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Les grandes gueules en politique

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Après une série de conférences de presse durant lesquelles il a accusé le Pakistan d’exporter la terreur, le Premier ministre britannique David Cameron a été vertement tancé par l'ex-ministre des Affaires étrangères David Miliband. Les politiciens eurosceptiques sont-ils les plus forts en gueule lors des querelles diplomatiques ? Florilège d’expressions entendues cette semaine à travers l’Europe.

En juillet, David Cameron a donné l’impression de se disputer avec son homologue italien Silvio Berlusconi le titre du plus célèbre imposteur d’Europe. Les Espagnols auraient pu dire que Cameron « met les pieds dans le plats », raconte des choses stupides ou insensées (« meter la pata »), alors que les Polonais utiliseraient plutôt une autre expression en relation avec les pieds. Pour eux, le Premier ministre marcherait carrément dans la merde (« wejść w gówno »). Quant aux Français et aux Allemands, ils traduiraient immédiatement le mot « bigmouth » par « grande gueule » et « Grossmaul ». Dans le même esprit, les Espagnols feraient plutôt référence à une « boquifloja » ( « une bouche pendante » ) ou à une « bocazas », comprenez encore une fois « une grande gueule ». Soit littéralement une personne qui ne peut fermer sa bouche et qui prend la parole sans prendre le temps de réfléchir.

De son côté, David Cameron se défend d’être accusé de « grande gueule » par un politicien probablement toujours frustré de devoir désormais demeurer au sein de l’opposition. Après la défaite des travaillistes lors des élections de mai au Royaume-Uni, Miliband a en effet été vigoureusement éjecté du pouvoir. Cameron affirme avoir parlé clairement lors d’une visite d’Etat officielle en Inde, un important et historique opposant du Pakistan. Le gouvernement pakistanais s’est quant à lui contenté de placer cette réplique sous le sceau d’un manque de maturité. A 43 ans, le plus jeune et le moins expérimenté Premier ministre que la Grande-Bretagne ait connu, doit certainement avoir encore de nombreuses choses à apprendre. Mais peut-on généraliser et affirmer que les plus « grandes gueules » d’Europe sont également les plus euro-sceptiques, entendez par-là, des personnes qui croient le moins en l’Europe ?

En mars 2010, après avoir accusé publiquement Herman van Rompuy, président de l’Union européenne, d’avoir « autant de charisme qu’une serpillère », Nigel Farage, parlementaire européen et chef de file du parti pour l’indépendance du Royaume-Uni, a été condamné à une amende de 3.000 euros. Le Premier ministre polonais, Andrzej Lepper, précédemment député, a fait de cette personne un candidat sérieux au titre du plus grand « gueulard » d’Europe. Fort de son expression, « il est compliqué de violer une prostituée », Lepper a voulu signifier que personne ne l’a obligé à se parjurer de la sorte. D’autant plus qu’il s’est déjà fait remarquer à plusieurs reprises.

Le parlementaire s'est vu réprimandé par ses pairs après son attaque à l'encontre de Herman van RompuyDe toute façon, beaucoup d’eau coulera encore sous les ponts avant que Cameron ne puisse perdre son surnom peu enviable « d’insaisissable Premier ministre » qu’il partage avec des personnalités telles que Bertie Ahern, Tony Blair ou encore Silvio Berlusconi. Après tout, la boue ne colle pas en politique.

Illustration: Henning Studte; Vidéo : Kevinz1985/Dailymotion

Translated from Europe's politician loudmouths