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Un sommet pour un « petit traité »

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Bruxelles

Par Nicolas Arens Certes, rien de décisif, mais un traité tout de même où on parle, encore et toujours, de rigueur et de sanctions pour les indélicats du budget. Un tentinet technique, et tout de même controversé, ce traité annonce un tour de vis supplémentaire pour l’Europe qui ne peut perdre la face devant la pression internationale qui s’intensifie.

« Non, promis, après Lisbonne, plus de traité avant 10 ans » avaient déclaré les chefs d’Etat et de gouvernement, après la longue et laborieuse ratification du traité de Lisbonne. Et pourtant, ce n’est pas le premier « petit traité » dont on parle et qui devrait être signé au sommet européen. Il faut dire que depuis Lisbonne, la révision des traités pour des matières de politique interne a été largement simplifiée. Plus de CIG ni de convention. On discute, on signe, les parlements nationaux font le reste !

C’est donc un traité sur la discipline budgétaire qui sera signé en marge du sommet vendredi matin. La mesure phare de ce traité est certainement la fameuse « règle d’or ». Il s'agit d'un engagement des pays à ne pas dépasser de 0,5% le déficit structurel dans leur budget national, et d'une sanction quasi-automatique pour les habitués des comptes dans le rouge. De la rigueur et encore de la rigueur...

25 des 27 Etats suivront sans doute cet engagement. Sur le banc , on retrouvera le Royaume-Uni et la République Tchèque. Notons qu'un tel traité est loin de faire l’unanimité parmi les 25 et la population. On lui reproche de ne pas prendre en main les « vrais » problèmes comme l’emploi et la croissance, matières qui seront malgré tout discutées pendant le sommet.

Signalons enfin que ce « petit » traité passera, bien qu’on ne discutera pas de pare-feu ou autres mécanismes de stabilités, suite aux pressions allemandes. A l'origine, l'idée était de mettre en balance  discipline budgétaire  et accès au fond d’aide . Ce qui avait convaincu l’Irlande de ne pas demander, « pour une fois » serait-on tenté de dire, un référendum sur le sujet. Pourtant, il n’en sera rien pour l’instant et le firewall européen est reporté aux « semaines qui viennent » selon les dires de Barrosso.

Bref, des sanctions et peu de soutien. On peut toutefois espérer l’une ou l’autre décision plus sociale qui nuancerait une Europe aux élans parfois un peu rigoristes.