Kodaline : le monde parfait n'existe pas
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Coumba2013 est un peu l'année du dépucelage pour Kodaline. Leur premier album studio, In a perfect world, est sorti en juin. Leur single Give me a minute a battu un record en devenant le premier morceau produit par une maison de disques indépendante à caracoler en tête des charts irlandais. Tout ça valait bien une interview lors du festival Eurosonic de Groningue.
Certains les comparent à Coldplay, d’autres à Keane, mais Kodaline s'en fout. « Les comparaisons font partie de la vie quotidienne, et franchement, on aime les 2 groupes », répond Kodaline à mon impertinence. Les 4 Irlandais inspirent une notion de Karma. Et il est clair qu’ils savent ce qu’ils font, tout en le faisant bien. Le quator a remporté un EBBA (European Border Breaking Awards, (prix qui récompense le succès de dix artistes ou groupes émergents qui ont trouvé un public en dehors de leur pays grâce à leur premier album distribué internationalement au cours de l'année écoulée, ndt) à Groningue, avant d'être désigné « meilleur groupe européen de 2013 » par le public. Leur album In a perfect world a connu un succès aussi viral en Irlande qu’à l’étranger. Juste avant qu’ils ne montent sur scène, nous avons eu l’occasion de leur poser quelques questions sur leur monde imaginaire et sur leur ville natale, Dublin, en pleine mutation entre post-crise et post-rock.
Cafébabel : Quelle est votre vision du monde parfait ?
Kodaline : Le monde parfait n’existe pas. C’est un concept subjectif, sujet à l’interprétation. Qu’est ce que tu crois ? C’est juste pour saboter les interviews et perturber les journalistes qu'on dit ça ! (rires) Blague à part, In a perfect world était le single de notre premier EP. C’était une chanson très intime et personnelle, dont l’esprit vit en chacun de nous.
Cafébabel : Quelle est la signification de la couverture de votre album, si fascinante ?
Kodaline : Les 3 gars sont seuls et isolés, mais toujours ensemble. Il existe un parrallèle entre eux et nous 4, qui vivons aussi une expérience collective. On a trouvé cette photo cool, parce que tu peux la regarder pendant longtemps. En plus, elle va bien avec notre musique. C’est difficile à expliquer, mais elle colle bien avec nos morceaux.
Cafébabel : Certains disent que vous n’êtes qu’une copie de Coldplay.
Kodaline : Nous sommes Keane, Coldplay, ou n’importe quel autre groupe. Les comparaisons font partie de la vie. On compare tout, tout le temps. Et Coldplay est une bonne comparaison : nous avons grandi avec leur musique, du coup on ne le prend pas trop mal.
Kodaline - « All I Want (Part 1) »
Dublin et des jeux
Cafébabel : Après plusieurs années de crise et de coupes dans le domaine de la culture, quelle est la situation à Dublin ?
Kodaline : Nous avons pas mal d’amis qui sont sur le point de finir leurs études, mais il n’y pas de jobs. Beaucoup d’entre eux partent pour l’Australie et les États-Unis. En ce qui concerne la scène culturelle et musicale, Dublin est très dynamique. Actuellement, il y a énormément de groupes qui émergent. On n’avait pas vu ça depuis 10-15 ans ! On dirait que les restrictions sociales et culturelles ont poussé les gens à être actifs et créatifs. Jouer et faire de la musique est un véritable échappatoire. Il y a quelques temps, lorsque le pays s’est écroulé économiquement parlant, la culture a proliféré. Les épreuves unissent les gens : lorsque tout le monde est en difficulté, les gens se retrouvent sur une base commune.
Cafébabel : À quoi ressemble la scène musicale dublinoise aujourd’hui ?
Kodaline : Il y a environ 20 concerts par weekend, et environ 50 groupes qui jouent. Parmi ces groupes, une vingtaine n’est qu’instrumentale. Historiquement, c’est quelque chose de nouveau parce que c'étaient les groupes de folk qui prédominaient. Mais maintenant, on trouve un grand nombre de groupes post-rock qui percent et attirent le public. God is an astronaut etAnd so I watch you from afar font des tournées européennes et réinventent la musique instrumentale. Bien évidemment, il y aussi pas mal de groupes de rock, mais la scène n’est plus standardisée.
Cafébabel : Dans quelles villes européennes avez-vous préférés jouer jusqu’à maintenant ?
Kodaline : Tous nos concerts aux Pays-Bas ont été extraordinaires. Le Paradiso (à Amsterdam, ndt) est une salle incroyable. Nous avons aussi joué en Suisse, et en terme de salle et de cadre, c’était stupéfiant, avec les Alpes autour de nous, on ne voyait même pas le public. Nos premiers concerts en Italie, à Milan, au Tunnel, sont tout aussi mémorables : le public était incroyable et le concert était complet.
Écouter : Kodaline - In A Perfect World (B-UNIQUE/RCA)
Translated from Kodaline : There's no perfect world