[VIDÉO] Allemagne : la politique du bus
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Pendant deux semaines, une petite troupe de jeunes engagés pour le dialogue et les actions citoyennes a traversé l’Allemagne à bord d’un bus à la rencontre des électeurs. Débriefing, à Berlin, au terminus de leur périple.
C’est un gros bus rouge qu’on ne peut pas rater. Dans toutes les villes où il s’est arrêté, il a fait parler de lui. Tant mieux, car c’est le but recherché. Le « Bus des rencontres » est un projet qui rassemble plusieurs associations bien décidées à unir leur force et leur volonté pour stimuler le débat démocratique, en pleine période de campagne électorale.
Que pensent et ressentent les Allemands ? Quelles sont leurs souhaits ou leurs craintes ? Pour les faire parler, Shai, Julia et Tilmann propose un café et quelques encas aux passants. Intrigués, ceux-ci s’installent autour d’une table dressée pour l’occasion ou osent jeter un œil dans le bus à impérial, qui possède sa propre cuisine et un salon de discussion.
Toutes les opinions sont les bienvenues. Toutes les thématiques aussi sont abordées. Parmi celles qui reviennent le plus souvent : le vivre-ensemble et le racisme. Nombreux sont les retraités, en chemin pour le marché, qui s’arrêtent et se laissent entraîner dans la discussion. Ils évoquent leur petite retraite, leur sentiment de déclassement, leurs craintes de voir le visage du pays changer avec l’arrivée des réfugiés. Durant la même journée, des personnes issues de l’immigration racontent, elles, les défis qu’elles surmontent pour s’intégrer.
Du 4 au 17 septembre, l’équipe d’une quinzaine de participants, pour la majorité plutôt jeunes et issus du monde associatif, a rencontré plus de 500 personnes dans 13 lieux différents. Leur action se passe aussi sur les réseaux sociaux, où un journal vidéo raconte les rencontres et les évènements de la journée.
Lors du terminus à Berlin, les volontaires du projet ont rassemblé les « doléances », recueillies au fil des étapes, autour de trois grands axes : la ville, le pays et les espoirs pour le futur. « Quels sont les problèmes que rencontrent les gens et qu’est-ce qu’on peut faire pour y répondre ?, explique Julia Hübner, une participante. Nous allons ensuite essayer de transmettre un rapport à nos responsables politiques ».
Le projet est soutenu par des organisations citoyenne telles que « Offene Gesellschaft » (Société Ouverte), des fondations comme la Robert-Bosch-Stiftung, mais aussi grâce à un crowdfunding et de l’argent public du ministère de la Famille.
À travers la cuisine ou la musique, avec des petits concerts improvisés, à l’aide de jeux de rôle et d’expériences telles que l’« eye-contact experiment », qui consiste à regarder pendant une minute un inconnu dans les yeux... tous les moyens sont bons pour faire naître le dialogue.
C’est aussi un moyen pour toutes les associations participantes d’enrichir leurs pratiques et leurs connaissances du terrain. Le Social Impact Lab de Berlin, le réseau « Get engaged », Salaam Shalom Initiative, Kleiner Fünf et les cuisiniers d’über den Tellerrand ont tous pris place dans le bus.
À l’issue de leurs 13 jours de voyage, nous avons recueilli en vidéo leurs impressions :
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