Une ville dans la ville
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Bruxelles - Graziella Jost
Le batiment du Justius Lipsus ressemble, en période de Conseil européen, à une ruche bourdonnante. Autour de la reine (Angela Merkel), que personne n'a vu mais dont tout le monde parle, gravitent les interprètes, journalistes, cameramans, perchistes, membres de l´administration du Conseil, personnel de nettoyage, services de sécurité.
Alors qu'il n'aurait probablement jamais du se rencontrer, tout ce beau monde se retrouve au restaurant et à la cafétaria. Je commence à engager la conversation avec un groupe de policiers belges...
Debouts depuis l'aube, les motards de la police fédérale belge sont chargés d'escorter les chefs de gouvernement et leurs gardes rapprochées dans leurs déplacements. Chaque groupe a la responsabilité d'une délégation nationale. De deux à quatre motards en fonction de l'importance de la délégation, ils assurent "la fluidité de la colonne". Un à l'avant, les autres gravitent autour pour bloquer les carrefours. "Ca c´est le côté sympa de notre mission sur le Conseil", avoue l'un d'entre eux. Mais ils confessent également l'absurdité du dispositif. "Plus de 120 motards sont mobilisés pour toute la durée du Conseil. La plupart du temps leur rôle se borne à attendre. Ou à suivre de loin Tony Blair ou Alfred Gusenbauer qui se sont rendus à pied ce matin de leur hotel, Place Jourdan, au Conseil. 900 mètres en tout. Pas vraiment la peine de mobiliser deux escadrons de motards!