Le diable s'habille en auto
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sowozniakLes 3 et 4 novembre, une conférence sur la sécurité routière réunira les Vingt-Cinq à Vérone. Priorité de l’Union, la violence sur les routes cause près de 43 000 décès par an.
114 morts quotidiens. 2 millions de blessés en 2006. Un coût évalué à 200 milliards d’euros, soit près de 2% du PIB total de l’Union. Une victime sur 8 qui meurt en Allemagne, alors que l’infrastructure y est considérée comme la plus sûre du Vieux continent. Des jeunes (12-24 ans) qui représentent un quart de ces accidents mortels. Tel est le triste bilan de l’insécurité routière en Europe. En 2001, la Commission, aidée par le Parlement, a décidé d’agir. L’objectif de son Livre blanc sur les Transports : réduire de moitié le nombre des victimes de la route d’ici 2010.
Les points se vendent jusque 1000 euros
La France a été le premier pays de l’Union à mettre en place les dispositions du permis à points en 1992. La première année, le nombre de tués sur les routes a baissé de 5,6%. En Italie, le système s’applique depuis juillet 2003 : le bilan des victimes a baissé de 3,2% la première année et de 7,3% la seconde. La République tchèque, elle, a opté pour un schéma similaire mais avec des résultats plus mitigés. En outre, ces 4 dernières années, la France, la Belgique et le Luxembourg ont réussi à réduire le nombre de leurs morts de près 30%, en raison notamment de contrôles routiers renforcés.
En Espagne, le nouveau permis de conduire à points, mis en place en juin 2006, donne des résultats assez encourageants. Bien que les statistiques officielles ne soient pas encore publiées, certains experts estiment que le nombre de victimes aurait diminué entre 20% et 30%. Néanmoins, les fraudes continuent de se multiplier. Dernière nouveauté : la vente de points. Il est facile de trouver sur des forums Internet des annonces de conducteurs espagnols, disposés à monnayer leurs propres points. Pour 1 000 euros, on peut acheter un point pour son permis et continuer en toute impunité à commetre infractions et délits routiers. Une transaction illégale facilitée par le fait que les sanctions pénales sont établies sur la base de photographies qui identifient le véhicule en infraction mais non son conducteur.
L’Union européenne trop lente
Si les citadins conduisent trop vite –la vitesse est l’une des principales causes d’accident-, l’Union européenne elle avance à pas de tortue. Depuis 2001, elle établit des Programmes d’action sur la sécurité routière, énumérant une liste de mesures concrètes. Cinq ans plus tard, seules deux directives ont été proposées – mais pas encore approuvées. La première oblige les conducteurs de camions à adapter de nouveaux types de rétroviseurs à angle mort ; la seconde, adressée aux administrations chargées de la gestion des infrastructures, introduit des procédures d’évaluation des incidents et des procédures d’inspection des routes et autoroutes, limitée aux grands « corridors européens » [les principaux axes routiers européens, RTE-T].
Autres mesures en cours d’élaboration : une Charte de la sécurité routière - simple déclaration d’intention dénuée de force obligatoire – et le fameux permis de conduire européen. Censé créer un réseau d’échange d’informations sur les titulaires des permis de conduire et éviter aux conducteurs sanctionnés d’obtenir une nouvelle autorisation de conduire dans un autre État. La directive devrait être approuvée avant la fin de l’année 2006 et introduira un nouveau modèle unique de permis de conduire, valable 15 ans dans tous les pays membres de l’Union Européenne.
Bien qu’il y ait beaucoup à faire de la part des institutions européennes et des gouvernements, nous ne pouvons leur jeter la faute. Les irresponsabilités comme conduire en état d’ébriété ou ne pas attacher sa ceinture de sécurité sont les principales causes de mortalités au volant. En clair, l’Europe ne peut pas conduire pour nous.
Translated from El diablo sobre ruedas