Flagey Piano Days : la ville au son de la musique de Giancarlo Guerrero
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Nathalie CoorenCafébabel a eu la chance de s'entretenir avec le chef d'orchestre Giancarlo Guerrero, qui a inauguré la 4ème édition des « Flagey Piano Days », à Bruxelles. À travers un concert détonnant sur l'influence des villes dans la vie des compositeurs, « Bright lights big cities » nous a fait découvrir un riche univers musical.
Un programme audacieux, à la fois classique et atypique, mélangeant extraits célèbres et oeuvres originales de compositeurs qui tous puisent leur inspiration dans l'expérience de la ville. Telle était l'atmosphère qui régnait à l'occasion du concert d'ouverture de la 4ème édition des « Flagey Piano Days. »
Comme indiqué par Elsa de Lacerda, ce sont des oeuvres très variées qui ont été choisies pour « Bright lights big cities » afin de présenter l'art sous toutes ses formes. Tout en mettant l'accent sur la relation entre les compositeurs et leurs villes, le programme a voulu explorer différents types d'influences, d'atmosphères et d'images pour les traduire ensuite en musique. Grâce à un répertoire hétérogène allant de Chopin à Wagner en passant par Bartók et Danielpour, le concert a conquis le public, transporté par l'émotion et l'imagination.
Ce type de musique a besoin du bon directeur musical pour pouvoir s'exprimer pleinement. Un chef d'orchestre qui a le goût de la liberté et l'envie de montrer son talent et ses sonorités au monde entier. Tel est le cas de Giancarlo Guerrero, directeur musical du Nashville Symphony Orchestra et Premier chef invité du Cleveland Orchestra Miami Residency, de retour en Belgique pour diriger, à l'occasion du festival, le Philharmonique de Bruxelles.
Diversité, le nouveau mot d'ordre !
L'approche originale de ce concert soulève un certain nombre de questions quant au rôle de la musique et des orchestres à l'heure actuelle. Comment peut-on encore être attiré en 2016 par une musique composée il y a 500 ans ? Comment un orchestre peut-il être novateur et capter l'attention du public ? Comment faire en sorte que le public ne s'endorme pas lors d'un concert ? Et dans quelle mesure la ville pourrait être un vecteur de transmission de la musique auprès des citoyens ?
Guerrero détient le secret : diversité. « Pour moi, un concert, ce doit être comme un excellent repas : vous devez commencer par une bonne entrée, suivie d'un agréable plat, puis d'un bon dessert, et pourquoi pas d'un petit digestif ! Je suis convaincu qu'un concert doit ressembler à une expérience humaine. »
En effet, il nous expliqué qu'il avait choisi ce programme pour tenter de moderniser l'orchestre et attirer l'attention du public : « vous essayez de construire un programme équilibré : avec un peu de tout. De ce point de vu, je crois que le public est sorti de la salle de concert avec un bon échantillon. En tant que chef d'orchestre c'est un grand défi mais c'est aussi très amusant : je dois diriger une variété de langages différents dans une même soirée ».
Villes fantastiques, émotions réelles
Le file rouge du concert était en effet la ville et ses contrastes, pour montrer la force d'inspiration qu'elle suscite chez les compositeurs. Cette idée prend corps dans la comparaison entre la ville enchantée et la ville chaotique, polluée, bruyante, qui génère des sentiments contradictoires. Comme l'a expliqué M. Guerrero, tandis que la première moitié du concert était inspirée par la poésie, l'espoir, la liberté et que l'avenir était représenté par les oeuvres de Danielpour et de Chopin, Wagner et Bartók nous transportent plutôt dans des mondes imaginaires. Ces atmosphères nous ramènent au sentiment le plus fort : l'amour. L'amour tel le désespoir, qui conduit à une fin inéluctable, mais également l'amour capable de surmonter l'insurmontable et qui génère, là aussi, une multitude d'émotions.
Nous ne devons bien sûr pas oublier le piano, en particulier lorsqu'il est représenté par l'incroyable pianiste argentine Ingrid Fliter. Le choix d'intégrer le Concerto pour Piano N. 2, Op. 21 composé par Chopin avait pour but de montrer l'immense potentiel de cet instrument, grâce à une interprète d'exception. Ce fut sans nul doute la meilleure façon d'ouvrir le festival des « Flagey Piano Days » !
Translated from Flagey Piano Days: the city through the music of Giancarlo Guerrero