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Une journée dans les coulisses du Conseil européen

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Bruxelles

[Chronique] Pour tout « eurogeek » qui se respecte, assister à un sommet européen est en quelque sorte une consécration. Journaliste chez Cafébabel depuis peu, j’ai eu l’opportunité de couvrir le Conseil des 23 et 24 octobre. Bienvenue dans les coulisses !

10 heures : tout d’abord, aller chercher le précieux sésame qui permet l’accès au Conseil, un badge jaune qui ne va avec rien mais qui suscite quand même un brin de fierté. Je suis rassurée, TF1 est là aussi.

Ensuite, direction la salle de travail dans le bâtiment Justus Lipsius. Sauf que, pour l’instant, personne ne travaille mais tout le monde a réservé sa place. Cafébabel fait de même et prend possession des lieux. Téléphone, wifi, guide pour la presse : nous sommes fin prêts !  

C’est le moment idéal pour faire le tour du propriétaire et se plonger dans les coulisses de cette incroyable machine. Entre les issues de secours, les entrées interdites et les dédales d’escaliers, pas facile de s’y retrouver. Au détour d’un couloir, je découvre qu’il y a des petits privilégiés : les agences de presse disposent de leur propre quartier général. Je profite du calme qui règne encore pour assister aux tests son de la salle de conférence de la France…

Et pour interroger deux journalistes sur leurs expériences au Conseil.

15 heures 30 : les chefs d’Etat sont attendus d’une minute à l’autre. Hélicoptères vrombissants au-dessus de nous, perches brandies un peu hasardeusement et numéros d’équilibristes : c’est la guerre ! Les journalistes présents se pressent devant l’entrée VIP pour tenter d’apercevoir et d’interroger François Hollande, Angela Merkel ou Matteo Renzi, à la tête de la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne. Pas de chance, son avion en retard le fera arriver bien après tout le monde.

20 heures : session et dîner de travail, les chefs d’Etat et de gouvernement ont tout simplement disparu de la circulation. Pendant ce temps, c’est l’effervescence dans la salle de travail : papier à écrire, journal télévisé du soir à boucler… 

22 heures : le bar s’emplit, les langues se délient… Les journalistes se connaissent pour la plupart et les pronostics concernant un éventuel accord ou du moins une heure de décision vont bon train : minuit ? Deux heures ? Trois heures ? Ce qui est sûr, c’est qu’on est là pour un moment encore.

23 heures : la fatigue commence à se faire ressentir… De temps en temps, des attroupements se forment autour de délégations venues apporter quelques précisions. L’objectif est alors de se rapprocher le plus possible d’un diplomate et de tenter de saisir quelques bribes d’informations... J’arrive à peu près à comprendre que ces Espagnols parlent d’ « interconexión ».

1 heure : on n’y croit plus, on pense même à rentrer chez soi quand soudain… « 40, 27, 27 !!! ». Un cri surgit dans la nuit. Les chefs d’État et de gouvernement auraient trouvé un accord sur le climat : c’est la course vers les salles de presse. Quelques minutes plus tard, François Hollande évoque devant les journalistes un sommet historique. Entre deux tweets, je lorgne vers mes voisins et tente de savoir qui sont les autres journalistes présents.

Je décide ensuite d’assister à la conférence de presse de mon pays d’adoption, la Belgique, où le tout nouveau premier ministre fait ses premiers pas. Changement radical de décor : la salle, beaucoup plus intimiste, accueille une dizaine de journalistes seulement et des questions moins formelles fusent.

Bien éprouvée par tout ce que j’ai pu vivre aujourd’hui, je quitte finalement le Conseil vers deux heures et demie du matin pour retrouver enfin l’air libre, Bruxelles, la vraie vie… pour quelques heures seulement, car demain matin, c’est reparti !

Retrouvez toutes les photos des coulisses du sommet sur le Flickr de Cafébabel Bruxelles !