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Les Iraniens d'Europe réagissent : découvrez les images post-élections

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Default profile picture Roch Hannecart

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Après une semaine d’accalmie, les Iraniens sont redescendus dans la rue pour une grande manifestation à l’occasion du dixième anniversaire du soulèvement étudiant – le plus important depuis la révolution de 1979. Presque un mois après l’élection controversée du 12 juin, cinq Européens d’origine iranienne, âgés de 16 à 50 ans, commentent les clichés pris par des civils des protestations post-électorales.

25 juin. Plus de 100 personnes manifestent devant l’ambassade d’Iran

« En dépit de l'éloignement, je sens que je fais partie de mon peuple. »

Yasmin, 16 ans, étudiante en Italie

 « Du régime nazi au régime soviétique, les habitants de Prague ont eu leur lot de troubles politiques. Il faut admirer leur activisme. »

Hossein, 27 ans, recruteur en Grande-Bretagne

« C’est bon de savoir que le monde a vu ce qui était en train de se passer. »

Sadaf, 29 ans, étudiante en France.

26 juin. À Paris, avant d’entamer une heure de silence en signe de deuil, les Iraniens parlent avec des ballons.

« Pour la plupart – pas pour tous -, c’était un jour de plaisir et de gloriole juste pour être sous le feu des projecteurs. Alors que la classe moyenne iranienne protestait, les partisans d’Ahmadinedjad, issus de la classe ouvrière (une vaste majorité, sans accès à Twitter), maintenaient l’économie iranienne à flot. »

Hossein, 27 ans, recruteur en Grande-Bretagne

« J’aurais voulu que davantage d’Iraniens s’impliquent. »

Sadaf, 29 ans, étudiante en France.

À La Haye, les protestataires usent d’un autre message visuel

À La Haye, les protestataires usent d’un autre message visuel

« Avant les élections, deux sondages indépendants américains avaient annoncé une large victoire d’Ahmadinedjad sur Mousavi. C’est un fait. Mousavi était fortement appuyé par le politicien le plus riche et le plus puissant d’Iran (Rafsanjani). En toute logique, s’il y avait eu la moindre fraude électorale, celle-ci aurait sûrement bénéficié à Mousavi. Nous avons tous vu comment les soutiens financiers ont pratiquement permis d’acheter la présidence de Bush. »

Hossein, 27 ans, recruteur en Grande-Bretagne

« Cela traduit le premier sentiment des Iraniens partout dans le monde juste après les élections : ils se sentent abusés, roulés et décus. »

Sadaf, 29 ans, étudiante en France

« La Haye, le lieu même où les Iraniens ont pu reprendre aux Britanniques le contrôle de leur pétrole. Leurs fils et leurs filles pourraient-ils retrouver leurs votes ? »

Reza, 45 ans, ingénieur en Suède

« Une réponse à l’insulte de Mr. Ahmadinedjad lorsqu’il traitait l’opposition de détritus. »

Farhad, 50 ans, journaliste en Grande-Bretagne.

Les mollahs constituent le stéréotype du régime. Ils font également leur apparition dans les manifestations.

« C’est formidable de voir comme l’espoir de changement peut aider les personnalités religieuses à réaliser qu’il n’est pas nécessaire d’adopter un vue d’esprit étroite pour maintenir l’unité du pays. Ainsi, aucune personne religieuse ne devrait craindre quoi que ce soit de la République islamique, parce que personne ne mettrait en question le cadre de la République islamique ; alors pourquoi arrêter cela ? »

Yasmin, 16 ans, une étudiante en Italie

« Mousavi faisait partie intégrante de la révolution islamique et a ordonné le nettoyage ethnique de milliers de Kurdes sunnites au cours de son dernier règne. Voir des mollahs chiites marcher pour lui n’a rien de surprenant. Par contre, voir la jeunesse crier Mousavi et liberté dans un même souffle, c’est risible et le comble de l’ironie. »

Hossein, 27 ans, recruteur en Grande-Bretagne.

20 juin. Neda Agha-Soltan, 26 ans, était assassinée à Téhéran. La vidéo prise par un téléphone portable a circulé sur Youtube. En sa mémoire, les célébrités iraniennes expatriées préparent une chanson « Unis pour Neda ».

« Même en tant qu’admirateur du régime en place (particulièrement pour sa politique étrangère) et d’Ahmadinedjad, je dois condamner tous ceux qui ont été impliqués et qui sont responsables de la mort de manifestants. Des réformes drastiques sont nécessaires. »

Hossein, 27 ans, recruteur en Grande-Bretagne

« À force de voir encore et encore la même image, elle finit par perdre de l’horreur et de la douleur qu’elle inspire. Mes pensées vont à tous ceux qui ont été arrêtés, torturés et tués dans les prisons d’Iran. Dans les mains de ce régime, être tué par balle, en fait, c’est un cadeau. »

Sadaf, 29 ans, étudiante en France.

Un slogan maintenant associé aux événements de juin en Iran

« Sur cette photo, il n’y a pas une seule femme en hijab, pas un seul homme qui porte la barbe. Sommes-nous à ce point surpris qu’ils veuillent être quitte de la République islamique ? »

Hossein, 27 ans, recruteur en Grande-Bretagne

« Cela me rappelle les photos de la révolution de 1979, les gens se sentent suffisamment en sécurité à Londres pour amener leurs enfants aux manifestations.»

Sadaf, 29 ans, étudiante en France

« C’est une grande erreur de prendre des enfants aux manifestations. Un enfant de cet âge n’a pas le droit de vote. »

Farhad, 50 ans, un journaliste en Grande-Bretagne.

 Un porte-parole du ministère de la Culture a informé Reuters d’un ban contre les journalistes, mais partout les citoyens prenaient des photos.

« À sa façon de tenir son téléphone portable, on mesure son ferme désir de montrer au monde ce qui arrive et de le faire ainsi participer. »

Yasmin, 16 ans, étudiante en Italie

« Avec les réseaux sociaux, il est impossible de surveiller l’accès à Internet et 17 millions d’utilisateurs de téléphonie mobile. Le citoyen moyen a une plus grande liberté d’expression. »

Hossein, 27 ans, recruteur en Grande-Bretagne

« Il semble que dans toutes ces protestations la plupart sont là pour voir et pour dénoncer, pas vraiment pour agir et pour changer les choses. »

Sadaf, 29 ans, étudiante en France

« Instantané d’une brutalité crue, autorisée par un régime ‘miséricordieux par la crainte de dieu’. »

Reza, 45 ans, ingénieur en Suède.

Vers la fin juin, l’équipementier en réseaux de télécom finno-allemand a révélé qu’il aidait l’Iran avec un intercepteur légal donnant la possibilité d’intercepter les appels de portables.

« Cas typique double standard à l’occidentale. Les citoyens britanniques sont pris en photo 300 fois par jour en moyenne. L’Iran n’atteindra jamais ce niveau de surveillance. »

Hossein, 27 ans, recruteur en Grande-Bretagne

« À l’heure où les plus grandes multinationales tâchent de respecter l’environnement et de développement durable, Nokia-Siemens se dévoilent, les traîtres. Je suis si en colère que j’ai invité tout le monde à les boycotter. »

Sadaf, 29 ans, étudiante en France

« Le visage de l’argent et du profit contre les droits de l’homme. Boycottez les produits Nokia, boycottez-les ! »

Reza, 45 ans, ingénieur en Suède.

Translated from Europe's Iranians react: post-election iconic images