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Une journée contre la peine de mort focalisée sur l'Iran et la Résistance iranienne

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La Lettre Persane

  

Le samedi 10 octobre a eu lieu la 13ème Journée mondiale contre la peine de mort, célébrée depuis 2002 par les Nations Unies et les organisations de défense des droits de l’homme.

Lors d’une conférence à Paris, le Comité de Soutien aux Droits de l’Homme en Iran (CSDHI) a invité des personnalités politiques et des citoyens à un rassemblement contre le régime criminel des mollahs. Cette conférence internationale a été l’occasion de discours, d’interviews d’activistes iraniens en exil, et d’une exposition de photographie, de sculpture et de peinture en hommage aux 120 000 prisonniers politiques exécutés sous le régime des mollahs.

Des personnalités politiques engagées avec les opposants iraniens

Des personnalités politiques et activistes des droits de l’homme ont été invités à s’exprimer, notamment Henri Leclerc, président d'honneur de la ligue des droits de l'homme, Phumla Makaziwe, la fille de Nelson Mandela, Rama Yade, ancienne secrétaire d'État chargée des Affaires étrangères et des Droits de l'homme, Gilbert Mitterrand, Président de la Fondation France Liberté-Danielle Mitterrand, et le Président d'honneur de la Fédération internationale des droits de l'homme Patrick Baudouin.

Tahar Boumedra, ancien directeur du bureau des droits humains de la mission de l'ONU en Irak, a déclaré : « En Iran, la peine de mort est prononcée par des juges qui ont une compréhension limitée… La réalité du régime fondamentaliste en Iran est qu’il a empêché la société civile, qui aspire à la liberté et à la justice, de voir se réaliser ses espoirs et se concrétiser ses principes. Le régime religieux constitue une véritable difficulté à l’avènement de la démocratie en Iran. » Après avoir dénoncé la théocratie des mollahs, il a rendu hommage aux points de vue de l’opposition iranienne : « Le mouvement soutenu par le CNRI et l’OMPI a réclamé les droits de l’homme et la dignité humaine. Le programme en 10 point de la présidente élue du CNRI ouvre la voie vers la démocratie. Il réclame l’abolition de la peine de mort, l’égalité des sexes, l’état de droit et la justice aux fondements de l’état. »

Selon Rama Yade, le plus gros défaut de l’accord nucléaire du 14 juillet est qu’il « ignore les violations des droits de l’homme commises par le régime. Fermer les yeux sur ces violations en Iran ne fait qu’encourager le régime à commettre encore plus de violations ». 

Phumla Makaziwe Mandela, quant à elle, a enjoint le peuple iranien à ne pas perdre espoir : « Gardez espoir et ténacité… et à la fin, vous gagnerez votre combat contre le mal. » Mme Maki Mandela a décrit la présidente élue du CNRI comme « une femme qui a tant de courage et de ténacité »  

Des citoyens iraniens témoignent après avoir fui leur pays

Farzad Madadzadeh et Paria Kohandel sont deux jeunes iraniens de 30 et 18 qui ont récemment quitté leur pays après avoir subi la répression des mollahs. Ils ont pu témoigner, sur scène et à l’occasion d’une interview, de leur expérience douloureuse avec le régime.

Farzad, qui a été emprisonné 5 ans après s’être pacifiquement opposé au régime et à la réélection d’Ahmadinejad, raconte la torture physique et celle, morale, de l’isolement, subie pendant des mois, et témoigne des conditions de détention inhumaines et arbitraires de ses « camarades » prisonniers... dont beaucoup ont été exécutés : « Je veux être la voix de mes camarades qui, eux, ont été exécutés ». À la tribune, il déclare: "C’est à peine suffisant de condamner ce régime par la parole. Il faut mettre les mollahs face à la justice internationale pour qu’ils répondent de leurs crimes, en particulier du massacre de 30 000 prisonniers politiques et pour les exécutions quotidiennes incessantes."

Paria, quant à elle, a souffert des emprisonnements à répétition de son père, qu’elle a pu « voir et embrasser trois fois » en dix ans, tandis qu’elle organisait sa vie et ses inscriptions à l’école autour des visites qu’elle lui rendait. Aujourd’hui, familière du milieu carcéral et de ses injustices, elle met en priorité son combat pour la Résistance : « Je le dois à ma famille, aux prisonniers, à mes oncles martyrs, et plus que tout à mon père qui lutte, parce qu’aujourd’hui je suis libre », a-t-elle affirmé sur scène. 

 Maryam Radjavi

Selon Maryam Radjavi, présidente élue de la Résistance Iranienne, la complaisance de l’Occident est une approche qui « ouvre la voie à plus de crimes et d’assassinats dans la région comme dans le monde entier. » Au contraire, selon elle, les états doivent « briser le silence et sortir de leur inaction » qui a déjà permi aux mollahs « d’étendre leur barbarie à la Syrie et à l’Irak ».

La Résistance Iranienne soutient qu’Il faut conditionner les relations et les échanges avec le régime iranien à l’arrêt immédiat des exécutions en Iran. "Tant que la vague d’exécutions continue, rien ne peut justifier de serrer la main des mollahs En même temps elle souligne que tout soutien à Bachar Assad, protégé de Téhéran, pour le préserver au pouvoir, permettra à Daech de se développer ; pour vaincre Daech, la seule solution est de chasser le régime iranien de la Syrie et de l’Irak".

Maryam Radjavi a conclut : « Notre programme pour l’avenir, c’est un Iran sans exécutions, l’abolition des lois de la charia des mollahs, la création d’une justice indépendante, défense des valeurs de la démocratie et de la liberté, de l’égalité et du respect de la vie privée de chaque individu en Iran où personne ne sera arrêtée de manière arbitraire, où la torture sera interdite. »