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Eurovision : la Russie mène la danse

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La Russie accueille et organise l’édition 2009 de l’Eurovision le 16 mai prochain. L’occasion ou jamais de faire un saut sur la scène musicale russe et d’écouter ce que ce pays nous chante.

Musique POPulaire

Rien de très étonnant à cela, la tendance en Russie est au pop. Et en la matière, la première dame de la chanson russe, c’est sans aucun doute Ałła Pugatchova. Elle chantait déjà sous le communisme, la pérestroïka et continue aujourd’hui, du temps de la nouvelle démocratie russe. Ce n’est que récemment qu’elle a annoncé qu’elle se retirerait de la scène. Ce qui ne veut pas dire qu’elle disparaisse de la vie publique en Russie car Pugatchova vaut de l’or. Autre star ultra populaire, l’artiste Dima Bilan a raflé tous les prix possibles en Russie, et notamment le prix MTV, sans doute le meilleur indicateur de sa popularité. C’est aussi lui qui a fait venir l’Eurovision à Moscou.

Musicalement proche de Bilan, le beau physique et la voix de baryton de Stas Pieha enchantent les fans. Ces deux qualités, alliées au style romantique de ses chansons, lui ont valu les meilleurs classements possibles dans les hits parades les plus prisés du pays. Au rang des stars de la pop-culture les plus atypiques, on compte Vitas, et sa puissante voix de contre-ténor à cinq octaves (aujourd’hui les contre-ténors chantent des partitions d’opéra écrites à l’origine pour les castras).

Le style de Vitas est éclectique, il n’est certes pas pop au sens strict du terme mais il est extrêmement populaire en Russie (où on ne compte plus les prix qu’il a remportés) et en Extrême-Orient. Quand on parle de pop russe, on se doit d’évoquer le duo des t.A.T.u. Les deux jeunes filles ont fait parler d’elles dans le monde entier autant pour leurs chansons que pour leur orientation sexuelle ; dans le pays, elles sont aussi connues pour leurs vidéoclips, d'une qualité bien supérieure à la moyenne nationale.

Hip-hop et chaînes en or

Les changements de régime ont apporté avec eux de nombreuses évolutions du côté de l’industrie du disque qui a développé une filière hip-hop dans les années 1990. On n’aurait peut être rien pu imaginer de plus exotique que l’adaptation de la culture musicale du Bronx par les Russes, et ça a pris. Le hip-hop russe a comme tout mouvement hip-hop qui se respecte, un rythme, des textes engagés, des grandes chaînes en or, des voitures imposantes, de jolies filles et des sous-vêtements D&G. Un des premiers groupes à émerger, Kasta, rappelle par son style le groupe de Wu Tang Klan dont il s’inspire.

Seryog, producteur et propriétaire de la société Ring Ring, fait partie des chanteurs de hip-hop les plus connus. Musicien innovateur, créateur du style original « sportif- chastushki » (ou comment concilier les beats hip-hop avec la culture folk du chastushki), Timati, connu sous le nom de M. Black, jouit d’une popularité similaire à celle de Seryog. Le hip-hop russe a aussi ses martyrs, comme Ratmira, décédé tragiquement à l’âge de 19 ans, au début d’une carrière tout aussi prometteuse.

Underground : ska-punk-constestataire

L’underground rassemble d’une part des styles musicaux anticonformistes et d’autres parts, des musiques qui demeurent dans l’ombre…vu le nombre de leurs fans. Bulat Okudzhava et Vladimir Vysocky, deux bardes russes, à la popularité encore importante aujourd’hui, appartiennent à la première catégorie. Le punk rock de Gogol Bordello, s’inspirant de la musique tsigane, est connu d’un public qui dépasse largement les frontières du pays. En réalité, le groupe habite New-York et moins d’1/5 de leurs membres sont russes, ce qui n’empêche pas qu’ils soient toujours associés à la Russie.

N’oublions pas les Leningrad, du ska-punk, des artistes actifs, très engagés, grands contestateurs de la scène politique russe. Dans un tout autre genre, les chants du chœur de Tuwy Huun Huur Tu ont recours à des techniques de chant harmonique. Plus marginaux, on trouve aussi des chanteurs de jazz (notamment Arkady Shilkloper et Igor Butman) et de blues.

Translated from Co słychać w Rosji?