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Vacances d'été : vue sur la mer(de)

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Style de vie

Visites guidées, méduses ou bob Ricard…tout citoyen du monde que vous êtes, vous pouvez tout à fait vous retrouver dans les pires endroits d’Europe cet été. Et comme ce genre de choses n’arrive pas qu’aux autres, cafébabel - à défaut de vous donner ses meilleurs spots pour les vacances - a décidé de vous offrir une belle vue sur la merde.

Forte dei Marmi (Ita­lie)

On va être clair. Même en comp­tant le film, le so­leil de Tos­cane n’est pas le meilleur en­droit pour pas­ser vos va­cances. Tout pré­ci­sé­ment à Forte dei Marmi où l’odeur des bouses ita­liennes style Sa­pore di Mare (Time For Lo­ving) se res­pire à pleins-pou­mons : des ac­teurs sé­niles, cra­més par une brève car­rière au zé­nith, dé­am­bulent en­core sur le Sun­set Bou­le­vard. Tout au­tour, et comme un ai­mant, c’est un feu d'ar­ti­fice de cat­tivo gusto : pic de tes­to­sté­rone, Pento plein les che­veux, chaîne en or qui brillent, seins cal­ci­nées, jupes à frange et jeans dé­la­vés. Par­ti­cu­liè­re­ment re­com­mandé si vous sou­hai­tez tra­quer le nou­veau Jean-Roch ita­lien. VN

Mos­tar (Bos­nie)

Un voyage au­tour de la Bos­nie-Her­zé­go­vine vous ouvre bien grands les yeux, dans tous les sens du terme : vous pou­vez en­core voir les im­pacts de balles dans les murs, ou des signes de mines, joyeux stig­mates du conflit des an­nées 90 et du siège de Sa­ra­jevo. Balles à part, la gente tou­ris­tique se rue nor­ma­le­ment sur le pont de la ville de Mos­tar qui compte dé­sor­mais, chaque été, 4 tou­ristes pour un mètre carré de pierre lisse. Un peu plus haut que tout le monde, sur le muret, vous trou­ve­rez tou­jours un mec qui a fait le pari, la veille, de plon­ger dans la ri­vière. Bref, en été, fuyez. Mais re­ve­nez quand même, lors­qu'il fait moins chaud. Vous croi­se­rez certes des tou­ristes, mais bos­niens cette fois.

Be­ni­dorm (Es­pagne)

Une cer­taine idée de l’en­fer. Deux ar­mées de 100 000 An­glais contre 100 000 Al­le­mands venus co­lo­ni­ser la plage à grands ren­forts de bou­teilles de Smir­noff et de crème in­dice 50. Quand on ha­bite l’an­née à Be­ni­dorm, une se­maine en été dure 8 jours. Le décor prend su­bi­te­ment des teintes rose fuch­sia, contrai­gnant l’au­toch­tone à ram­per à tra­vers un taillis de paréo fluos, quitte à perdre la vue. Les cha­peaux mal-tres­sés, les cos­tards blancs, les ta­touages à deux balles…tout res­semble à ce que Scar­face nous a laissé de plus dé­gueu. En Es­pagne, on dit que Be­ni­dorm c’est « la pe­tite Las Vegas ». Moi, je suis sûr que même à Vegas, la Sangría (très chère) sent moins le rai­sin sec. 

MT

Neu­sch­wan­stein (Al­le­magne)

Tu veux être hips­ter-com­pa­tible, même pour des va­cances en Al­le­magne ? The big B is the ans­wer. Par contre, si l’on en croit la bible du voya­geur lambda, le Lo­nely Pla­net, tu risques de te re­trou­ver à Füssen, aka le cul-de-bob. Bien­ve­nue donc au fin fond de la Ba­vière, au Châ­teau de Neu­sch­wan­stein. Vous l’au­rez de­viné, la bas­tille de Louis II de Ba­vière est cer­tai­ne­ment le plus gros point tou­ris­tique teu­ton et per­suade chaque été, chaque ci­toyen du monde à se taper la route jus­qu’à la fron­tière de l’Au­triche. Pour faire quoi ? La queue. Même ceux qui ont le men­tal suf­fi­sant pour at­tendre 3h pour­raient être déçus par la vi­site gui­dée qui est l’un des exemples les plus criards de ma­ni­pu­la­tion des masses. Tout comme dans les cafés hips­ter de Ber­lin, tu ne croi­se­ras aucun Al­le­mand au­tour de Neu­sch­wan­stein qui de­vient qua­si­ment, deux mois du­rant, une ré­gion nip­pone. « Photo, photo ? »

KF

La Mer Bal­tique (Po­logne)

Władysławowo, Ju­rata, Jas­tar­nia ou bien Kry­nica Morska. Qu’im­porte les noms. Les sta­tions bal­néaires po­lo­naises au bord de la bal­tique ont connu leur hype avant la guerre. Au­jour­d'hui, c’est fini. Les rai­sons ? Les mêmes que par­tout. On vous les donne en mots-clés : étran­gers bour­rés, hô­tels en dur, fa­milles nom­breuses. Trois ar­gu­ments qui vous per­mettent de lais­ser tom­ber votre vo­lonté d’en ap­prendre plus sur la Po­logne. L’été, du moins.

KP

Gué­rande (en France mais très à l’Ouest)

Pour tout ceux qui snobent la po­pu­laire et po­pu­leuse côte d'Azur, la Pres­qu'île de Gué­rande est de­ve­nue le sym­bole d'une Bre­tagne chic et calme. Sauf qu'en pleine sai­son, quand vous n'avez pas le bud­get de ces Pa­ri­siens aisés qui crèchent au Croi­zic ou à La Baule, vous échouez au plus calme du calme. Entre le centre de loi­sirs où grouillent des ados à bou­tons et le centre-ville avec sa foule de bour­geois en polo La­coste, ça ne va pas beau­coup swin­guer. Pour la côte, dont votre hôtel est, for­cé­ment un peu loin, vous dé­cou­vrez qu'elle est ma­gni­fique et...​vis­queuse. Vis­queuse, c'est la mé­duse dodue de 40 cm de dia­mètre sur la­quelle vous venez de mar­cher. Et elles s'échouent par co­lo­nies en­tières, ac­com­pa­gnées de pe­tites bou­lettes de ma­zout, à la pre­mière tem­pête. De quoi pas­ser l'en­vie d'al­ler se bai­gner le jour où, enfin, l'eau est à plus de 20 de­grés. True Ouest-side story.

JA

Comme nous ne sommes à l'abri de rien (même quand on bosse dans un média pa­neu­ro­péen) nous sommes évi­dem­ment ou­verts à toutes autres pro­po­si­tions de the place to NOT be cet été. Contact : re­dac­tion@​ca­fe­ba­bel.​com

Story by

Matthieu Amaré

Je viens du sud de la France. J'aime les traditions. Mon père a été traumatisé par Séville 82 contre les Allemands au foot. J'ai du mal avec les Anglais au rugby. J'adore le jambon-beurre. Je n'ai jamais fait Erasmus. Autant vous dire que c'était mal barré. Et pourtant, je suis rédacteur en chef du meilleur magazine sur l'Europe du monde.