Cafébabel is evolving!
Find here our 22 years of journalism and collaborations throughout Europe
Retrouvez ici nos 22 ans de journalisme et collaborations partout en Europe
Trovate qui i nostri 22 anni di giornalismo e di collaborazioni in tutta Europa
Sarajevo, capitale cosmopolite et cosmique (15 photos)
Published on April 8, 2011
Culture Société
Quinze ans presque jour pour jour après la guerre, la capitale, si elle connait encore quelques problèmes, se remet doucement de ses blessures. Dans la ville majoritairement musulmane, nous avons rendez-vous avec une génération de jeunes gens nés après l’ère communiste, élèves sous le siège de 1992-95. Ils nous font découvrir leur religion, leur patriotisme, leur passion pour le cinéma d’art et d’essai mais n'oublient pas de se souvenir. Le photographe Boris Svartzman leur rend homme en 15 clichés qui en disent long.
Novembre : la capitale de Bosnie-et-Herzégovine est nichée au creux d’une vallée, entourée de montagnes.
(Photo : © Boris
Svartzman/ svartzman.com/ )
« La fête de l’indépendance » : le 25 novembre, les magasins, écoles et universités ferment pour le jour de l’indépendance Bosniaque. Au théâtre National de Sarajevo, des vétérans de la seconde guerre mondiale et le Président Croate (l’un des trois en rotation permanente) se retrouvent pour célébrer dans le calme une fête qui remonte à l’ère Yougoslave.
(Photo : © Boris
Svartzman/ svartzman.com/ )
C’est toute la Bosnie qui profite de la suppression des visas depuis le 15 décembre. Les Bosniaques et les Albanais rejoignent les Serbes, Monténégrins et Macédoniens qui peuvent dors et déjà voyager dans les 25 pays de l’espace Shengen avec un simple passeport. Actuellement, environ 400 000 Bosniaques expatriés envoient de l’argent vers leur pays, ou le chômage s’élève a 45%.
(Photo : © Boris
Svartzman/ svartzman.com/ )
...Pour découvrir que la liberté accordée par la modernité est relative. Sarajevo arbore panneaux, monuments et statues à la mémoire des atrocités du passé, montrant la liberté sous un nouveau jour. Les jeunes réalisatrices Nejra Hulusic et Sabrina Begovic suivent du doigt les dates sur le monument aux cinq cylindres métalliques où sont listés les noms des enfants morts pendant le siège. 1985, 1986 : « Quelques fois je me dis que ça aurait pu être moi » explique Sabrina. Les cylindres tournoient en sifflant. En courant, on peut les faire tourner tous les cinq, ils vrilleront alors lourdement mais mélodieusement.
(Photo : © Boris
Svartzman/ svartzman.com/ )
Certaines parties de la ville portent les signes d’une interaction positive avec le passé, comme ces marques sur les murs de la galerie 10m² , soutenue par la France. Une biennale d’art contemporain, D-O ARK Underground , est prévue pour mai 2011.
(Photo : © Boris
Svartzman/ svartzman.com/ )
Une image plus familière à l’ouest : un cimetière musulman dans les collines de Sarajevo. Les tombes ottomanes sont partout et lors de la dernière guerre d’Europe, les corps étaient enterrés à gauche, à droite et au centre, mais pas dans de grands espaces comme celui-ci, afin d’éviter les tirs des francs-tireurs.
(Photo : © Boris
Svartzman/ svartzman.com/ )
Samedi matin. Près du cimetière, une mosquée privée où un jeune homme enseigne le Coran aux enfants, avant la leçon de chant de prière devant l’ordinateur. Le ton est familier, l’atmosphère détendue, le groupe se déplace librement d’étage en étage à mesure que la leçon progresse.
