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Voyages pendulaires, des Roms au coeur de l'Europe

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CultureSociété

Discriminés en Roumanie, indésirables partout en Europe, les Roms vivent un véritable « exil intérieur ». C'est ce qu'illustre la vaste exposition du photographe Bruno Amsellem, proposée de 17 juin jusqu'au 24 décembre 2010 au Centre d'histoire de la résistance et de la déportation (CHRD) de Lyon.

Carasau, nord-ouest de la Roumanie

Crijma Covaci, la femme de Tarzan, devant chez elle, non loin de la frontière hongroise. Elle prépare son départ pour la France. Depuis la chute du communisme et la fermeture des fermes d'Etat, une population de Roms sans-emploi va tenter sa chance à l'étranger. Sophie Landrin, un journaliste français au Monde, a travaillé aux côtés d'Amsellem. Elle nous rappelle que les « conditions de vie difficile en Roumanie forcent les Roms à s'exiler. » A l'instar des autres maisons de leur village, celle de Crijma et Tarzans est en terre cuite et n'a ni eau courante ni électricité (Photo : ©Bruno Amsellem/ représenté par la maison de photographes Signatures)

Rabagani, nord-ouest de la Roumanie

La famille Covaci de retour en Roumanie pour la Pâque. La situation pousse les familles à tenter leur chance à l'étranger, mais ils se heurtent aux faiblesses de l'Europe des travailleurs : impossible pour un citoyen communautaire de résider plus de trois mois dans un autre Etat que le sien s'il n'y trouve pas de travail. D'où l'obligation d'aller et venir entre ici et là-bas, en de perpétuels « voyage pendulaires »... Bien qu'ils effectuent de fréquents voyages à l'étranger, Tarzan et Crijma gardent des liens étroits avec leur village. Ils y reviennent pour des occasions particulières, fêtes religieuses ou naissance de leur deuxième enfant (Photos :  ©Bruno Amsellem/ représenté par la maison de photographes Signatures)

Lyon, France

En 2007, les autorités françaises ont démantelé les camps de fortune dans lesquels vivaient les Roms à la périphérie des grandes villes. A Lyon, la fermeture du bidonville de Vénissieux a conduit les familles à s'installer le long des voies ferrées, près de la gare de la Part-Dieu. Elles se cachent par peur d'une nouvelle expulsion, encore plus vulnérables du fait de leur isolement. Traian et Pamela Covaci et leurs deux enfants quittent le bidonville Paul-Bert à proximité de la Part-Dieu. Lyon, France 01-10.  (Photos : ©Bruno Amsellem/ représenté par la maison de photographes Signatures)

Tinca, Roumanie

En 2007, la Roumanie intègre l'Union Européenne : les Roms, anciens demandeurs d'asile, deviennent citoyens communautaires. La France déploie pourtant un système d'aide au retour qui les "invite à regagner durablement leur pays", moyennant une indemnité de 147€ par adulte. Gyongyi Fekete monte dans un taxi pour rejoindre le bidonville de Tinca après avoir reçu une aide de l’ANAEM suite à son expulsion du bidonville de Vénissieux. Arrivée à l'aéroport de Bucarest, Gyongyi Fekete doit prendre un taxi pour rejoindre son village, à quelque 600 km de là (Photo : ©Bruno Amsellem/ représenté par la maison de photographes Signatures)

Plus de photos au CHRD de Lyon

Retrouvez l'exposition au Centre pour l'histoire de la résistance et de la déportation CHRD à Lyon

Translated from In the skin of Roma couples between Lyon and Romania (4 images)