côté, les unionistes appellent à la fraternité entre britanniques derrière le message : « nous sommes l’équipe GB ».
LA PREMIÈRE CONSTITUTION ÉCRITE
En tout cas, les autorités écossaises continuent à suivre leur feuille de route. Pour le moment, elles ont déjà présenté en avant-première le brouillon d’une Constitution écrite dans le but de susciter la participation au sein du processus d’indépendance. Le texte, soumis à des amendements des citoyens, déclare le peuple écossais souverain bien qu’il garde Élisabeth II comme chef d’État. Par ailleurs, le brouillon garantit la suprématie de la législation européenne et énonce explicitement un engagement pour la protection de l'environnement (le Parti Vert écossais est le seul allié du PNA à la Chambre d’Édimbourg qui défend également l’indépendance).
Cependant, tout ceci reste de la fiction à l'heure actuelle. Et pour cause, il n’y a qu’un atlas qui reconnaisse l’indépendance de l’Écosse pour le moment : la carte des domaines d’internet. Le 16 juillet a été annoncée l’imminente mise en vente de la terminaison .scot. En septembre, les Ecossais confirmeront si, dans ce cas, le règne numérique est encore une fois en avance sur la réalité ou si, au contraire, le réseau n’a fait qu’exalter une rêverie romantique.
Translated from NO, Sean Connery, puede que no veas una escocia independiente