(Photo : © Boris
Svartzman/ svartzman.com/ )
Une sculpture moderne en verre dans le parc Veliki au centre de la ville, représentant une mère et son enfant. Il semblerait que la génération de parents qui ont perdu des enfants pendant la guerre n’ait pas apprécié la connotation contemporaine de cet hommage. Pour les jeunes apparemment, « le phallus » tel qu’ils l’appellent, sert de point de rendez-vous.
(Photo : © Boris
Svartzman/ svartzman.com/ )
Bulletin d'information : « Flash d’info spécial de la ville hantée : fausse alerte à la bombe ce matin, quelques coups de feu dans l’après-midi… Bienvenue à Sarajevo » peut-on trouver sur la page Twitter de Nejra Hulustic du 3 novembre, alors qu’elle rentrait d’un voyage d’affaire dans la ville, calme celle-ci, d’Utrecht. Cette mère d’un enfant s’amuse à moitié que la violence occasionnelle des petits gangs mouvants de la ville se situe « quelque part entre la Sicile et Rio ». Le 16 décembre, une autre fusillade a eu lieu, sur un pont qu’elle emprunte chaque jour.
(Photo : © Boris
Svartzman/ svartzman.com/ )
Dans la lignée de Kriterion Amesterdam, crée après la seconde guerre mondiale, les étudiants de Kriterion Sarajevo ont célèbré la décennie qui s’est écoulée depuis la guerre en lançant le premier festival de cinéma d’art et d’essai dans la capitale bosniaque.
(Photo : © Boris
Svartzman/ svartzman.com/ )
Les étudiants en ingénierie, économie et politique ont récemment reçu l’autorisation de continuer a faire fonctionner le cinéma Tesla, avec des projections mensuelle, après que le magnat qui gère le multiplexe « Cinema City » eut proposé de le transformer en casino.
(Photo : © Boris
Svartzman/ svartzman.com/ )
Latifa Imamovic et les sœurs Sadzida et Sumeja Tulic : trois membres de l’équipe Kriterion qui ont amené l’Europe jusque dans la capitale des Balkans, grâce a Kriterion. Cette semaine ils accueillent, après Amsterdam et Pristina, le festival de film et d’art indépendant 4 Tuned Cities , qui s’envolera ensuite vers Skopje.
(Photo : © Boris
Svartzman/ svartzman.com/ )
On nous indique les trois principales boîtes de Sarajevo, où il semble que danser soit un tabou et que le dubstep soit une vertu. Finalement nous tombons par hasard sur cette fête traditionnelle des Balkans plus haut dans les collines. « Apres le nationalisme, nous avons adopté d’autres codes de vie : démocratie, Islam, tolérance », nous explique Sumeja. « Aujourd’hui la tolérance rime aussi un peu avec le vice. Pour certaines choses on est très permissifs, comme avec l’alcool : c’est un peu triste si tu ne bois pas. Mais après, il y a le stress du voile », ajoute Latifa.
(Photo : © Boris
Svartzman/ svartzman.com/ )
La bande du Kriterion a organisé le premier marché aux puces de la ville au cinéma Tesla . On y trouvait des livres, DVDs et T-shirt désignés par un graffeur. Il y a aussi les souvenirs de la Yougoslavie que les plus jeunes, nés après la guerre, ont saccagés de leurs sous-sols et vendent joyeusement ensemble, enthousiastes comme ils sont sur les reliques du passé
Le vrai marché dominical a lieu en dehors de la ville, à l’Ouest. En prenant un tramway le long de l’unique route menant à l’aéroport et en marchant cinq à dix minutes, on trouve tout ce qu’on peut imaginer : des vêtements et tapis jusqu'à la nourriture en passant par les voitures d’occasion. C'est la réalité du présent : elle nécessite une certaine mise à nue, et une philosophie au jour le jour dans ce pays à la structure politique si complexe. Au bout d’un long tunnel, on trouve de la lumière.
(Photo : © Boris
Svartzman/ svartzman.com/ )
Translated from Sarajevo's cosmic, cosmopolitan secret (15 images)
Loved this story? Then tell your friends:
Twitter
Facebook