Vivre les 20km de Bruxelles autrement
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C’est la première fois que je participe aux 20 km de Bruxelles. Étant sportive, mais n’ayant pas encore fait cette expérience, pour ma première fois, je décide de faire les 5 derniers kilomètres en marche rapide, avec mon amie Salima. Voici mon récit :
Dimanche 28 mai, 11 heures, parc du cinquantenaire. Il fait chaud, le soleil est déjà haut dans le ciel. Je me faufile parmi la masse de coureurs et de spectateurs jusqu’à mon point de rendez-vous, tout près de l’entrée de la station de métro Merode. C’est là que je retrouve mon groupe pour aller ensemble jusqu’au kilomètre 15 de la course. De là, on se joindra aux autres coureurs pour terminer avec eux la course.
Ca fait quelques mois que je m’entraîne régulièrement pour cet évènement. En mars et avril, quand il faisait encore froid, je marchais ou courais pendant 5 km environ, voire même plus. Mais là, c’est différent! Quand le soleil tape et qu’on transpire avant de commencer, on n'appréhende pas l'effort physique de la même manière. Pourtant, j’ai pensé à tout : je suis vêtue d’un short et d’un t-shirt bleu où il est marqué « Brussels loves santé mentale ». C’est pour cette cause que Salima et moi courons.
J’ai emporté avec moi ce qui me semble important : Casquette, crème solaire, une grande gourde d’eau, mon téléphone et mon k-way, en cas de pluie. Finalement, le k-way ne me servira pas. Enfin notre groupe est au complet : on peut partir. Nous prenons le métro jusqu’à Hermann-Debroux et marchons à pied jusqu’à une grande enseigne : « 15 km ». Il est midi moins vingt, notre groupe se tient près à rejoindre les autres coureurs.
Je les regarde passer : ils ont l’air déjà bien fatigué, mais déterminé à finir la course. L’ambiance est super, il y a beaucoup de monde pour encourager les participants : riverains, pom-pom girls, fanfare, DJs… Finalement, vers midi, on se lance. Et c’est parti, nous voilà dans la course ! Vu que la majorité des gens courent, Salima et moi nous mettons sur le côté droit pour les laisser passer. Quelques membres de notre groupe nous dépassent aussitôt.
Devant nous, il y a une marée de coureurs. Derrière nous aussi. Nous, on marche rapidement, et on commence à parler. Comme ca, le temps passe plus vite. Sur le bord de la piste, des gens nous encouragent, nous crient : « Allez, courage ! » D’autres nous tendent des morceaux d’orange. Bientôt, nous passons au ravitaillement d’eau. Des petites bouteilles de 33 cl sont distribuées aux participants. J’en prends une, ma gourde d’eau est déjà finie.
Mon t-shirt me colle à la peau, tellement je transpire. Et pourtant je ne cours pas. Je ne peux m’imaginer ce que doivent ressentir ceux qui courent l’intégralité de la course. Sur le bas-côté, je vois une jeune femme étendue à l’ombre d’un arbre. Elle doit avoir fait un malaise. Deux autres personnes s’occupent d’elle. Avec les températures qui règnent, même faire de la marche rapide n’est pas évident. Heureusement que la plupart du temps, il y a de l’ombre.
Au kilomètre 17, nous sommes aspergés par un jet d’eau. La plupart des coureurs foncent dedans, moi j’aimerais bien, mais je dois l’éviter pour ne pas mouiller mon téléphone. Finalement, nous arrivons à l’avenue de Tervuren. C'est une belle pente que nous devons franchir, mais il y a d’autant plus de monde sur les côtés qui nous soutiennent moralement. C’est beau de voir une telle solidarité. Je suis émue.
À la fin de la montée, j’aperçois le cinquantenaire. La dernière ligne droite ! Devant nous, la route devient plus serrée. Les coureurs ayant une bonne foulée nous dépassent de plus belle, on peine à les éviter. À ma gauche, un autre coureur est étendu sur le gazon, il est inconscient. Deux secouristes traversent la piste de course pour lui administrer des soins. J'ai de la peine pour lui : un malaise si près du but.
Enfin, le chemin se fait plus large. J’entends quelqu’un crier à ma droite : ce sont mes amis, venus nous encourager, Salima et moi. D’autres membres de notre groupe, déjà décorés de médailles, se tiennent derrière eux. Après un ultime tournant, nous voilà près de la ligne d’arrivée : « FINISH » en grandes lettres. Salima et moi se prenons la main et la franchissons en pas de course. Ca y est ! On a réussi ! Je suis fière, fière de nous. Surtout malgré la chaleur.
Après avoir cherché nos médailles, nous retrouvons nos amis qui nous félicitent. Moi, je suis fatiguée, mais c’est une bonne fatigue. Je suis heureuse d’avoir fait cette expérience, et j’ai hâte de recommencer. L’année prochaine, Salima et moi ne feront pas juste 5, mais 10 km. Et ainsi de suite…