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Orwell, Bradbury, K. Dick : leur fantaisie est notre réalité

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jonathan B.

CultureSociété

Un billet de première classe pour Mars, un grand œil qui observe nos vies, l'augmentation vertigineuse de la consommation de drogues et de psycholeptiques, la fin du livre, la dictature de la technologie. De la science-fiction ? Non, la réalité. Et pourtant les grand auteurs du genre nous avaient prévenu.

S'il serait risqué de les considérer comme des prophètes, pouvons nous les considérer comme des rêveurs hallucinés ? George Orwell, Ray Bradbury, Philip K. Dick : brève enquête autour de fantaisies devenues réalité.

La science-fiction est considérée comme une littérature de genre. Elle nourrie des petite bandes organisées de fanatiques mais reste une littérature de niche, snobée par les critiques raffinées. Pourtant, les grands noms a l'avoir rendu célèbre, avec leur pessimisme cosmique et apparemment paradoxal, semblent , plus que jamais, être actuels, à tel point que leurs « rêveries » pourraient être plutôt considérées comme des prophéties.

George Orwell : the big brother is watching you

Découvrir que l'un des auteurs préférés de Julian Assange soit George Orwell n'est pas si surprenant. La société dystopique et autoritaire que l'écrivain britannique a prophétisé dans les pages de son célèbre livre 1984, écrit en 1948, ressemble beaucoup aux évènements actuels liés au phénomène Wikileaks. Sommes nous si éloignés du slogan orwellien « the big brother is watching you » ? Aujourd'hui, la surveillance est partout et est en mesure d'enregistrer tout ce que nous faisons, ce qui nous arrive chaque jour. Où avons retiré des sous ? Qu'avons nous acheté avec notre carte de crédit ? A quelle heure sommes nous arrivé au travail ? Combien de fois les caméras de vidéo-surveillance en circuit fermé nous ont elles immortalisés, nous ou notre maison ? Pour ne pas parler des moments où nous même confions spontanément nos propres vies sur les réseaux sociaux. Nos amis, nos photos, nos préférences culinaires, vestimentaires, musicales, cinématographiques... En 2008, en publiant sur le périodique le Tigrela vie entière d'un certain Marc L, ajouté au hasard sur Facebook, le journaliste français Raphaël Meltz avait déjà démontré combien il était facile d'écrire la biographie détaillée d'une personne inconnue en suivant ses traces sur la toile. Mais voir sa propre vie sur un journal n'est rien comparé au sort de trois employés de l'entreprise Alten, licenciés pour avoir dénigré l'entreprise sur ce même site communautaire.

Internet peut-il être vu comme un outil d'émancipation face à la société de surveillance orwellienne ?

Les frontières entre « réseaux d'amis » et « fiche de renseignements » sont moins claires qu'il n'y paraît. Aux États-Unis, un projet de loi déclenche des polémiques. S'il est adopté par le Congrès, les agences fédérales d'enquêtes pourront s'introduire sans mandat dans les profils des réseaux sociaux et pourront ainsi récolter toutes les données qu'elles souhaiteront. En Italie, sans bruit, cela a déjà été fait. Nous (les Italiens) sommes les premiers en Europe. Comme nous sommes les premiers à avoir eu le « Parti de l'Amour », qui rappelle beaucoup le MINAMOUR (MINistère de l'AMOUR) orwelien, dont la fonction est de contrôler les membres du parti unique (la caste des politiques italiens) et de convertir les dissidents à son idéologie. Dans le roman, d'énorme panneaux installés dans toute la ville nous rappelle que « la guerre est paix », « la liberté est esclavage », « l'ignorance est force ». Pour nous, ce n'est pas une nouveauté. Au contraire, nous allons plus loin encore. Ceux du livre étaient de simples panneaux publicitaires, pas comme ceux installés depuis cet été dans le métro parisien qui, équipés de caméra internes, enregistrent les comportements du « consommateur ».

