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Sommet européen : quand Cameron file à l’anglaise

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Politique

Le Premier ministre britannique, David Cameron, a défendu lundi son veto européen devant la chambre des Communes, tandis que le président français déplorait l'existence de « deux Europe ». La Grande-Bretagne a toujours été sceptique à l'égard de l'UE, soulignent les commentateurs, alors qu’une éventuelle sortie des Anglais de l’Union serait dramatique.

Handelsblatt - Allemagne : Cameron n’avait pas le choix

Le Premier ministre britannique n'avait pas d'autre choix que de dire non au sommet européen de Bruxelles, estime le journal économique-libéral Handelsblatt, lequel préconise de se reconcentrer désormais sur les points communs : « Attendre de Cameron qu'il approuve sans contrepartie visible et présentable à son pays la transformation de l'UE en une Union fiscale, conçue comme le stade préliminaire d'une Union politique, aurait déjà été impensable dans des circonstances normales. Si cela a été impossible, c'est parce qu'on l'a justifié par le sauvetage d'une monnaie dont les Britanniques ne sont toujours pas convaincus aujourd'hui. Le nouveau traité de stabilité conclu par les 26 Etats membres restants a élargi un peu plus le fossé qui sépare la Grande-Bretagne du continent. … Cela se reflète dans le soutien que Cameron a reçu dans son pays. … Il serait désormais préférable de réfléchir aux points communs qui subsistent entre les deux parties et ce qui leur profite réellement, plutôt que de vilipender les Britanniques. En tête de liste figure la nécessité d'un marché unique viable. » (Article publié le 13.12.2011)

El País - Espagne : Ne pas oublier le flair britannique

Si l'Europe perd la Grande-Bretagne, elle perdra en même temps son pays le plus innovant, estime le quotidien de centre-gauche El País : « Malgré une attitude qui a compliqué certaines avancées, il faut également songer aux contributions importantes de ce pays. Comme le dit le sociologue Charles Grant, 'il a poussé l'UE à tourner son regard vers l'extérieur et à voir la mondialisation comme une opportunité et non comme une menace.' De la coopération pour le développement à l'Espace européen de la recherche, nombre de projets européens auraient été bien différents de ce que nous connaissons aujourd'hui sans la contribution de la Grande-Bretagne. Et il aurait été difficilement concevable de briser les monopoles nationaux disposant d'une influence considérable, tels que les groupes de télécommunications et certaines compagnies aériennes. Si la Grande-Bretagne devait partir, l'UE perdrait non seulement un poids militaire, académique et financier, mais aussi un pays qui a fait montre d'une capacité d'innovation bien meilleure en matière d'administration et de politique que l'Europe continentale. » (Article publié le 13.12.2011)

Delo - Slovénie : Une fuite en avant démocratique ?

Le veto britannique à l'encontre des nouveaux plans de l'UE peut aussi être perçu comme une initiative démocratique et citoyenne, estime le quotidien de centre-gauche Delo : « Même si les Britanniques n'ont jamais cessé de créer des problèmes et de compliquer les choses avec leur attitude eurosceptique, on ne peut pas leur reprocher de ne pas s'être engagés pour une Union libre, d'envergure et ouverte au monde. Et ce sont des objectifs qui en valent la peine. C'est d'autant plus vrai dans la crise actuelle, à l'heure où la grande majorité des 'citoyens européens moyens et démocrates' leur donnent raison. Ceux-ci portent le même regard sceptique sur Bruxelles que les Britanniques. En revanche, les sauveteurs autoproclamés de l'euro et de l'UE, au nom de 'l'efficacité', veulent désormais les priver de ce zeste de citoyenneté européenne, et même du droit à la souveraineté nationale. » (Article publié le 13.12.2011)

The Guardian - Royaume-Uni : Cameron, trop insulaire

Si le veto opposé par Cameron à l'UE a enchanté le Parti conservateur, le Parlement s'est en revanche prononcé majoritairement en faveur de l'UE lors du débat de lundi, estime le quotidien de centre-gauche The Guardian : « Cameron a réalisé vendredi [lors du sommet de Bruxelles] quelque chose d'aberrant, pas le haut-fait qu'a célébré son parti ce week-end. Il est clairement préoccupé par les forces qu'il a déchaînées. … Le veto de Cameron a fait exulter son parti, mais on semble progressivement reconnaître qu'il mène la Grande-Bretagne vers un monde imaginaire. Les échanges d'hier à la chambre des Communes ont été la voix d'un Parlement qui, en dépit de l'agitation, refuse de cautionner une politique isolationniste. Il y a plus de soutien pour le rapprochement que pour la dérive. A juste titre. Cameron n'aurait jamais dû quitter la table des négociations. Il faut désormais le contraindre à y retourner. » (Article publié le 13.12.2011)

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Photos : (cc) The Prime Minister's Office/ Flickr

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Translated from Slovenian, British, Spanish and German media on UK’s EU veto