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Ana Colovic Lesoska : l'oeil de lynx du climat

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Translation by:

Matthieu Amaré

Impact21 FacesEnvironnement

Les meilleurs outils pour lutter contre le changement climatique ? Pour Ana Colovic Lesoska, ils consistent d'abord en une armée de lynx en peluche et une paire de poumons pneumatiques. Mais en tant que directrice du centre Eco-Sense, Ana fait beaucoup plus que de l'activisme créatif. Basée à Skopje, en Macédoine, l'organisation milite, en vrai, pour des politiques environnementales efficaces. 

Déjà enfant, Ana Colovic Lesoska était une grande protectrice de la nature et de la vie sauvage. « Quelque part, le fait de travailler dans l'environnement est venu naturellement, explique-t-elle. Cela traduisait mes valeurs, mon idée de la justice, du respect et de l'honnêteté. » 

Un tel intérêt pour les questions climatiques n'est pas banal en Macédoine. Dans le pays, les réflexions sur le sujet sont restées « coincées dans les années 60 » selon Ana. Si les problèmes enflent, l'appetit pour le changement reste très maigre. « Pour le gouvernement, c'est business as usual, les membres ne sont animés que par la préservation de leurs intérêts personnels. Donc, naturellement, nous avons beaucoup à dire sur les effets néfastes d'une telle politique...»

Les effets néfastes ? En Macédoine, ils correspondent aux soucis que provoque le réchauffement climatique dans le domaine agricole - qui joue un rôle clé dans le développement rural - et aux problèmes liés à certains combustibles. La feuille de route soumise à l'occasion de la COP21 insiste d'ailleurs sur la dépendance de la Macédoine au charbon.

C'est là qu'Eco-Sense intervient. Le centre mène des recherches qui visent à « informer sur les impacts environnementaux en Macédoine et à promouvoir certaines alternatives ». La clé, pour eux, tient dans la communication et la manière de sensibiliser la population aux enjeux climatiques. 

« J'ai fondé Eco-Sense en 2002 comme une organisation visionnaire qui permettrait de faire comprendre aux gens que la protection de l'environnement est une chose importante dans notre quotidien », déroule Ana. L'organisation agit dans plusieurs domaines comme la question délicate de l'énergie, le soutien aux campagnes anti-charbon ou la lutte contre l'énergie hydraulique utilisée dans les zones protégées. 

« On soutient pratiquement tout ce qui se fait dans les pays de l'UE, affirme-t-elle, bien qu'on nous dit souvent que ça ne marchera jamais en Macédoine. » Eco-Sense fait taire les critiques en menant à bien des projets comme un système de location de vélos dans la capitale, Skopje, ou la défense des énergies propres dans certaines communes, notamment en organisant une « marche funèbre » à l'aide d'une paire géante de poumons gonflables.

Lorsqu'il s'agit de se prononcer sur la COP21, Ana hésite entre deux sentiments : « Quand je vois le niveau d'implication de mon gouvernement dans la baisse des émissions en CO2, je ne suis pas optimiste », analyse-t-elle. En revanche, les engagements à plus grande échelle lui donnent davantage d'espoir : « Si l'on garde à l'esprit que plus aucun gouvernement ne nie l'existence du changement climatique... c'est plutôt encourageant. Si on n'atteindra jamais ce que nous espérons, la COP21 est un bon début pour tendre vers notre objectif ».

L'espoir fait-il vivre la nouvelle génération ? Au regard de l'émergence de jeunes mouvements écolos et de la récente COY11, nous avons demandé à Ana la manière dont les jeunes pouvaient être séduit par le changement : « Je n'ai jamais eu la réponse, jusqu'à ce que j'ai mes propres enfants », répond-t-elle. « Leur apprendre le respect de la nourriture, de la nature et la façon dont fonctionne l'environnement... Si les jeunes réalisent que leur actions ont un impact, ils seront capables de changer leur comportement. C'est exactement ce dont le monde a besoin en ce moment ! »

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Cet article fait partie d'un projet intitulé #21faces qui propose de faire le portrait de 21 jeunes écolos innovants à travers l'Europe pendant la COP21, la grande conférence mondiale sur le climat organisée à Paris.

Translated from Ana Colovic Lesoska: Sense and Sustainability