La libéralisation des visas avec la Géorgie vient d'être signée
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julien FournierCe 9 mars 2016, la Commission européenne a annoncé une proposition visant à ajouter la Géorgie dans la liste des pays ne demandant pas de visas pour entrer dans l'espace Schengen. Ce n'est qu'une question de mois avant que le Conseil et le Parlement ne signent la loi sur la régulation et sur la liberté de voyager sans visa, pour les Géorgiens cela devient enfin une réalité.
L'adoption par la Commission du quatrième et dernier rapport de l'avancement de la Géorgie sur le plan d'action de libéralisation des Visas (VLAP), a été accueillie avec une grande joie et beaucoup de bonheur de l'autre coté de la Mer noire. De nombreux monuments Géorgiens étaient illuminés aux couleurs du drapeau européen le 18 décembre, jour de signature du rapport, comme une manière de montrer une grande satisfaction pour cette évolution des relations entre l'Europe et la Géorgie.
Irakli Garibashvili, le premier Ministre, a déclaré “Aujourd'hui est un jour historique pour tous les Géorgiens. Aujourd'hui la Géorgie a fait un pas en avant vers l'intégration européenne, un pas qui définira notre futur dans la famille des pays européens." Voilà ce que cela va changer concrètement pour les Géorgiens.
Procédures plus légères, moindres coûts et moins de temps perdu.
L'initiative de la libéralisation des visas a pour but de faciliter les échanges entre la Géorgie et l'espace Schengen. Seule une partie des procédures sera retirée, à savoir les visas à court terme, aussi appelés ‘ Visas de catégorie D ’, qui s'appliquent pour une durée inférieure à 90 jours , dans les limites d'une période de 180 jours.
Jusqu'à aujoud'hui, un Géorgien qui voulait entrer dans l'espace Schengen pour une durée inférieure à trois mois, par exemple lors de vacances ou pour ses études, devait disposer de ce visa. Les employés ou les familles réunies n'étaient pas couverts par ce type de visa, même pour un court séjour.
Les conditions d'obtention de ces visas pouvaient représenter une lourde charge, en termes de temps et de coûts. Keti, actuellement stagiaire à Bruxelles, nous a parlé de son expérience: "La demande d'obtention doit se faire plusieurs mois à l'avance, plus de quatre mois pendant les saisons touristiques, même les ambassades tendent à programmer la rencontre deux semaines avant votre départ, donc très tardivement. Ce qui veut dire que tu ne peux pas prendre le risque de payer ton vol alors que tu n'as pas encore de visa, et tu dois prendre une réservation de dernière minute à un prix exhorbitant.”
Mais ce n'est pas tout. Le coût augmente rapidement, s'ajoutant au prix du visa, de 100 euros, prix officiel pour la traduction obligatoire de tous les documents, ainsi que pour les tranferts de documents de candidature vers les autorités compétentes.
En effet, les pays de l'espace Schengen ne disposent pas tous d'une représentation en Géorgie, certain d'entres-eux confiant même leurs services à d'autres partenaires. Keti par exemple avait envoyé son passeport à Ankara “Parce qu'il n'y a pas d'ambassade de Belgique en Géorgie. Et le traitement des visas de catégorie D est ‘sous-traité’ par les ambassades néerlandaises. J'ai dépensé énormément de temps et d'argent pour les services postaux ainsi que pour les appels téléphoniques surtaxés.”
En plus de cela, la quantité de documents à fournir est pénible et décourage les Géorgiens de voyager spontanément en Europe : une police d'assurance spéciale pour les voyages, la preuve que vous êtes réellement en vacances pendant une date de voyage fixée, la preuve de ressources suffisantes pour le séjour, allant de 3000 à 5000 euros en fonction de votre statut...
La libéralisation des visas est donc très bien accueillie, ceux-ci ne requérant à présent aucune de ces procédures. Les Géorgiens seront capables d'entrer librement dans l'espace Schengen, à deux conditions: avoir un passeport biométrique et être en mesure de prouver- comme n'importe quel touriste- qu'ils ont les moyens de subvenir à leurs besoins pour tout leur séjour.
Un important pas en avant pour les relations entre l'UE et la Géorgie
Une chose est certaine: Les Géorgiens sont extrêmement heureux de cette décision de l'Union européenne. Des réactions positives ont émanées de la part de différents acteurs, allant du gouvernement aux médias en passant par les expatriés; comme Teona, travaillant à Bruxelles:“Je pense que la libéralisation des visas était le souhait de chaque Géorgien pour la nouvelle anné." dit elle. “Ce souhait a été pris en considération en raison de la réussite des réforme démocratiques en Géorgie. Cela nous laisse à penser que nous sommes sur la bonne voie à l'avenir.”
Effectivement, la libéralisation des visas était conditionnée à de profondes réformes s'articulant autour de quatre axes: les documents de sécurité y compris les passeports biométriques; une gestion efficace des frontières, des migrants, des réfugiés politiques, des demandeurs d'asile, de l'ordre public et de la sécurité ; les relations extérieures; les droits fondamentaux.
“Cela est vu comme un grand pas en avant", selon Keti. Cette libéralisation renforcera les liens économiques, tout particulièrement dans un contexte de mise en oeuvre de l'accord de Zone de libre-échange approfondi et complet (DCFTA) entre l'Union européenne et la Géorgie. Mais les liens culturels seront aussi renforcés. “C'est une bonne opportunité pour nous de révéler toute la richesse de notre culture en Europe." ajoute Teona. La libéralisation des visas n'est qu'une première étape vers des coopérations plus étroites, l'État s'étant “ engagé à 100% avec l'Union européenne à faire face aux nombreuses complications avec la Russie", selon Keti. “L'étape supplémentaire comprendra l'accès aux marchés pour les entreprises géorgiennes ainsi que d'autres opportunités politiques et sociales non-définies jusqu'ici. Peut être une façon de donner à la Géorgie plus qu'un simple statut de Pays partenaire de l'Est ? ”
Seul le temps nous le dira, mais cette première étape est certainement la bonne direction à suivre pour y parvenir un jour.
Translated from EU visa liberalization with Georgia is just around the corner