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Villa Déchets à Nantes : rien ne se perd, tout se recycle !
Published on December 8, 2010
Société
Vous ne savez pas quoi faire de votre bois ou des vieilles bâches qui trainent au fond du jardin ? A Nantes , deux architectes un brin délurés, accompagnés de 150 bénévoles quotidiens, se sont lancés pendant 20 jours dans le projet fou de construire une maison à partir de déchets.
Oui, vous avez bien entendu, une villa déchets . Il faut dire que nous sommes à Nantes , récemment élue « capitale verte de l'Europe » pour 2013, une ville ou le tramway s’est déjà substitué à la voiture, considérée par le Time magazine en 2004 comme la ville la plus agréable à vivre d’Europe. Derrière l’exploit architectural, le message : aujourd’hui, seuls 15% des déchets industriels sont recyclés et 80% sont envoyés à l’autre bout du monde pour y être incinérés.
La photographe Anne-Laure Mesnage a suivi Frédéric Tabary , Yann Falquerho et les citoyens nantais dans leur construction qui sera habitable le 2 décembre 2010.
Frédéric Tabary , à l'origine du projet de Villa Déchets : « Ce n'est pas une opération écolo, ni bio d'ailleurs..., les matériaux ne sont pas écologiques. En revanche, c'est une opération qui tente à démontrer qu'on surconsomme trop... en 20 jours on a récupéré tout ce qu'il fallait pour la villa, et ce n'est rien, c'est peut être un millième de la consommation nantaise qui part à la poubelle tous les jours... »
Photo : ©Anne-Laure Mesnage
Deux bénévoles trient les déchets. Le bois est récupéré à partir d'anciennes caisses à pommes.
Photo : ©Anne-Laure
Mesnage
Un bénévole sur le chantier : « Ce n'est pas forcément être décroissant que de dire qu'on peut réutiliser les déchets et de vouloir en faire une maison. C'est un peu le pari qui est lancé... La maison va-t-elle être habitable longtemps ? Je ne sais pas. Cependant il y a peut-être un créneau à lancer avec cette idée de trouver un compromis entre l'éco-responsabilité et la production. »
Photo : ©Anne-Laure
Mesnage
Pour isoler la maison : prenez du papier recyclé, ajoutez de l’eau et, à l’aide d’une bétonneuse, transformez le tout en briques ! Pour le bardage, un producteur de pomme a généreusement livré le bois traité de ses caisses. Elles n'étaient plus aux normes européennes, à quoi bon les jeter ?
Photo : ©Anne-Laure
Mesnage
Le plafond a été rendu parfaitement étanche grâce à l'utilisation de vieilles bâches de camions. Les fenêtres ont été récupérées auprès d'un fabricant qui ne pouvait les vendre à cause d'une erreur de côtes...
Photo : ©Anne-Laure
Mesnage
Comme en témoigne un bénévole lucide sur le chantier, « il y a beaucoup de choses à redire sur cette construction. On est loin d'être aux normes sur tout. Mais l'idée est géniale et communicative et c'est ce qui importe. On communique sur un projet complètement fou, mais finalement très humain. »
Photo : ©Anne-Laure
Mesnage
Pauline Moussier, l’assistante de Frédéric Tabary, pourrait-elle y vivre ? « Sincèrement, je me verrai bien vivre dans cette villa. C'est le but du projet d'ailleurs, notre objectif était de montrer que c'est une villa habitable. Nous avions fixé dans le cahier des charges aux designers que le déchet ne devait pas être visible pour que chacun puisse dire qu'il s'y sent comme chez lui, voire mieux. »
Photo : ©Anne-Laure
Mesnage
Dès janvier 2011, la maison sera déplacée dans l'éco-quartier La Bottière-Chénaie à Nantes et reviendra à une association sélectionnée suite à un appel à projets lancé par la ville. Elle deviendra le symbole du développement durable au sein de la région. A peine terminée, la Villa déchets a déjà marqué les esprits, et l'opération sera menée de nouveau dans différentes villes de France et à l'étranger dans les mois à venir.
Photo : ©Anne-Laure
Mesnage
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