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Orange de saison : Soutenez les Ukrainiens !

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Simon Loubris

Pour beaucoup, l'élection présidentielle en Ukraine a été clairement truquée. L’Europe doit maintenant soutenir les ukrainiens…

Comment savons-nous que les élections ukrainiennes ont été truquées ? Deux sondages à la sortie des urnes donnent gagnant Viktor Yushenko, le candidat de l’opposition. Mais les résultats officiels annoncent tout à fait le contraire : M. Yanukovich, Premier ministre sortant, serait élu président. La grande majorité des observateurs indépendants, parmi lesquels on trouve 2 000 personnes envoyées par l’Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe (OSCE), le Conseil de l'Europe, le Parlement européen et d'autres organismes, divers problèmes ont marqués le processus électoral ukrainien. La

Commission électorale centrale (CCE) a délivré 1,5 million de certificats spéciaux permettant à des citoyens de voter dans des zones différentes de celles dont ils dépendent habituellement. En règle générale, ces certificats sont uniquement délivrés à des hommes d’affaires qui se déplacent constamment, et leur nombre n’a jamais dépassé 200 000 exemplaires. Dans certaines régions, comme la province de Lugansk, la participation officielle frôlait les 110 %. Par ailleurs, certains détenus se sont vus nier leur droit à l’anonymat, et ont été contraints de voter pour le Premier ministre. Et puis, les représentants de M. Yushenko n’ont été admis que dans 19 lieux de votes sur un total de 2 000 que comptaient les provinces orientales, russophones, et qui constitue la base du soutien à M. Yanukovich.

Une question de priorités

La réaction à cette fraude est intervenue immédiatement. Des centaines de milliers d'Ukrainiens se sont retrouvées dans les rues pour protester contre le gouvernement de Yanukovich et contre les menées de Leonid Kuchma, le Président sortant. Le président russe, Vladimir Poutine, qui s’est directement impliqué dans la campagne de M. Yanukovich, s’est empressé de congratuler le vainqueur officiel. L'Union européenne, pendant ce temps, faisant à nouveau la démonstration de son incapacité à réagir rapidement aux événements touchant un pays voisin. En revanche, le président américain Georges Bush et son Secrétaire d'état ont rapidement dénoncé la fraude électorale et menacé l'Ukraine de sanctions si les résultats n’étaient pas reconsidérés.

Pour l’UE en revanche, l’avenir de la cafétéria semblait plus important que celui de l’Ukraine. Les journalistes suivant la conférence de presse de la Commission européenne du lundi 22 novembre paraissaient ignorer de ce qui se passait à l’Est de la Pologne, tandis que les hommes politiques, Président de la Commission compris, n’avaient aucune opinion sur le sujet.

Un pays plus européen que la Turquie

On tolère une telle situation alors que l’Ukraine devrait être au cœur des préoccupations de l’Europe. L'UE a besoin d’une Ukraine démocratique et stable. C'est la seule manière de consolider la stabilité et la prospérité de l’Europe de l'Est dans son ensemble. La Russie ne pourra devenir un état démocratique et stable que si la démocratie triomphe en Ukraine. Mais les relations entre l’UE et l'Ukraine sont loin d’être positives. Jusqu’ici, l'EU a refusé à l’Ukraine l’espoir de devenir membre de l’Union. C'est tout simplement une erreur. L'Ukraine est un état européen. S’ils répondent aux critères de Copenhague, les portes de l'UE ne devraient pas rester fermées à nos voisins orientaux. Le dialogue qu’entretient Bruxelles avec l'Ukraine semble particulièrement étrange si l’on considère le débat actuel sur l’adhésion de la Turquie. Si bien sûr il ne faut pas balayer d’un revers de main l’espoir de la Turquie de devenir un membre à part entière de l'Union, je pense que l'Ukraine est davantage « Européenne », au plein sens du terme.

Une nation unie

Mais, pour revenir aux événements de cette semaine, l'Ukraine se trouve maintenant à un carrefour. Soit elle devient un état démocratique conforme aux normes européennes, soit elle devient… une poupée russe, un pays régi depuis Moscou par des chefs russes. A première vue, l'Ukraine semble divisée en deux parties, en deux moitiés, l’une tournée vers l’Occident, et l’autre vers la Russie. Mais c'est une division très superficielle. Oui, Yanukovich a gagné dans l'est et dans le Sud, tandis que Yushenko l’a emporté à l'ouest et au centre. Mais les manifestations sont parties de Lviv et de Kiev pour s’étendre au reste du pays. La ville orientale de Kharkov compte 100 000 manifestants, alors que Yanukovich y fait un score de 70 %. L’Ukraine est aujourd’hui unie : les Ukrainiens n’ont aujourd’hui qu’une aspiration : connaître une élections libre et impartiale. Un ami ukrainien m’expliquait : « D’ici à lundi, il n’y aura plus qu’une nation ukrainienne. Nous voulons la démocratie. Nous voulons la liberté ».

Aujourd'hui, les Ukrainiens ont besoin de notre appui. Sans soutien de la part du reste du monde, leur mouvement a peu de chance d’aboutir. C'est pourquoi il est primordial que nous leur fassions savoir que nous sommes avec eux. Portons haut le orange, la couleur de Yushenko. Portons haut les couleurs de la Liberté.

Translated from Support the Ukrainians - wear orange