Des Rroms arrangés en Italie ?
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Simona M.Depuis quelques jours, ils occupent les premières pages de la presse européenne, même si eux, les Rroms, s’intéressent peut-être moins aux mots qu'aux mesures concrètes. Quelle est la réponse italienne aux « villages d'insertion » made in France? Il n'y en a pas. Cependant, quelque chose est en train de bouger.
En commençant par le maire de Rome, Gianni Alemanno, qui a été le premier à recruter un Rrom au sein de son équipe municipale, jusqu'à la commune
de Treviglio, dans le Nord du pays, citée comme modèle européen en matière d'intégration.
Pendant qu'en France, on expérimente les « villages d'insertion », sans pourtant éviter quelques perplexités, quelles sont les réponses données en Italie aux Rroms expulsés chaque jour des banlieues des grandes villes? Quelque chose a l'air de bouger, peut-être grâce à la période hors campagne électorale (même si, étant donnée la situation politique du pays, on ne sait jamais), où il n'est plus fondamental de s'assurer le consensus par le biais du thème « sécurité ». Un premier signe encourageant vient du maire de Rome, Gianni Alemanno, un type qui, quand il s'agit de Rroms, n'est pourtant pas délicat. Néanmoins, pour la première fois, il a confié à un homme issu de la communauté des gens du voyage le rôle de délégué de la mairie en charge des relations avec la population Rrom. Il s'agit de Najo Azdovic, déjà connu pour avoir été le porte-parole du fameux camp de Rroms de Casiilino 900, désormais évacué.
Quelques jours plus tard, la commune de Treviglio, petit village du département de Bergame, au cœur de la forteresse xénophobe de la Ligue du Nord, a été identifiée par le Groupe EveryOne, une organisation internationale qui milite pour les droits de l'homme, comme le « seul exemple positif dans le Nord de l'Italie en matière de politiques d'intégration des minorités ethniques et d'aptitude au respect des citoyens d'ethnie Rrom ». Cette information, qui a été signalée au Parlement, à la Commission Européenne et à l'ONU, est arrivée jusqu'en Hongrie, où elle apparaît sur le principal quotidien national. De quoi s'étonner, si l'on pense que, il y a quelques mois à peine, l'euro-parlementaire de la Ligue du Nord, Matteo Salvini, avait demandé aux supporters de l'Inter de Milan de siffler en direction d’enfants Rroms qui venaient juste d'être évacués d'un camp et qui auraient dû, selon le programme, rentrer sur le terrain de jeu en tenant la main des joueurs.
Mais on trouve aussi ceux qui cherchent à s’attaquer au « problème » à sa racine. C'est le cas de père Virginio Colmegna, ancien directeur de la Caritas (Secours Catholique) à Milan, qui s'est attribué la mission de raccompagner lui-même « au pays » les Rroms chassés des camps italiens. Mais cela, à condition que ceux-ci trouvent du travail chez eux et qu'ils ne soient pas obligés de s'expatrier en permanence. Et c'est lui-même qui se charge de leur trouver du travail: il rencontre des maires, signe des conventions, conçoit des projets pour créer des usines et des laboratoires artisanaux, négocie avec des entrepreneurs, des banques italiennes (parmi lesquelles Unicredit) et des hommes politiques roumains. Après avoir entendu les déclarations xénophobes de M. Sarkozy, président de la République française « super-civilisée », il est impossible de ne pas se demander : est-ce vraiment vrai?
Photos: Contantin B./flickr; Cau Napoli/flickr; batrax/flickr; video: ReteRom/YouTube
Translated from Buone notizie per i Rom in Italia: è tutto vero?