Des animaux au Parlement
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pauline fréourUn peu partout en Europe, les électeurs rejettent les partis politiques classiques. Une tendance qui profite aux petites formations, comme le PvdD qui lutte pour les droits des animaux et l’écologie.
Il y a de grandes chances pour que le PvdD [Partij voor de Dieren-Parti pour les droits des animaux] siège bientôt au Parlement néerlandais. Plusieurs sondages annoncent ainsi que le parti pourrait disposer d’un ou deux sièges après les législatives du 22 novembre prochain. Certains reprochent au PvdB son profil « mono-cause ». Un petit côté activiste qui n’a pas empêché la modeste formation de gagner la sympathie de nombreux électeurs.
Le parti s’est ainsi récemment distingué en déposant une plainte contre un fermier dont la négligence avait entraîné la noyade de 18 chevaux. Une semaine avant cet accident, le géant néerlandais de l’agro-alimentaire, 'Albert Heijn', retirait des étalages de supermarché ses produits halal après avoir reçu 5 000 mails de protestation. Centralisés par le PvdD, ces messages s’indignaient du traitement réservé aux animaux dont la viande est destinée à la consommation des musulmans. En effet, la loi islamique requiert que les bêtes ne reçoivent pas d’anesthésie avant d’être abattues.
Ces deux affaires ont fait bondir la visibilité médiatique du parti. Le dégoût croissant du public à l’égard des tests cosmétiques pratiqués sur les animaux attire également des soutiens au PvdD, tout comme l’émotion provoquée par l’abattage de milliers d’animaux, sous la menace de pandémies comme la grippe aviaire.
Engranger des votes
L’élection de députés membres du PvdD au Parlement ne serait que la consécration d’un soutien populaire en plein essor. Un succès attendu depuis 2002, date de la création de ce parti qui a essaimé un peu partout en Europe.
La leader du parti, Marianne Thieme, 34 ans, est une ancienne juriste, ex-présidente d’une agence de protection des animaux. Furieuse de constater que les mauvais traitements réservés aux bêtes ne rencontraient aucun écho auprès des partis en place, elle a décidé de créer sa formation pour faire entendre la cause animale sur la scène politique.
Touche glamour, plusieurs célébrités ont acceptées de figurer sur les listes du PvdD pour attirer l’attention des électeurs. Parmi elles, l’écrivain Jan Wolkers, des présentateurs ou encore des stars de feuilletons télévisés. Un philanthrope a récemment fait don d’une grosse somme d’argent pour financer la campagne du parti.
Enfants, esclaves, animaux : même combat
Même si le PvdD affirme ne pas se réduire à une seule et unique cause -Marianne Thieme a par exemple une position très claire sur l’immigration et l’éducation–, sa campagne met l’accent principal sur le respect des bêtes et de l’environnement. Le parti appelle à la mobilisation citoyenne pour stopper la dégradation de l’environnement et la violation des droits des êtres vivants. Et Marianne Thieme de comparer cette lutte à celle qui a mis un terme à l’oppression des esclaves, des femmes et des enfants.
La proposition majeure du parti consiste en l’inscription des droits des animaux dans la Constitution. L’interdiction totale des tests sur les animaux figure également au programme. Et si Marianne Thieme est végétarienne, elle ne souhaite toutefois pas interdire la consommation de viande. Elle préfère prendre le contrôle de l’industrie bio et stimuler la consommation de produits issus de l’agriculture biologique.
Translated from Animals in parliament