Ray Bradbury et la mort du livre

Non seulement nos données personnelles sont désormais confiées au réseau, mais notre culture aussi. Tout ce que Apple touche se transforme en or. Et ainsi avec l'Ipad se développe finalement la mode des e-book. Même les livres sont concernés, comme cela se passe depuis quelques temps avec les disques (pour le malheur des maisons de production), le concept de « l'objet culturel » se perd au profit des bits. Aux Etats-Unis l'an dernier, les ventes d'e-books ont augmentées de 193% et l'Europe semble suivre la tendance. Imaginer qu'il suffit de renverser un café sur son Ipad pour perdre toute sa bibliothèque, l'horreur. Ce n'est pas un monde si différent de celui prophétisé par Ray Bradbury dans son chef-d'œuvre Farhenheit 451, où posséder un livre est un délit et où des équipes d'implacables « pompiers » éduqués avec la haine de la littérature, brûlent les livres et punissent qui les possèdent. Aujourd'hui la violence n'est même plus nécessaire. Le marché suffit. Les messages mainstream peuvent ainsi être contrôlé et l'humanité est contrainte de se former une opinion unique au travers des écrans, en s'enfilant des pilules.

Philip K. Dick, la drogue et Mars

Le fondateur de Virgin n'est pas le seul sur le coup. Uniktour, une agence canadienne, propose aussi de voayger dans l'espace (http://www.uniktourspace.com/)Justement. Les pilules. Selon le dernier rapport de l'OEDT, 33 nouvelles drogues ont été introduites sur le marché illégal européen, grâce notamment à la vente en ligne. Parmi ces nouveautés la « Spice », très populaire chez les plus jeunes, vendue sur Internet comme un mélange d'herbes légales, mais qui a exactement les même effets que le cannabis. En même temps, on consomme aussi les anciennes. Des techniques toujours plus sophistiquées pour la cacher et la faire circuler, une croissance galopante de sa consommation et un doublement des décès liés à la drogue en un an : la cocaïne est toujours, après le cannabis, la drogue préférée des Européens. Voilà un thème cher à l'écrivain américain Philip K. Dick, qui en tant que bon consommateur d'amphétamines, truffait toujours de drogues ses histoires et son idée du futur. Parmi celles-ci, Substance mort, où la société est dominée par la soit-disant « substance M ».

Et ça ne s'arrête pas là. Même ce qui semble être si lointain, l'humanité sur Mars (une autre thématique récurrente dans les romans de K. Dick), ne semble pas être finalement si éloigné. Environ 80.000 personnes se sont inscrites sur une liste d'attente pour faire un voyage dans l'espace. Le prix du billet ? 126.000 livres sterlings seulement ! Parole de Richard Branson et de sa Virgin Galactic, qui entend être la première compagnie au monde à organiser des vols de ligne commerciaux dans l'espace. C'est le premier projet lancé en collaboration avec Google (donc Virgle) pour créer la première colonie humaine permanente sur Mars. Une hypothèse intéressante en prévision de l'épuisement complet des matières premières sur la terre. Donc, commencez à mettre des sous de côté. Et si vous ne les avez pas, tant pis (eheh).

Science-fiction vs politique fiction

Dans une société où la spiritualité disparaît et les religions ne semblent plus être en capacité de canaliser les ultimes tensions de l'humanité, seule la technologie semblent pouvoir recouvrir le rôle de nouvelle divinité de l'ère moderne. Aucun de nous n'existe plus sans télé, portable ou agenda électronique. C'est ce qu'a écrit Neil Gaiman, écrivain contemporain de science-fiction, dans son livre tant primé American Gods, dans lequel les vieilles divinités africaines, nordiques, slaves, destinés à disparaître car tout le monde les a oublié, sont obligées d'engager une lutte à la mort avec les nouveaux mythes du progrès.

Ok, mes chers écrivains, fous et dissipés : à partir de maintenant nous vous lirons avec plus d'attention. C'est toujours mieux que d'écouter les politiques, vu que ce qu'ils nous disent ne se réalisent jamais.

Photo: (cc)Emanuele Rosso/flickr; (cc)St Stev/flickr; (cc)adamfeuer/flickr; Dave Malkoff/flickr; video: YouTube

Translated from La fantascienza è oggi: e se i grandi autori avessero ragione?