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Une Europe verte et engagée?

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Bruxelles

par Olivia Hottat L'Union Européenne, ainsi que les 161 autres pays signataires de la convention des Nations Unies sur le changement climatique (UNFCCC), se sont retrouvés la semaine passée à Bangkok, afin de débuter les négociations pour un nouvel accord sur le changement climatique.

Selon la feuille de route des négociations, un nouveau traité, dont la signature est prévue fin 2009 à Copenhague, devrait prendre le relais du protocole de Kyoto à partir de 2012. Aux termes de cette semaine de négociation, le secrétaire exécutif de UNFCCC, Yvo de Boer, a déclaré que « le train pour Copenhague » n'était bel et bien plus en gare. L'Union Européenne, a-t-elle contribué à mettre le train en marche?

Bien avant le début des négociations de Bangkok, en janvier 2008, la Commission européenne avait proposé aux 27 états membres de l'UE un « accord historique », selon Barbara Helfferich porte-parole du Commissaire européen à l'Environnement, Stavros Dimas, en vue de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de l'UE. Sans aucune pression internationale, l'UE s'était engagée à réduire de 20% son taux de CO² d'ici 2020, voire de 30% si la communauté internationale était prête à suivre la voie européenne.

« L'Union Européenne a ainsi lancé un signal fort à ses partenaire internationaux! » affirme Helfferich. « C'est la première fois dans l'histoire que des Etats se mettent d'accord sur le partage du poids de la dette environnementale. »

Cependant, pour d'autres, en s'imposant unilatéralement un taux de 20%, la Commision n'a pas fixé la barre assez haut. Selon Tom Picken, membre de l’association environnementale Friends of the Earth, « les scientifiques ont estimé que l'UE devait diminuer de 40% ses émissions de gaz à effet de serre, afin d’éviter un dangereux changement climatique. »

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Ce taux de 20% pourrait même, d'après Rebecca Harms, vice-présidente de la commission temporaire sur le changement climatique au Parlement européen, causer un nivellement vers le bas des négociations internationales. « Je crains que ces 20% aient un impact négatif sur les ambitions des autres pays industrialisés. L’Europe doit absolument montrer sa volonté d’aller au-delà des 20%, ce qui n'est jusqu'à présent pas souvent le cas. »

Harms considère que plusieurs propositions faites par l’UE lors des négociations de Bangkok visaient uniquement l’objectif des 20%. « En ce qui concerne la réduction du taux de CO2 émis par les voitures, l’Union a dès le départ adopté une attitude de compromis. Ses propositions étaient loin d’être ambitieuses. »

A Bangkok, l'UE a également été accusée de flirter avec la proposition du Japon d'abondonner le système de réduction de CO2 par pays, au profit d'un système par secteur d'activités. Or, cette proposition endommagerait le principe de « responsabilités communes mais différenciées » selon lequel un fardeau plus lourd doit être porté par les pays développés, mieux capables d'assumer le coût de réduction des émissions et principaux responsables du changement climatique.

Pour s’imposer en tant que chef de fil des négociations internationales, il est temps que l'UE prenne des engagements environnementaux sérieux et adopte une attitude responsable vis-à-vis des pays émergeants et en voie de développement. Tom Picken précise que « si l’UE s’engage à réduire de façon ambitieuse ses émissions de CO2 et à satisfaire au minimum les objectifs de Kyoto, les autres pays industrialisés se sentiront obligés de faire de même et les pays en voie de développement seront alors d’accord de s’impliquer activement dans le combat contre le changement climatique. »

photos: * "Maria Hörl" / www.youthphotos.eu, CC-License(by)http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/de/deed.en

"Zsuzsanna " / [www.youthphotos.eu, CC-License(by-nc-nd)http://creativecommons.org/licenses/by/2.0/de/deed.en