La folie Sziget
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estelle loiseauDu 9 au 16 août, 400 000 spectateurs se rassembleront pour 400 concerts lors du festival de Sziget à Budapest. Depuis ses débuts en 1993, le festival est devenu un point de référence partout en Europe.
On est au milieu du mois d’août. Le soleil brûle au-dessus de nos têtes, on sent l’odeur de l’alcool et de la sueur dans l’air. Des hippies, des punks avec des crêtes et autres spécimens se rassemblent devant la scène principale. La plupart parlent hongrois, mais on peut entendre le son de l’allemand, du français, du hollandais ou encore de l’italien. Premières notes venues de la scène… Le festival est lancé.
Malgré la concentration de punks et de hippies, le festival tente de toucher tous les publics. Andrea Vidó, l’un des organisateurs, explique : « Notre festival couvre quasiment tous les domaines de l’art. De la danse à l’art dramatique en passant par les formes de musique les plus diverses, des expositions artistiques aux spectacles de la rue – vous trouvez de tout ici ! Sziget, pour le public, c’est une multitude de festivals en un même lieu, doublé du terrain de camping de jeunes le plus grand de la région. »
Au coeur de la ville
Tout au long de ses quinze années d’existence, Sziget s’est non seulement façonné une notoriété internationale, mais a aussi influencé les goûts musicaux et la façon de penser en Hongrie. Le regard des gens ne se ferme plus à la vue d’un punk-mohican à la crête rouge vif.
Pourtant, tout le monde n’est pas optimiste. Sziget est organisé en plein coeur de la capitale hongroise. La montée en flèche du festival donne le vertige aux organisateurs, ainsi qu’aux habitants de Budapest qui résident près de l’île de Hajógyári, où il a lieu. En 1997, le niveau du son des amplificateurs du concert a causé un scandale, suscitant une pétition à l’encontre du festival, initiée par les habitants. Quelques années plus tard, l’installation d’un stand pour les homosexuels a provoqué le même genre de huées. Ferenc, un ingénieur de 52 ans qui reconnaît l’importance du festival pour l’industrie du tourisme, pense tout de même qu’« il devrait plutôt être organisé à l’extérieur de Budapest, et non en plein centre ville. »
Malgré le statut international de Sziget, la plupart des festivaliers sont de jeunes Hongrois. Vera, une étudiante de 25 ans, précise que pour elle, « Sziget est synonyme de liberté. C’est une fête multiculturelle où tout le monde se respecte. » Tous les participants ne sont toutefois pas aussi enthousiastes face à la croissance de Sizget. En 1993, c’était un petit festival, crée par un couple de musiciens hongrois. Laci, un économiste de 27 ans, vient depuis la première édition : « Le festival a perdu son ambiance d’origine ; c'est devenu un objet publicitaire » se plaint-il.
Le bon côté de la vie
Le festival reste toutefois très apprécié. Pour Nóra, une journaliste de 24 ans, « C’est une très bonne chose que Budapest soit le lieu d’un festival si énorme. Cela augmente la notoriété internationale de la ville. De nos jours, beaucoup de jeunes étrangers identifient Budapest à Sziget. »
Les bénéfices sont aussi financiers pour les Hongrois. En 2005, une petite entreprise proposant un service de taxi du centre ville vers l’île a été créée. Quelques jours avant le festival, on constate une inflation sensible du prix des consommations dans les petits pubs près de l’entrée du Sziget.
Cette année, avec des têtes d’affiche telles que Radiohead et Franz Ferdinand, le festival promet d’attirer plus de monde que jamais.
Festival de Sziget: du 9 au 16 août à Budapest
Cette année cafebabel.com sera présent au festival. Seront proposés plusieurs débats et quelques programmes fascinants. Pour plus d’informations, cliquez-ici.
Translated from The madness of Sziget