Donne moi un vélo que je vois le monde
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Natacha LescartPablo et Ilze voyagent à travers le monde... sur leurs vélos. Dépensant moins de trois euros par jour, ils ont pédalé sur plus de 25,000 km et ont traversé 25 pays depuis leur départ de Grande-Bretagne il y a 3 ans. Pablo raconte son histoire à Cafébabel Bruxelles assis sur une plage en Malaisie.
Pablo se lève sur une plage digne des couvertures de magazines, sur la côte Est de la Malaisie. Il n'a pas de billet d'avion en poche. Pour en arriver là, il a juste eu besoin de son vélo. Depuis son départ de Londres, il y a 3 ans, il a pédalé plus de 25.000 kilomètres. Avec Ilze, une jeune femme lettone rencontrée lors de son premier périple à travers l'Europe, ils ont traversé 25 pays sur leurs deux roues, en suivant la route de St. James en Espagne, à travers les Alpes, les Balkans, la Grèce, la Turquie, l'Iran, le Kirghizistan, la Chine, la Thailande, ... Sans date d'arrivée, ils vont autour du monde sur leurs vélos.
La vie de Pablo a changé en 2011, lorsqu'il a quitté son travail en tant que serveur à Asturias, au nord de l'Espagne. A la base, il voulait étudier pour devenir fonctionnaire: "J'avais quelques économies mais je n'avais jamais voyagé alors je me suis dit: partons pour quelques voyages et profitons des offres des compagnies aériennes à bas coût". Ces durant l'un de ces vols, qu'il a rencontré d'autres voyageurs qui l'ont motivé à continuer à explorer le monde. Ce voyage de deux semaines c'est transformé en sept années de vie nomade.
Pablo a commencé à faire de l'auto-stop, a cherché des endroits où passer la nuit sur Couchsurfing (un site internet qui connecte les personnes qui offrent des logements gratuits), utilisant d'autres ressources pour un périple alternatif, cela lui a permis de vagabonder autour du globe pour un long moment sans dépenser trop d'argent.
Après 6 mois sur les routes d'Europe, il rencontre Izle qui est devenue sa partenaire de voyage. Ils se sont rencontrés pour la première fois en Lettonie et se sont donnés rendez-vous en Pologne. De là, ils ont planifié un voyage en stop jusqu'en Croatie. De voiture en voiture, ils ont atterri à Budapest, où Izle devait prendre son vol retour. Mais elle l'a manqué de quelques heures: "Je lui ai demandé de faire du stop avec moi jusque Riga. La réponse ne tarda pas: Oui, je le veux. Une fois à Riga cela n'a pas pris plus de deux semaines pour la convaincre d'abandonner son travail et de continuer à voyager avec moi à travers l'Europe, le Maroc et l'Asie du Sud-Est..." Pablo explique sur son blog.
Trois ans après, en 2014, ils ont décidé de prendre leurs vélos, en commençant par un voyage d'un mois en Angleterre et en Ecosse. "Le vélo vous donne une grande liberté pour choisir la route que vous prenez et ce que vous voulez transporter, comme une tente, des ustensiles de cuisines" Pablo raconte. "Vous pouvez aussi emporter plus de baggages et plus lourds, ce qui est nécessaire quand on voyage en hiver".
Cela a pris deux ans à vélo à Pablo et Izle pour arriver en Chine. Pendant ce temps, ils ont dépensé moins de trois euros par jour (et rien pour l'hébergement). "Nous avons seulement payer pour l'hébergement une fois, en Ouzbékistan car c'était la condition pour s'enregistrer (Administration des douanes)" Pablo explique.
Tous les soirs, ils les passaient soit sous tente, soit chez des hôtes qui les avaient invité sur la route. L'année dernière, depuis leur arrivée en Asie du Sud-Est, ils ont dépensé un peu plus parce qu'ils se sont accordés quelques conforts comme manger à l'extérieur, des milkshakes, dormir dans une chambre payée.
"Les gens sont très ouverts et hospitaliers", il explique. En Iran, par exemple, "lors d'un jour comme les autres, vous vous réveillez et quelqu'un vient vers vous avec de la nourriture. Quand tu roules à vélo, les voitures vous font signe pour vous donner de la nourriture ou pour prendre une photo avec vous. Jusqu'au point où vous devez dire, désolé, mais j'ai envie de pédaler un petit peu!".
"A chaque fois que tu t'arrêtes, s'il y a une maison tout près, les gens viennent et vous donnent une pastèque, un melon et vous invitent à venir à l'intérieur de leur maison parce qu'ils ont l'air conditionné. Si vous acceptez leur invitation, parfois, ils vous font rester deux ou trois jours. D'autres membres de la famille arrivent alors, ils vous nourrissent, et vous disent de rester! Si vous n'évitez pas ça, une personne sur quatre qui vous dit bonjour voudra vous offrir le logement pour que vous passiez la nuit chez eux".
Malgré tout, dépenser trois euros par jour peut finir par représenter une grosse somme après un temps. Pablo explique que pour gagner de l'argent, il a donné des cours de photographie et d'espagnol en chemin. En Chine, où il s'est arrêté pour un an, il a même entrainé une équipe de basketball.
Voyager est très différent de partir en vacances
“Quand tu pars pour Ithaca,
pries pour que la route soit longue,
pleine d'aventures, pleine de connaissances.”
C'est ainsi que commence le célèbre poème Ithaca, écrit par Cavafy. C'est aussi comme ça que Pablo voit son aventure: "voyager c'est l'expérience d'aller d'un endroit à un autre, et de tout ce qui se passe entretemps, et pas juste ce que tu vois quand tu arrives à destination". Il est resté en Chine pendant un an et est en Thailande depuis un mois jusqu'à présent. Il n'a pas beaucoup de plans pour le future: "Avoir des plans vous lie et vous empêche d'aller à des endroits, de les découvrir" dit-il.
Après une petite pause en Europe pour voir leurs proches, qui ne les avaient pas vus depuis plus de 3 ans, Pablo et Ilze projettent de pédaler jusqu'à Singapour et prendre un bateau pour l'Indonésie. Après, "nous chercherons un petit bateau en partance pour l'Australie, qui nous hébergera en échange de notre aide". La prochaine étape serait de traverser la Nouvelle-Zélande: "Nous allons essayer de trouver un autre bateau pour traverser l'Océan Pacifique, soit un voyage direct ou en allant d'île en île. Nous verrons. Sinon, nous prendrons un vol pour l'Amérique et nous traverserons le continent de bout en bout".
Si tu te sens de faire quelque chose du genre, Pablo propose plein de conseils sur son blog The Crazy Travel, comme comment choisir un bon vélo, une tente, comment camper partout ou bien comment payer le prix local lorsque tu es loin de chez toi.
Peut-être que dans le future, nous serons capable de lire toutes ses histoires dans le livre qu'il est entrain d'écrire. Il veut décrire les coutumes dont il a été témoins, les conversations passionnantes auxquelles il a participé et les lieux qu'il a découvert. "Un aperçu de la vie nomade" dit-il.
Translated from Give me a bike so I can see the world