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Slovaquie: l'autopsie post-élection

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Translation by:

Sarah Wouters

Les élections législatives slovaques qui ont eu lieu le 5 mars 2016 ont eu l'effet d'un tremblement de terre sur la sphère politique. Pour la première fois dans l'histoire du pays, un parti d'extrême droite  a dépassé le seuil des 5% nécessaires pour avoir une place au Conseil national de la République slovaque. Le parti est maintenant représenté par 14 députés sur 150. Pourquoi ces résutats?

Au total, huit partis seront représentés au Parlement slovaque. Cela signifie que la formation d'une coalition gouvernementale stable pourrait se révéler une tâche quasi impossible.

Un gagnant: oui, mais avec des séquelles.

Le vainqueur en titre de ces élections est le Parti Direction - Social- démocrate (soit SMER-SD, ndlr) quoique sa part de vote ait baissé de 44% à 28%. Le Premier Ministre Robert FICO a autrefois eu la gestion d'un gouvernement à parti unique. Notez, il est normal pour des votant de punir un parti gouvernant, mais les pertes de M. Fico furent plus importantes que prévues. Les sondages avaient suggéré que la Direction-SD aurait au moins, 30% des voix. 

Bien que le parti  soit sorti victorieux des quatre dernières élections de façon consécutive, il semble épuisé et ne pas se remettre de ses séquelles. S'il veut réussir à former un nouveau gouvernement il devra faire de nombreuses concessions aux partenaires potentiel de la coalition. Ce qui inclut la possible démission du Premier Ministre Fico - un perspective difficile à imaginer.

Fico a perdu les présidentielles de 2014 après les ennuis spectaculaires que lui avaient apporté sa position anti-immigrés. Des sondages réalisés par l'agence FOCUS suggèrent que le sujet de l'immigration n'a pas eu une influence importante sur les partis votants, c'est la suite logique sur le traitement des actions sur l'industrialisation ou les idées concernant la position des professeurs ou des infirmières, attirant l'attention sur les problèmes de l'éducation et du système de santé. Fico et ses ministres ont craqués; le SMER-SD ne fait plus rêve.

Maintenant, même après une garanti d'avoir seulement 28% des voix au Conseil National, la Smer-SD reste de loin le parti le plus populaire en Slovaquie. Ses plus proches rivaux sont Liberté et Solidarité (SAS) et Les Gens ordinaires et Personnalités indépendantes-NOVA ( OL'aNO-NOVA) qui ont respectivement gagné 12% et 1%. Pour ces deux groupes, ce fut un résultat inattendu; Les sondages pré-élection prévoyaient un seuil de moins de 5% des voix pour SAS. 

Les analystes et les présentateurs tendent à avancer que ces groupes ont bénéficié de leur tendance anti-Fico. Cela a pu aussi contribuer aux performances décevantes de ces partis qui n'ont pas directement exclu une coalition  avec Smer-SD: Le parti centre-droite  Sieť (Network), Le parti inter-ethnique Hongrois-Slovaques, le  Most-Híd, et entre tous le Christian Democratic Movement (KDH).

Fondé en 1990 peu de temps après la chute du régime Communiste, Le KDH était unique dans le paysage Slovaque, regroupant plein de partis curieusement nommés, aux visées politiques ambiguës, dû au fait que c'était un vrai parti chrétien démocrate. Quoi qu'il en soit, ce parti n'a pas séduit avec ses idées à tendances traditionnalistes, ses 4.94% des voix nous le rappel bien et il ne sera donc pas représenté au parlement.

La hausse de l'extrême-droite

Cependant, la plus grande surprise de cette soirée fut la monté du Parti populaire "Notre Slovaquie" (L'SNS) - Parti à la forte tendance anti -UE, anti-NATO, anti-migration et anti-Roms - Qui a su remporté 8.04% des voix.

Les membres de ce Parti voue une grande admiration pour Adolf Hitler - le nommant: "le conciliateur" et le "grand économiste" - et s'expriment via un groupe appelé Judenmord (signifiant Holocauste), ou en brûlant le drapeau de l'UE en public. 

Leur leader est Marian Kotleba, gouverneur de Banská Bystrica région du centre de la Slovaquie. Son précédent Parti fut banni en 2006  parce que la Cour suprême avait jugé que sa préconisation pour la restriction du droit de vote de certains individus  allait à l'encontre la Constitution.

Aucun sondage ne prévoyait que le L'SNS atteindrait même le seuil des 5%. Cependant, notons qu'aucune loi Slovaque n'autorise la publication de tels sondages deux semaines avant les élections et la rumeur d'un soutien croissant commença à se répandre. Le L'SNSN est maintenant le cinquième parti le plus fort au Parlement.

Cette ascension amènera sûrement beaucoup d'âmes a cherché parmi de prétendus politiciens traditionnels. Le sondage externe réalisé par FOCUS démystifia aussi le fait que les électeurs votant pour L'SNS seraient incultes, suggérant que plus de la moitié aurait fait des études secondaires, et 20% aurait un diplôme universitaire. Le parti a eu 23% des voix des jeunes électeurs et du côté des étudiants, c'est un autre parti anti-immigrants qui l'a remporté: le Sme rodina (Nous sommes une Famille). Cela laisse entrevoir que ce type de parti pourrait à l'avenir prendre en ampleur si les problèmes ne sont pas réglés.

Statu quo

Contrairement à avant, où une coalition se formait aisément au sein du gouvernement (en 2012 cela n'était même pas nécessaire), le Parlement fait maintenant face à un Statu Quo. Etant le gagnant des élections, le Smer-SD va tenter de rétablir cette coalition. Bien que ses options soient limitées. En effet, beaucoup de partis préfèrent s'exclure d'un gouvernement comme celui-ci, aucun d'eux n'invitera le L'SNS à une table ronde. Le Smer-SD n'a que peu d'options: SNS, le Most-Hid et le Siet'.

L'obstacle le plus insurmontable serait que le Most-Hid ne veuille pas s'engager dans une coalition avec le SNS, du fait de leur méfiance mutuelle, même si ce dernier a adoucit ça rhétorique anti-hongrois. Et une coalition des partis du centre et de la droite sans le SNS est mathématiquement impossible.  Si le Most-Hid est mis de côté pour les échanges, la coalition n'aura que 76 places sur 150 : une perspective incroyablement fragile, en particulier parce que l'OL'aNO et le Sme Rodina ont remporté un imprédictible/imprévues nombre de voix, et il n'est pas certain que ces derniers acceptent une telle organisation. 

Comme il est prévu que la Slovaquie siège à la présidence de l'UE pendant la seconde moitié de 2016, les partis au pouvoir seront sous pression pour former un gouvernement avant son arrivée. Si tous ces obstacles ne sont pas surmontés, la seule option réaliste serait de former un gouvernement temporaire qui aiderait la Slovaquie à mener la présidence de l'UE et faire appel à une nouvelle élection début 2017. Cependant, il est vrai que les Politiciens Slovaques nous ont surpris bien des fois par le passé, donc nous pouvons espérer un résultat final différent de nos attentes.

Translated from Slovakia: A post-election autopsy