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De l’habitat collectif sans carbone

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Default profile picture chris adams

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Default profile picture julie stroz

Société

Au Royaume-Uni, en Allemagne et en Suède, des éco-quartiers précurseurs donnent des idées pour adapter nos modes de vie et répondre aux urgences climatiques.

Un bâtiment et ce que les gens font dedans : les activités ménagères sont responsables d’environ un tiers des émissions de carbone en Europe. Une maison même écologique, paumée dans la campagne, a souvent un bilan carbone moins bon qu’un bâtiment collectif, et moins exotique, planté en ville. Pourquoi ? Parce que pour se rendre au cœur de la forêt, le transport a un coût écologique. Voilà pourquoi des architectes et des urbanistes créent de nouveaux modes de vie et repensent nos maisons, nos bureaux et les mille manières d’y vivre.

BedZed, Londres

BedZed (Photo: telex4/ Flickr)

La communauté BedZed à Londres est un groupe de bâtiments aux émissions de carbone presque nulles et à l’aspect ésotérique. Construit par la Fondation Peabody, une association œuvrant pour l’habitat, Bedzed repose sur des principes de design simples et pragmatiques qui réduisent l’empreinte du carbone à son minimum. En plus des matériaux verts habituels, des panneaux solaires et des chaudières sont utilisés. Et pour éveiller les consciences, les compteurs d’énergie sont exposés dans la maison plutôt que d’être cachés.

D’autres mesures low tech mais surprenantes d’efficacité ont été adoptées : murs extra minces mais très isolants, fenêtres placées idéalement pour capter le plus d’énergie solaire possible, chauffer et éclairer la maison et permettent de faire de ces maisons des lieux de vie agréables. Plus besoin de ventilateurs ou de climatiseurs : en canalisant l’air de la maison en un seul point où le chaud de l’intérieur réchauffe le froid de l’extérieur, il n’y a pas de gaspillage d’énergie.

Pour Bill Dunster, l’architecte qui a travaillé sur le projet BedZed, la vie sans CO2 est doublement bien vue : « Non seulement, vous dépensez moins d’argent au bout d’un an, mais vous contribuez aussi à sauver la planète, ce qui ne peut pas être mauvais, non ? »

Fribourg, Allemagne

Fribourg, au Sud de l’Allemagne est une des rares villes gouvernées par un maire vert. C’est aussi un bon exemple de mode de vie écologique mis en place à grande échelle. Là-bas, 90 % des étudiants se déplacent à vélo, dans une ville quadrillée de pistes cyclables, ou alors utilisent un large réseau de bus et de trams au tarif unique, pour traverser la ville. Les trams sont bien implantés, la preuve : dans le centre-ville, à chaque carrefour, les feux sont toujours verts pour eux au détriment des voitures. Une mesure qui a permis de diminuer de moitié la moyenne du temps de transport en ville.

Pendant ce temps, dans l’éco-quartier Vauban, on n’accorde des permis de construire qu’aux sociétés qui prévoient des bâtiments compatibles avec l’énergie solaire. Les espaces en friche ou les parkings extérieurs sont bien à l’écart des espaces de jeu, des jardins ou des terrains de sport. Ceux qui ont besoin d’utiliser leur voiture peuvent acheter une place dans un parking à étages situé dans le quartier. Avec ce collectif, Fribourg a su attirer l’attention du reste du monde. « Nous recevons des délégations venues du Japon, de Corée du Sud, d’Inde entre autres », explique la maire Dieter Salomon, enthousiaste. « Et l’intérêt des gens ne cesse de grandir. »

Bo01 à Malmö, Suède

Tout au nord de l’Europe, (du suédois qui signifie ) est un autre exemple de ce que pourraient être les villes du futur. Le gouvernement suédois a commencé un programme d’investissement sur 20 ans en 2001 pour aider cette ville navale sur le déclin à se réinventer et à devenir une ville écologique de premier plan. Selon Eva Dalman, la directrice du projet , les résultats sont encourageants :

Bo01bonolletrésiderBo01« Personne ne croyait que ce serait beau et que des jeunes viendraient dans une ville grise et à l’industrie en berne. »

Et pourtant … Malmö est aujourd’hui loin de faire parti de ces chantiers navals gris et désaffectés. La ligne d’horizon est faite de bâtiments neufs dessinés dans plus de 40 styles architecturaux différents. Le centre ville piétonnier est dépourvu de voitures et garni de fleurs. Chaque pâté d’immeubles de 4 à 5 étages possède son école, ses magasins et son marché de producteurs fermiers. Le plan de transport public favorise les bus, les trams, les piétons et les vélos plus que les véhicules à moteur. L’énergie renouvelable vient d’une centrale géothermique qui fournit un 4/5e de l’énergie nécessaire à la ville. Le reste vient de l’énergie solaire et éolienne.

Malmö, Fribourg et BedZed inventent la vie verte du futur, un monde conçu pour les gens plutôt que pour les voitures. Mais sommes-nous prêts à échanger la liberté de la route contre la cohabitation en communautés du village écologique ?

Photos: BedZed (telex4/ Flickr), Vauban, Freiburg (Hello Nelly/ Flickr), Bo01, Malmo (strausser/ Flickr)

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Translated from Eco-housing renaissance: put less carbon in the air!