Le « non » irlandais, un bon point pour les élections européennes
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Gaelle DurifLes élections européennes de 2009 pourraient coïncider avec l'entrée en vigueur du traité de Lisbonne : un tremplin pour démocratiser et transformer l'Union européenne.
Le 25 juin dernier, le Président de la République tchèque, Václav Klaus, affirmait dans un entretien que « le Traité de Lisbonne rejeté de manière démocratique par l'Irlande ne peut pas entrer en vigueur ». Le chef du gouvernement espagnol, Rodriguez Zapatero, déclarait de son côté que « le non irlandais nous obligeait à réfléchir, mais ne paralyse pas l'Union. » Deux positions opposées qui montrent bien les divergences de stratégies sur ce sujet entre Etats européens.
D'un côté, les petits pays conscients que leur importance sur la scène internationale est vouée à s'amenuiser essaient de négocier des contreparties pour préserver leur souveraineté. D'où la peur de perdre leur commissaire européen, les aides agricoles et les avantages fiscaux en Irlande ou en République tchèque. D'un autre côté, les plus grands semblent disposés à accepter l’idée de céder un peu de leur souveraineté pourvu qu'ils s'adaptent à la mondialisation.
Le « non » irlandais, un atout pour la démocratie
La démocratie européenne pourrait se voir renforcée de manière indirecte grâce au rejet irlandais du Traité de Lisbonne. En effet, le fait que la date de ratification du traité de Lisbonne soit remise à plus tard est une bonne nouvelle, car cela devrait aider à politiser la campagne électorale européenne de juin 2009, et stimuler le débat et la participation. Surtout après le faible taux de participation des élections de 2004 (45 %). Le traité prévoit que le Président de l'UE soit élu pour un mandat de deux ans et demi au moins. Les grands partis européens seraient ainsi amenés à proposer un candidat et à mener campagne. Nous nous trouvons devant l'opportunité historique de passer d'une démocratie de consensus à une démocratie de confrontation politique bien plus compétitive et attractive pour les citoyens.
La République tchèque n'est pas un obstacle
Seules l'Irlande et la République tchèque doivent encore procéder à la ratification. Cependant, le calendrier semestriel des présidences européennes joue en faveur du traité. A partir de janvier 2009, c'est la République tchèque qui assurera la présidence. La tradition veut que le pays qui préside ne se contente pas d'y chercher ses propres intérêts nationaux, mais de promouvoir un consensus constructif pour faire avancer la construction européenne. Ainsi, si l'entrée en vigueur du traité est repoussée à juin 2009, la République tchèque aura la responsabilité de tenir les rênes et devra faire montre de bonne volonté. C'est la conclusion de Sebastian Kurpas du laboratoire d'idées du Centre d'études politiques européennes de Bruxelles et du Tchèque Věra Řikáčková du laboratoire d'idées Europeum de Prague.
Translated from El No irlandés en positivo para las elecciones