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Démonter les idées reçues sur l’économie européenne

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Default profile picture Steven Hill

Translation by:

Cyril Marsaud

Politique

Pour torde le cou des clichés qu’alimentent les analystes outre-Atlantique sur une Europe à l’économie fragile, un Américain s’amuse à prouver le contraire. Alors que les dirigeants se rencontrent à l’occasion du sommet UE-USA, en Slovénie les 9 et 10 juin.

(danielbroche/ Flickr)Et pendant ce temps, les économies chinoise et indienne rugissent… Avec la nervosité du marché boursier due à la situation en Irak, la crise du logement, les énormes déficits budgétaires et commerciaux et la croissance déclinante de la productivité, les investisseurs s'agitent autour de l'économie américaine. Pourtant, Outre-Atlantique, l’Europe passe toujours pour la cinquième roue du carrosse. Démontage en règle de ces idées reçues par Steven Hill, le directeur du programme de réforme politique de la New America Foundation et l'auteur de 10 Steps to Repair American Democracy. Son prochain ouvrage, Forward Europe, Backlash America sera publié au printemps 2009.

« L'économie européenne est sclérosée et incapable de diriger le monde »(danielbroche/ Flickr)

L'économie européenne, valorisée à 16 billions de dollars (10,3 millions de millions d'euros) représente près d'un tiers de l'économie planétaire, devant celle des Etats-Unis (27 %), du Japon (9 %) et de la Chine (moins de 6 %). Entre 2000 et 2005, quand le redressement très annoncé de l'économie américaine était alimenté par le crédit facilité et un marché de l'immobilier spéculatif, l'UE avait un taux de croissance par tête équivalent à celui des Etats-Unis. Fin 2006, ils nous surpassaient. L'Europe créait de l'emploi plus rapidement, avait un déficit budgétaire sensiblement moins élevé que les Etats-Unis et affiche aujourd'hui des gains de productivité plus élevés et une balance commerciale bénéficiaire de 3 milliards de dollars (1,9 milliards d'euros).

« Personne ne veut investir dans les entreprises européennes car leur manque de compétitivité rend la prise de risque peu intéressante »

(Photos: Daquella manera/ Flickr)L'Europe compte plus d'entreprises classées au Fortune Global 500 que n'importe quelle autre région du monde. Entre 2000 et 2005, l'investissement direct étranger y était concentré pour près de la moitié. « La vieille Europe aimante les investissements car il s'agit du plus lucratif marché du monde dans lequel opérer », avance Dan O'Brian, du journal The Economist. Dans le classement des meilleurs compétitivités nationales, réalisé par le Forum économique mondial, les pays européens occupaient les quatre premières places et sept des dix premières en 2006 et 2007, devant les Etats-Unis (classés 6e), l'Inde (43e) et la Chine continentale (54e).

« La terre du chômage à deux chiffres »

Le taux de chômage stagna à un niveau historiquement bas de 6,7 % en mars 2008. Même la France est à son plus bas niveau (7,8 %) depuis 25 ans. Si les populations carcérales étaient prises en compte, les taux de chômage seraient virtuellement les mêmes sur les deux rives de l'Atlantique. Il y a sept à dix fois plus de prisonniers au Etats-Unis qu'en Europe ; l'inclusion des prisonniers augmenterait le taux de chômage américain (5 %) d'environ 1,4 % et l'européen de seulement environ 0,2 %. Et tandis que de nombreux emplois américains sont peu rémunérés et ne représentent aucune plus-value, en Europe, les sans-emplois ont encore accès à la sécurité sociale et à des revenus minimum d'insertion, à des programmes de retour à l'emploi, à des aides au logement, etc.

« L'Etat-Providence européen paralyse les affaires et nuit à l'économie »

(Photo: duesentrieb/ Flickr)Essayez l'Etat-Travail. « L'Etat social européen n'est rien de plus qu'un système compréhensif d'institutions visant à maintenir chacun en bonne santé et au travail », a récemment commenté un analyste politique britannique. Les Etats-Unis connaissent un déficit dans l'universalité de l'accès à des soins médicaux et à une éducation supérieure abordables. Les Européens disposent eux de soins médicaux de qualité, d'allocations de parentalité, d'une éducation supérieure très accessible financièrement, d'avantageuses pensions de retraite et de transports en commun développés. Ils ont en moyenne cinq semaines de congés payés (contre deux pour les Américains) et une plus courte semaine de travail. L'économie européenne finance le système social. Il supporte les familles et les employés à l'heure où le capitalisme globalisé menace de tous nous transformer en simple travailleur disponible à l'international. Le système social contribue à la prospérité européenne ; même les dirigeants conservateurs européens le reconnaissent.

« L'Europe est dépendante de la Russie et du Moyen-Orient pour la plupart de ses besoins énergétiques »

Le panorama continental européen est transformé par des éoliennes de haute technologie, des panneaux solaires, des stations d'énergie marémotrice, des « serpents de mer » producteurs d'énergie, des cellules d'alimentation à hydrogène, des systèmes de plafonnement et de commerce d'émission de carbone, une architecture immobilière « verte » et des méthodes de conservation d'énergie dans les secteurs résidentiel, commercial, industriel et des transports. L'Europe développe des transports publics de masse, des véhicules propres et des milliers de kilomètres de pistes cyclables et de chemins pédestres. Son empreinte écologique (plus de 25 %) représente environ la moitié de celle des Etats-Unis pour le même niveau de vie. L'Europe obtient plus de pétrole et de gaz de l'Afrique du nord et de l'Azerbaïdjan, dépendant moins ainsi de la Russie et du Moyen-Orient. Elle est aussi devenue le plus grand investisseur en Russie, dont l'économie de taille moyenne demeure grossièrement de la même taille que celle de la France.

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Translated from America: five eurosceptic myths about sick old EU