Village au double visage
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Gaëlle SchweigerCoup de projecteur sur la petite commune de Gorizia, à cheval sur la frontière qui sépare la Slovénie et l'Italie. Une ville enfin réunifiée. Récit d'une soirée de fête.
Gorizia : une ville frontalière italienne dans la région de la Vénétie julienne. L'élargissement de l'espace Schengen vient d'effacer d'un coup de baguette magique la frontière qui sépare ses quartiers italiens et slovènes. Les habitants viennent de célébrer la 'réunification' de leur ville à la double nationalité. Aucune barrière ne séparera plus les italiens et les Slovènes de Nova Gorica, cédée en 1947 à la Yougoslavie. Il y avait dans ces réjouissances comme un air de chute de mur de Berlin.
Jeudi 20 décembre, 20 heures, poste-frontière de San Gabriele, entre Gorizia (Italie) et Nova Gorica (Slovénie). Bravant le froid, nombreux sont les Italiens et Slovènes à s'être réunis dès l'après-midi pour fêter l'événement. Toasts, musique, sourires et embrassades étaient au rendez-vous.
Des citoyens slovènes et italiens exhibent devant les caméras des chaînes télé locales et nationales leur carte d'identité, celle-là même qui leur permettra, quelques minutes plus tard, de passer les derniers contrôles à la frontière.
Le passage de l'autobus reliant Gorizia à Nova Gorica, emblème de l'union des deux villes.
Une femme appose sa signature sur la barre en bois, à rayures rouges, blanches et bleues – héritière de la Yougoslavie communiste –, enlevée bien avant les douze coups de minuit. Et ce même si les contrôles se sont poursuivis jusqu'à minuit.
Vendredi 21 décembre, minuit, poste-frontière international de Casa Rossa, entre Gorizia et Nova Gorica. Sous les regards émus de centaines d'Italiens et de Slovènes, les maires de Gorizia et Nova Gorica, Ettore Romoli et Mirko Brule, lèvent définitivement la barrière, qui, soixante années durant, avait marqué la division Est-Ouest.
Translated from Spazio Schengen: Slovenia e Italia si danno la mano