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En Espagne, on ne ramène plus sa fraise

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ialeon

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Default profile picture emmanuelle.m

SociétéPolitiqueStyle de vie

Alors que les travailleurs européens se bousculent pour avoir un emploi, les propriétaires de champs de fraises dans des pays tels que l’Espagne et l’Angleterre déplorent un manque de main d’oeuvre.

Les lois, les plus strictes des cinq dernières années, ont rendu difficile le recours à des travailleurs migrants extra-communautaires tandis que les citoyens européens refusent de faire ce travail eux-mêmes. Décryptage et recette.

« Strawberry fields forever » chantaient les Beatles en 1967. En effet, les champs de fraises font partie de l’agriculture européenne et ne sont pas près d’en sortir. Et c’est aussi la raison pour laquelle les cueilleurs de fraises sont toujours très recherchés . Quand arrivent l’hiver et le printemps des milliers de mains sont nécessaires pour cultiver ce fruit, un travail de dur labeur qui requiert précision et soin. Notamment en Espagne et au Royaume-Uni.

Des Roumains à Huelva, en Espagne

Alors que certains Espagnols s’inquiètent de l’immigration venue d’Europe de l’Est, les producteurs de fraises de Palos de la Frontera, au sud-ouest du pays, se plaignent – eux – d’une pénurie de travailleurs roumains qui pourrait nuire à leurs récoltes cette année. La province de Huelva gère 90% de la production totale de fraises en Espagne et 30% de celle de l’Union européenne. Mais aujourd’hui les exportateurs de Palos de la Frontera déclarent qu’ils ont besoin d’au moins 14 000 cueilleurs de fruits, sans quoi les fraisiers pourriront avant d’arriver au supermarché ! Auparavant ils pouvaient engager en urgence des travailleurs marocains temporaires. Mais depuis, le gouvernement local andalou a déclaré que – pour lutter contre le chômage, qui atteint les 30% dans la région – les autochtones devaient être pris en priorité.

Dans un article du New York Times, l’exportateur de fraises Luis Romero a déclaré que l’utilisation de la main d’œuvre espagnole n’était pas une bonne option sous prétexte que les Ibériques ne s’abaisseraient pas à faire de basses besognes pour 900 euros par mois. D’un autre côté, Romero doit se détourner des immigrants roumains désireux de travailler dans les champs de fraises car, selon la nouvelle législation, ils ne peuvent pas travailler sans permis de travail. En vertu des réglementations européennes, seuls 1 700 migrants roumains se verront accorder le précieux sésame dans la région. Les travailleurs peuvent obtenir un contrat de cueilleur de six mois en Espagne. Certains d’entre eux sont d’anciens médecins, programmeurs informatique ou responsables de relations publiques, mais ici ils obtiennent plus du double de ce qu’ils gagnaient chez eux.

Kent, Angleterre

Alors que par le passé, les migrants principalement originaires de Lituanie et de Pologne remplaçaient les postes de cueilleurs au Royaume-Uni, les producteurs de fraises dans le Kent (comté d’Angleterre situé au sud-est de Londres), comme en Espagne, ne peuvent plus obtenir suffisamment de travailleurs. Pour résoudre le problème, le gouvernement britannique a introduit un quota de permis de travail saisonnier pour les migrants bulgares et roumains grâce au programme de travailleurs saisonniers agricoles (Saws). Pour 2012 et 2013, le quota sera plafonné à 21 250 places au Royaume-Uni.

Cependant, ce quota n’est pas suffisamment élevé pour répondre à la demande de travailleurs nécessaire dans un pays où les fraises représentent 80% des fruits locaux vendus dans les supermarchés. Les décideurs politiques responsables de ces programmes jurent que c’est bon pour l’économie locale. « Nous supprimons peu à peu la migration peu qualifiée car nous pensons que les entreprises devraient d’abord engager les gens du coin », déclare un porte-parole de l’Agence des frontières et de l’immigration dans un article de laBBC News publié en 2008. « Certaines personnes nous disent que les réformes de l’immigration sont trop draconiennes, mais nous pensons qu’elles sont justes pour les Britanniques ». Cela n’empêche que les fraises du Kent commencent à pourrir dans le potager.

Recette : pizza aux fraises (de Cleveland)

Cette recette a été présentée au Strawberry moon festival, une compétition lancée par un blog américain basé sur des recettes du monde entier préparées à base de fraises. Le bloggeur affirme que la fraise est un fruit rouge doux, tout comme la tomate, une garniture parfaite pour votre pizza.

Ingrédients :

• Pâte préfabriquée ou maison • Purée de tomates • Parmesan et mozzarella fraîche, râpés • Huile d’olive (optionnel) • Levure • Farine tamisée

Garniture :

Oignons caramélisés, tomates cerises grillées, fraises coupées en lamelles, vinaigre balsamique, huile de pépins de raisins.

Préparation :

1. Etalez la purée de tomates sur la pâte à pizza, saupoudrez de fromage, ajoutez les oignons et les tomates, puis les fraises sur le dessus.2. Placez la pizza arrosée d’huile d’olive dans un four préchauffé. Laissez-la 15 à 25 minutes à 160 degrés jusqu’à ce que la pâte soit dorée.3. Arrosez-la de vinaigre balsamique. Recouvrez la pizza légèrement refroidie de basilic, de persil, et d’un peu plus de fraises. Savourez !

Photos : la Une (cc) marfis75/flickr, dans le texte : (cc) Wink-.../flickr

Story by

Translated from Shortage of Eastern Europeans in strawberry fields (forever)