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Nouveaux entrants : 4 ans déjà

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cédric AUDINOT

Politique

En 2004, l’Union européenne accueillait dix nouveaux Etats membres, dont huit anciens pays du bloc soviétique. Le bilan n’est pas 100 % bon et bien des défis se profilent à l’horizon. Débat.

Le 1er mai 2004, l'enthousiasme était de mise : un grand marché s'ouvrait enfin. Mais les dix nouveaux venus ont vite déchanté, faisant l’amer constat suivant : de tous les anciens Etats-membres, le Royaume-Uni est le seul à avoir ouvert son marché aux travailleurs ressortissants des nouveaux pays. Londres, suivie ensuite de la Suède et l'Irlande, ont en effet renoncé à imposer des restrictions à leurs frontières, durant une période de sept ans.

Les étoiles montantes

Malgré le redressement de certaines économies nationales de ces nouveaux entrants, le bilan de la croissance reste toujours bien fade. Les nouveaux membres affichent encore une faible croissance et un taux de chômage élevé. Bien que la faute en incombe plus aux gouvernements nationaux qu'à l'Union, le prestige de celle-ci n'en ressort pas grandi pour autant. Les performances diffèrent largement d'un état à l'autre. Le 1er janvier 2008, parmi les récents arrivants, Chypre et Malte furent les seconds à adopter l'euro après la Slovénie en 2007. De son côté, la Pologne délaissant le zloty, s'engage à remplir les critères de Maastricht afin de passer à la monnaie unique en 2001.

La Slovaquie qui adoptera la devise européenne dès 2009 représente incontestablement l'un des succès de cet élargissement de 2004. Sa bonne santé contraste nettement avec la situation de la Hongrie voisine dont l'économie s'est considérablement appauvrie ces dernières années. Les prévisions pour 2009 montrent que le PIB ne dépassera pas 3,9 %. Cette réalité bien morose est aggravée par une crise politique constante qu'illustre la fracture de la coalition gouvernementale au pouvoir. A Budapest, l'adoption de l'euro n'est toujours pas à l'ordre du jour. Les analystes pensent que le passage ne se fera qu'entre 2013 et 2016.

La Hongrie est l'un des pays de l'Europe central qui a le moins bénéficié de l'élargissement en 2004, alors que le Slovaquie en est sortie gagnante (Photos: runran/ Pragmatopian/ Flickr)

Quels relations avec Moscou ?

Malgré tout, dans de nombreux secteurs d'activités, en apportant stabilité et prospérité aux nouveaux venus, l'élargissement de 2004 est loin d'avoir été un échec. Avec 25 pays autour de la table, l'Union s'est montrée en mesure de se relever de la faillite de son projet de constitution en le remplaçant par le Traité de Lisbonne signé comme un compromis longtemps attendu par tous les Etats membres.

A présent, pour l'Union, le défi à relever se trouve dans les Balkans. Face à la question des minorités, depuis l'indépendance du Kosovo acquise en février 2007, l'Europe va devoir montrer qu'elle sait se servir dune expérience acquise auparavant lors de l'adhésion des pays de l'Est. Depuis qu'ils ont rejoint l'Union, les anciens pays du bloc soviétique sont surveillés de près par Bruxelles en raison des liens qu'ils entretiennent toujours avec Moscou. Le problème est sensible alors que l'influence russe en matière d'énergie est devenue aujourd'hui majeure. Avec le souci de défendre son indépendance énergétique, l'Europe a mis en place le projet Nabucco pour échapper au monopole russe dans la distribution du gaz. Mais il est clair que Moscou a le pouvoir de fermer le robinet. Le problème énergétique reste l'épreuve la plus importante pour l'Union, pesant ainsi sur son futur élargissement.

Translated from Happy fourth birthday to central and eastern Europe