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Le « popara » : du bon usage des restes en Bosnie

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Style de vie

Dans l’excellent restaurant Mala Kuhinja (« petite cuisine ») de Sarajevo, je commande une généreuse tranche de steak accompagnée de tomates rôties, le tout assaisonné de poivre, un plat entre 10 et 12 euros.

Ce restaurant est connu pour servir des assiettes bien garnies, je n’ai alors pas d’autre choix que d’emporter mon plat principal à la maison dans un sac plastique : il s’agit d’ailleurs d’un usage bien ancré dans un pays comme le mien.

Quelle utilité à commander un plat que l’on n’arrive pas à terminer en une seule fois ? Est-ce parce que nous surestimons nos capacités d’ingestion ou parce que nous aimons voir autant de nourriture à table ? L’ONG National Resources Defense Council a réalisé une étude qui révèle que 40% des Américains jettent de la nourriture pour un équivalent de 165 milliards de dollars. La consommation des restes de repas permet d’économiser de l’argent, du temps et de l’énergie. Les gens deviennent susceptibles dès qu’il est question de leur consommation alimentaire : ils trouvent choquant de manger un plat réchauffé, des aliments frais mélangés à des restes, ou encore des restes servis avec des aliments frais. Lorsque j’étais jeune, je regardais la célèbre série-télé Les Sopranos et j’ai remarqué que les Italiens étaient champions en termes de recyclage de restes : les maîtresses de maison italiennes avaient l’habitude de préparer des fournées de lasagnes, pâtes, cannoli, tiramisu, de congeler ces plats puis de les consommer deux semaines plus tard. Une idée géniale !

Les étudiants bosniens comme moi sont accros aux restes de repas tel que le poulet, les pâtes, la pizza et les variétés de ragoûts. Certaines personnes trouvent très étrange d’emballer des plats dans des sacs en plastique qu’ils considèrent automatiquement comme des « ordures ». Élevé en Bosnie et Herzégovine (B et H), on m’a appris à ne jamais jeter la nourriture. Ici, la population a survécu à la guerre et de nombreuses personnes sont mortes de faim ou de malnutrition. Notre credo, préparer plus pour manger plus : par exemple, si le pain reste deux jours, je prépare un plat traditionnel bosnien que nous appelons « popara ». Si je mange du poulet à midi, je mangerai du poulet accompagné de pâtes à la sauce béchamel le lendemain.

Recette du popara

Ingrédients : du pain de deux jours, du lait/de l’eau, du beurre et de la crème liquide

Préparation :

 Faire bouillir le lait/l’eauAjouter du sel et du beurreCouper le pain en dés et mélanger au lait/à l’eau chaudeLaisser chauffer pendant quelques minutes jusqu’à ce que le pain ait absorbé le lait, attention à ne pas laisser brûlerVerser de la crème liquide

Régalez-vous !

Photos : avec l’autorisation de © Adina/ nazarblue.co.uk/

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Translated from Popara: eating leftovers in Bosnia-Herzegovina