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Le bonus Erasmus, fantasme ou réalité ?

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A S

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Société

Maîtrise des langues, débrouillardise et ouverture d'esprit... autant de qualités contenues en un mot : Erasmus. Les employeurs semblent voir la mobilité européenne des étudiants comme un atout sur un C.V.

Dans un soupir de soulagement, je regarde ma salle de classe ensoleillée, remplie de Français, d’Allemands, d’Espagnols, d’Italiens et d’Anglais qui applaudissent. Je viens de terminer le dernier exposé de mon année Erasmus à Paris. Les semaines à venir seront bien chargées avec les derniers partiels et beaucoup d’adieux avant, diplôme en main, de retourner sur le campus agité de Dublin, là où j’étudie habituellement. Les compétences, les expériences et les amitiés que je ramène influenceront probablement tous mes projets futurs.

Moins d’un an plus tard, ma candidature a été retenue pour suivre le Programme d’échange et d’enseignement au Japon (JET) pour les jeunes diplômés. Lors de mon entretien, le jury s’était beaucoup intéressé à mon expérience dans le programme Erasmus. Une nouvelle fois, deux ans plus tard, devant des profs attablés qui sélectionnaient les étudiants pour intégrer un programme de journalisme international, j'ai beaucoup parlé de mes compétences en terme de communication et de travail en équipe. Des qualités que j’avais pu développer durant mon année à l’étranger. Encore aujourd’hui, alors que je fais parti de la dernière génération Erasmus qui débarque dans le monde du travail, je ressens le sentiment d’être « européenne », en plus de mon identité irlandaise. Un sentiment qui est né dans cette salle de classe, et puis dans le campus parisien où j'ai passé un an.

Erasmus vu de l'entreprise

Je ne suis qu’une étudiante Erasmus parmi tant d’autres. Depuis le début de ce programme en 1987, ils sont un million et demi à avoir, tous les ans, pris leurs cahiers d’écoliers pour aller étudier dans des centaines de campus à travers l’Europe.« Pendant les fêtes, il y avait des gens du monde entier », témoigne Iwona Biernat, une étudiante polonaise du Trinity College de Dublin qui profite de l’atmosphère internationale du campus. « C’est dynamique et toujours intéressant », poursuit-elle. « C'est une expérience enrichissante, approuve le professeur John Kelly de l’université de Dublin,elle apporte des bénéfices socialement et dans le cursus universitaire tout en donnant une nouvelle perspective sur la signification d'être Européen. »

De plus en plus, les employeurs cherchent à recruter des diplômés qui ont passé une année d'étude à l‘étranger grâce au programme Erasmus : « Ils se distinguent des autres candidats, explique Patricia Hughes de Brightwater Consulting, une entreprise de conseil, les étudiants Erasmus sont plus polyvalents et ils sont habitués à évoluer dans un environnement international ». Ce sont des atouts particulièrement importants dans le monde des affaires où les transactions internationales se font quotidiennement.

« L'exposition aux idées et cultures du monde entier est fondamentale », précise Eamonn Walsh, le doyen de l’école de commerce Smurfit. Pour Paul Carroll, de Gateway Computers, les étudiants qui ont acquis une expérience dans un pays étranger sont les plus recherchés par ses employeurs : « Un diplôme en langue étrangère, c’est très bien, mais les personnes qui ont vécu, travaillé dans un autre pays ou qui sont allées à l’étranger grâce au programme Erasmus ont, de loin, les meilleurs atouts pour trouver du travail. »

Erasmus : un atout plus important pour l'Europe de l'Est

Selon une étude effectuée par la Commission européenne en 2006, 54 % des anciens étudiants Erasmus estiment que leur séjour à l'étranger les a aidés à obtenir leur premier emploi. Dans les grandes écoles, l'année scolaire à l'étranger est devenue obligatoire. Les qualités obtenues ? Une meilleure adaptabilité au monde de l'entreprise et des profils de salariés tournés vers l'international. Ainsi « quatre dirigeants sur cinq affirment que les études à l'étranger accroissent souvent les chances d'obtenir un bon travail », explique ce sondage. « Plus de la moitié déclare aussi que les étudiants Erasmus ont plus de chances que les étudiants non mobiles d'obtenir une position adaptée à leur niveau d'étude. »

Mais ces effets très positifs sont plus ou moins importants selon les filières ! « L'impact d'une année Erasmus sur la carrière d'un jeune est plus important dans le secteur de la sociologie et du commerce... » Et sachez enfin que les étudiants d'Europe de l'Est profitent plus de leurs expériences à l'étranger que les autres : « Ils déclarent avoir plus souvent des emplois et des positions avantageuses dans l'entreprise que leurs pairs d'Europe de l'Ouest. »

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Translated from Paris-Japan-Dublin with Erasmus