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Le populiste Geert Wilders tire son épingle du jeu européen aux Pays-Bas

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Default profile picture Manuela Jessel

Politique

Les premiers résultats tombent. Geert Wilders et son parti d’extrême droite, a remporté quatre sièges lors des élections européennes aux Pays-Bas. Retour sur la carrière politique d’un ennemi de l’Union européenne, très populaire.

Il a proposé d’interdire le Coran. Il a réalisé un court-métrage anti-islamique. Le leader du parti néerlandais Partij van de Vrijheid (PVV) a fait de sa formation une force politique sérieuse, sans jamais chercher à éviter la provocation. Premier vrai test de popularité, le PVV vient de participer aux Européennes. Les analystes avaient prédit qu’il recevrait 15 % des suffrages. Il en a remporté 17 % - quatre sièges. Mais qui est ce Wilders ? Quelle est sa vision pour l’Europe ?

Moins d’Islam. Voilà le message principal de Geert Wilders durant les dix dernières années. Certains voient en cet homme politique de 46 ans un extrémiste, une version néerlandaise du Français Jean-Marie Le Pen ou de l’Autrichien Jörg Haider. Pour d’autres, « il dit ce qu’il pense » et il est considéré comme un soldat en première ligne du clash des civilisations. Cependant, Wilders n’est pas nouveau sur la scène politique néerlandaise. Il est devenu député pour le parti populiste libéral en 1998, mais l'a quitté en 2004 suite à un désaccord au sein du parti sur sa position à propos de la candidature de la Turquie à l’UE. Dans la même année, un musulman radical turc assassine le directeur Theo van Gogh à Amsterdam. Le meurtre, que le public voit comme une atteinte à la liberté de parole, choque les Pays-Bas. L’approche multiculturelle des partis politiques traditionnels est rejetée. La popularité de Wilders ne fait qu’augmenter. Il établit le Parti néerlandais pour la liberté (Partij van de Vrijheid, le PVV) et atteint 6 % des suffrages lors des élections parlementaires néerlandaise de 2006.

Moins d’Islam

Depuis cette élection, Wilders a attiré l’attention avec ses actions et ses phrases-chocs tant au parlement que dans les médias. Il dit du ministre de l’intégration qu’il est « complètement fou » et déclare que le Coran « incite à la haine et au meurtre ». En mars 2008, il réalise un film anti-islamique, Fitna, faisant référence au mot arabe qui signifie « une épreuve de foi ». Le film est la première tentative de Wilders de faire passer son message sur la scène internationale. Il visite plusieurs parlements nationaux pour le présenter, notamment en Italie, au Danemark et aux Etats-Unis. Son projet de venir également au parlement britannique ne se réalise pas lorsqu’on lui interdit l’entrée au Royaume-Uni en février 2009. Une décision très contestée.

Nous voulons notre argent

Le même mois, Wilders annonce que son parti se présentera aux Européennes. Il charge Barry Madlener, un des députés nationaux du parti, de descendre dans la rue avec sept slogans basés sur un thème central : moins d’Europe. Parmi les messages : défendre les intérêts néerlandais, pas d’élargissement et la phrase : « Nous voulons notre argent ». Le Parti de la liberté rejette également l’adhésion de la Turquie à l’UE « étant donné que la culture islamique n’est pas compatible avec notre culture ». La Roumanie et la Bulgarie sont « corrompues » et devraient être exclues de l’Union. A cause de ces points de vue, le PVV ne peut s’associer à aucun groupe politique au sein du Parlement européen et ainsi influencer les prises de décisions.

Pourtant, Wilders, qui a choisi la clarté au détriment du compromis, a su s’attirer la sympathie d’un large groupe d’électeurs qui considère l’UE comme étant trop large, pas assez transparente et déficitaire. Ces élections européennes aux Pays-Bas ont de nouveau testé la popularité de Geert Wilders. Selon les sondages les plus récents, près de 30 % de la population néerlandaise voteraient pour Wilders si des élections parlementaires nationales étaient tenues aujourd’hui. 

Translated from Anti-immigration, eurosceptic 'freedom party': what Geert Wilders wants