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Londres chancèle

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En l’espace d’une semaine, les Britanniques ont expérimenté une gamme complète d'émotions : la solidarité lors du Live 8, la joie à l’annonce de la victoire des JO 2012, et enfin la tragédie des attentats.

En ce jeudi 7 juillet, Londres a été le témoin d’une des pires atrocités commises en temps de paix sur le sol britannique depuis les attentats à la bombe de Lockerbie qui tuèrent 270 personnes en 1988. Que Londres soit de nouveau la cible d’une attaque terroriste était, d’une certaine façon, inévitable. La Grande-Bretagne, et Londres plus particulièrement, a un lourd passé d’«actes barbares» surtout lorsqu’elle était aux prises avec l’IRA [Armée Républicaine Irlandaise] dans les années 80 à 90. Mais différence essentielle cette fois, les attaques du 7/7 ont été exécutées sans avertissement ni distinction. Nous avions déjà vu cela à New York, à Bali, Madrid et dans d’autres lieux mais désormais la terreur qui porte la marque d’Al Qaida frappe finalement à notre porte.

Blair au top

Bien que Tony Blair soit loin d’être un dirigeant modèle, sa réaction aux attaques de Londres a démontré la stature d’un homme d’Etat. Sans doute rendu prudent par les erreurs commises par le Premier ministre espagnol José Maria Aznar suite aux attentats de Madrid attribués de manière erronée au groupe séparatiste basque ETA, le ton de Tony Blair était mesuré mais déterminé et il semblait aussi choqué et inquiet que ses compatriotes. Il est intéressant de comparer sa réaction et sa rhétorique avec celles du Président Bush qui, à la fois hier et au lendemain du 11 septembre, ressemblait à un singe illettré aux prises avec un téléprompteur. Ce serait un manque de respect pour les victimes des attaques de Londres que de suggérer que Tony Blair et son gouvernement pourraient envisager de tirer un quelconque crédit politique des attentats. Et c’est en fait l’inverse qui pourrait se produire s’il s’avérait que les services de renseignement ont commis des erreurs. Cependant, le discours de Tony Blair et sa décision de retourner brièvement à Londres lui ont permis de réaffirmer son rôle en tant qu’homme d’Etat, et le peuple britannique sera certainement touché par ce geste.

Mauvais signe pour l’Afrique et l’Europe

Ces attaques n’auraient pas pu arriver à un pire moment pour le Premier Ministre britannique. Alors même qu'il présidait le Sommet du G8 à Gleneagles et venait d’accéder à la tête de l’Union européenne pour 6 mois. Les tentatives de Tony Blair pour augmenter l’aide publique au développement, effacer la dettes de plusieurs pays d’Afrique et insuffler une dynamique de réformes au sein de l'Union, pourraient bien être abandonnés. Car les nations puissantes, surtout les Etats-Unis, ont alors tendance à devenir plus insulaires et concentrer leurs efforts sur la notion belliqueuse de « Guerre contre la Terreur ». Le danger étant que les retombées de ces attaques se transforment ensuite en politique de la peur. Une stratégie qui a pris de la vitesse depuis le 11 septembre et qui donne légitimité aux états pour limiter encore plus les libertés des citoyens.

Bien que les évènements de Londres aient été tragiques, nous ne devons pas opter pour une réaction de soumission. Si nous affaiblissons notre propre démocratie, nous faisons le travail des terroristes. Ne leur donnons pas cette satisfaction.

Translated from London reeling