Un éditeur part... Un autre prend la barre !
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Un an et demi à cafebabel.com. Qu'est-ce qu'on apprend ? L'anglais, l'espagnol, l'allemand (non, ok Katharina, j'ai rien appris en allemand, c'est peine perdue !), c'est votre gageure quotidienne avec un éditeur espagnol à votre gauche, une éditrice anglaise au bout de la table... Soyons modeste, le polonais est hors de portée.
C'est comme être gourmand et reconnaître qu'on ne dégustera jamais des pâtisseries Eric Kayser tous les soirs après le boulot. Tanpis. Par contre, vous découvrez une personnalité, celle d'une journaliste et éditrice polonaise, que vous garderez toujours dans une des poches de votre costume identitaire. La personnalité polonaise, elle vous sert à faire les choses vite, bien, à bouger, aller de l'avant. Ne pas attendre que les gens pensent pour vous. Trop tard, vous avez déjà tout conçu, tout prévu. Avec derrière un constat réaliste qui outrepasse la rancœur : même dans un média européen, certaines nations ont plus de voix que d'autre. Cafebabel.com, c'est avant tout une Europe en miniature, un diamant à polir en permanence pour ne pas qu'il ne devienne trop difforme. C'est la vision que je garderai de l'esprit polonais après avoir passé un an et demi à en côtoyer la représentante la plus argentine qui soit. Bref, un beau mystère. Apprenez-le polonais ! Le langage corporel. Celui de s'attabler, coller son visage à l'écran qui devient votre pire ennemi en cas de bug et votre meilleur ami quand un bon texte vous tombe dans les bras. La position assise, autre code, pesant quand on préfère monter aux arbres. Mais sans chaise, comment se lancer des vannes d'un bout à l'autre de la table, comment réagir à un article du et lancer un panorama européen en six langues sur la dernière polémique qui fait flamber l'Angleterre ou "européaniser" le nouveau scandale politico-sexuel italien ? Au passage, avouons que DSK nous a beaucoup aidé dans notre tâche quotidienne qui est de faire comprendre aux Européens des quatre coins du continent ce qu'est la spécificité politico-culturelle de chaque région de l'UE.est devenu limpide aux yeux de tous les citoyens !
Guardian L'Italie de Berlusconi
Le langage virtuel. Parler par mail avec les traducteurs et les auteurs, par MSN avec les éditeurs à qui l'ont parle également à voix haute ou IRL (In Real Life) comme on dit en langage geek, au téléphone pour les interviews, festivals, reportages en préparation, sur et avec la communauté et les lecteurs potentiels pour leur dire ""...facebook twitter venez sur notre magazine en six langues, il mériterait d'être plus lu ce média si distinct de ce que vous avez lu aujourd'hui sur vos médias nationaux !
Le transport. Prendre l'avion pour un reportage, s'habituer à ne plus les rater. Se rendre compte qu'il y a des babéliens à Séville, à Athènes, à Podgorica ou à Istanbul qui partagent des attitudes et des expectatives identiques aux vôtres sur l'Union européenne, l'air que l'on respire et les politiques pour qui l'ont vote. Réaliser des reportages en commun avec des journalistes d'autres pays. Se rendre compte qu'un journaliste italien fait une analyse de fond sur les structures de pensée d'une société du Nord de l'Europe, qu'une journaliste serbe a beaucoup de choses à révéler sur les et qu' croque sans demi-mesure les travers de la société anglaise...mouvements sociaux de Belgradeune plume irlandaise
Vous apprenez l'Europe. Vous n'apprenez pas grand chose de plus, mais vous savez de plus en plus vous méfier d'un coup de communication du Parlement européen, car une Bosnienne vous confirme qu'à Sarajevo . Envie d'aller voir à l'extérieur, aux marges d'un projet politique, c'est là qu'on en comprend le mieux l'essence et les effets. Vous pensez l'Europe car vous critiquez ses actes, vous connaissez ce qu'en pensent ses habitants, et vous les écoutez avant de vous faire une opinion. Bref, vous faites du journalisme participatif en six langues. Bienvenue à cafebabel.com !l'UE n'est pas forcément l'eldorado qu'on imagine de l'intérieur
Bienvenue à Matthieu, avec qui vous avez déjà eu affaire (ou par exemple) et qui désespère de se confronter à tous ces nouveaux langages qui s'offrent à lui. Soyons honnêtes : avec tous ces moyens de communication, personne ne se comprend vraiment entre Européens... Mais qui peut le nier : quoi de plus beau que d'essayer de se comprendre entre Européens ?! Bonne route à tous les babéliens et merci d'avoir contribué et de continuer à contribuer à votre magazine européen participatif ! Emmanuel Haddad