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Face à l’État islamique, l’Europe réagit

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Default profile picture Amandine Gat

Bruxelles

La situation en Syrie et en Irak échappant à tout contrôle, la communauté internationale s’est réunie pour faire face à l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) et à la menace sérieuse qu’il représente pour l’Europe et le reste du monde. 

Ce qui, en 2011, est né en Syrie sous la forme d’une guerre civile atroce a aujourd’hui dégénéré en un système répressif meurtrier qui, de même que le nord de l’Irak, se retrouve aux mains d’extrémistes radicaux qui ont créé un califat – un territoire approximativement de la taille du Portugal ou de la Belgique. La guerre menée actuellement est une guerre régionale et sectaire qui pourrait étendre l’Islam au monde entier. La progression en Syrie d’un mouvement d’opposition armé et tenace, ajoutée au mécontentement des Irakien sous Nouri al-Maliki, a conduit au conflit actuel en Syrie et en Irak.

Suite à la décapitation des otages américains James Foley et Steven Sotloff, les États-Unis ont décidé d’attaquer la région occupée par l’EIIL, non seulement par mesure de représailles, mais également dans le but de réduire à néant ce califat qui, bien que récent, est en pleine expansion. L’État islamique a provoqué la communauté occidentale en procédant à plusieurs reprises à la décapitation d’otages occidentaux. Les épisodes de violence et de violations des droits de l’homme se faisant de plus en plus fréquents, de nombreuses capitales européennes se sont accordées pour dire qu’il était temps d’agir.

Malgré les efforts de Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères, après l’annonce du décès de Hervé Gourdel, ressortissant français, pour éviter que son pays ne participe à ces effusions de sang, la France a décidé de se rallier aux États-Unis dans cette guerre aérienne. Dans ce combat contre l’EIIL, les rangs ne cessent de grossir. En septembre dernier, le parlement britannique a voté et a décidé de rejoindre la coalition constituée des États-Unis, de la France et des États arabes. La Belgique et le Danemark ont également annoncé leur soutien à l’intervention militaire. De même, José Pedro Aguiar Branco, le ministre portugais de la Défense, a assuré que le Portugal participerait à la coalition internationale formée contre lÉtat islamique. Selon la plateforme en ligne « Notícias ao Minuto », le ministre aurait déclaré que « la collaboration pourrait prendre différentes formes telles qu’une aide humanitaire ou une assistance en matière de renseignements et d’entraînements ».

Jusqu’à présent, l’Allemagne, puissant pays européen, ne s’est pas prononcée sur un quelconque soutien éventuel dans la mission destinée à renverser l’EIIL. Cependant, le ministre allemand de l’Intérieur, Thomas de Maiziere, a déclaré que l’EIIL était « une menace à la sécurité publique en Allemagne » et a interdit la diffusion de matériel de propagande en faveur de l’État islamique.

De son côté, le Parlement européen a été, mardi dernier, le théâtre d’une manifestation kurde appelant à soutenir et à défendre Kobané, ville syrienne occupée par l’État islamique. Alors que la Turquie est priée d’apporter son soutien aux forces kurdes, des activistes rapportent que l’État islamique se serait emparé d’environ un tiers de la ville en près de trois semaines de combat. «  Nous ne comprenons pas pourquoi la France intervient en Irak et non pas au Kurdistan ou en Syrie », a déclaré Fidan Unlubayir, membre de la Fédération des Associations Kurdes de France. La communauté occidentale suit cette stratégie avec beaucoup de prudence afin d’éviter toute complication en matière de droit international.

Cependant, les États-Unis et le Royaume-Uni ont déjà averti que se limiter à des frappes aériennes n’empêcherait pas les combattants de l’EIIL de s’emparer de Kobané. Une avancée qui ne serait pas sans conséquence puisqu’elle permettrait aux rebelles de l’État islamique de contrôler un point stratégique entre les deux pays. La communauté internationale est préoccupée et attend d’autres faits nouveaux concernant ce conflit ignoble. Selon le Foreign Policy Magazine, la Turquie discuterait avec le nouveau chef de l’OTAN, JENS Stoltenberg, d’une possible action menée contre l’EIIL. « Des négociations sont en cours » a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, M. Cavusoglu. « Une fois qu’une décision commune aura été prise, la Turquie jouera évidemment son rôle. »

L’évolution de cette stratégie internationale est telle que nous ne pouvons nous empêcher de la comparer à la première « guerre contre le terrorisme », à la différence près que cette fois-ci l’intervention internationale sera plus musclée et les conséquences seront plus graves si nous n’y mettons pas un terme. Mais nous devrions nous demander : l’Histoire est-elle en train de se répéter ?

Translated from Europe's Reaction to the Islamic State