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Un dimanche aux Solidays : demain c’est loin

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La Parisienne

«   » ( ). Il est . Il est aussi 38 degré Celsius. A , bien seul endroit de l’ qui compte quelques plantes pérennes, on vend du jus de gingembre mélangé avec du jus d’ananas. A part ceux qui ont soif, on s’en fout comme l’an 40 : l’occupation. L’occupation c’est de chercher du clair-obscur, et «  ».

Après avoir squatté avec une paire de pieds mystérieuse (   ) le peu de fraicheur que le site nous propose, direction tympan, pour les ( ).

« On the road again » (Bernard Lavilliers). « Tempérament fatigué » (IAM), sise sous le soleil, la jeunesse française a sué à grosses goûtes, dimanche 26 juin, guerroyant comme « un bon vieux colosawa » (IAM) contre la canicule. Et ce, « Sans prendre le temps de s’arrêter » (Gaetan Roussel). Et comme Icare, elle s’est brulée les oreilles. Chroniques d’un Sunday with a flu  (Yodelice).

L’empire du côté obscur

IAM

14h30

l’espace bio

hippodrome Longchamp

nous ne faisons que passer, dans l’ombre sous la lumière 

Loving you is killing me

Aloe Blacc

Good things 

Aloe Blacc

Le soleil rend fou

Il est 16h45. Il est toujours aussi chaud. Quelques desperados se mettent une tête à la roteuse en attendant Les têtes raides. Y’a peut-être un ailleurs ( Bernard Lavilliers). La lisière des clôtures en bambou est prise d’assaut. Les mecs s’écrasent littéralement contre le chaume pour profiter des derniers instants qu’offre une ombre invisible. Le soleil rend fou. C’est connu. C’est dans Tintin. Les gens gluants s’agglutinent. Yum Yum  ( Cocoon). La fanfare arrive. En noir. «  Gérard ! » ( Les têtes raides). Ça gueule. Mais ça ne pousse pas. Ça tape. Une marée humaine submerge la scène Bagatelle mais «  on tape (pas) pour des peccadilles »   ( IAM). Where the ocean ends  ( Cocoon), il y a moins de monde. Entre les scènes,  la même chaleur. Les festivaliers errent avec but : l’eau. Un mec, sapé comme un bédouin, lèche l’échancrure de sa gourde. «  La vie c’est pas du gâteau » chante, derrière, Christian Olivier, la caisse de résonance des Têtes, en hommage à Mano Solo. «  On n’est pas né sous la même étoile » ( IAM).

Pause. Bernard Lavilliers rend hommage à Bob Marley. Pendant ce temps-là, le soleil est bas. Et te tartine la face. Un mec, malin mais seul, est calé entre deux tables. La première faisant de l’ombre sur la seconde. Burned  ( Puggy).18h30. C’est le moment le plus instable de la journée. Tout est brûlant. On manque de glace au bar. La fontaine à eau n’est plus qu’un mirage. La queue des toilettes bande à vue d’œil. On manque de liquide : des I need dollar ( Aloe  Blacc) à la bière. Les gens voient rouge, sur leurs épaules, sous leurs pieds, sur le nez de leurs potes. Il faut une bonne dose mentale pour ne pas taper d’hallucinations. Certains l’aiment chaud. Le thé réhydrate supposément plus que l’eau fraîche. Un truc de touareg. Bref, on s’assoit. Et on se dit que c’est presque Comme on samedi soir à Beyrouth. ( Bernard Lavilliers).

La trace du Marcel et le gosier sec

Run on ( Moby), Inside  ( Moby), et Find Me Baby ( Moby). Play ( Moby). IAM. Une nébuleuse de weed flotte au dessus d’un millier de personnes qui a ce (putain de) soleil dans les yeux. Akhenaton, Shurik’n et toute l’école du micro d’argent enchaînent les classiques. Les mecs du fond, eux, enchaînent les nouveaux produits. Définitivement, ce sont les Marseillais de 45 balais qui ont dépoussiéré le plus les esgourdes des festivaliers. Independenza ( IAM). On s’échappe sur Dark Vador, cap(e) sur le Dôme. 21h, sous le chapiteau, au crépuscule, il est 38 degré Celsius. Mark Daumail, le chanteur du duo Cocoon, hallucine. Des questions me reviennent ( Gaëtan Roussel). Celui qui venait de souligner en conférence de presse que le public parisien était aphone, se prend une branlée de vivat en pleine tronche. «  Un stade » dit-il, hagard, entre deux morceaux. La foule, chauffée à blanc sous le couronnement en toile, exulte à chaque syncope du duo(pole). A l’ombre des jeunes filles en fleur, les gars sont un peu mous. Un peu jaloux. Ça se passe comme ça chez le mac  ( IAM). A l’issue de la dernière chanson, Chupee, un ange passe. Un garçon courageux susurre à sa douce, En attendant de lui plaire ( Gaëtan Roussel, rêveur) : Dis-moi encore que tu m’aimes ( Gaëtan Roussel, tombeur).

«  Le berceau (de la nuit) lève le voile », un drap éteint celui qui avait tant brillé, tandis que j’installe le mien sur le sol encore chaud. D’une voix calcinée, Je chante ( Les têtes raides). Je m’installe devant les jeux de lumières pourpres qui polissent le crâne de Moby. Comme un fanal, ils m’indiquent qu’il est temps de rentrer au port. «  C’est un bateau qui se perd dans la bière au comptoir » ( Les têtes raides). C’était dur. Harassant. Éreintant. Je suis brisé «  de la tête au péroné » ( IAM). J’ai la trace du Marcel et le gosier sec. C’était dur. Harassant. Éreintant. Mais c’était beau. Et «  je pars comme un samouraï » ( Shurik’n).

Cet article a été écrit sur :

Lee fields – My world

Outlines – Just a lil lovin

Slight Amnesia – The kid named miles

War – Baby Face

Ladi6 – Jazmine Dl

Yesterday new quintet – The meaning of love

Jimi Hendrix – Little wing

Jazz Liberatorz – Always something

Carlinhos Brown – Carlito marron

Mr President/Hawa – The best is yet to come

Bahta Gebre Heywet – Ewnet yet lagenesh

Derrick Laro/Trinity – Don’t stop till you get enough

Mary JBlidge/Lil Wayne & Diddy – Someone to love me

Rufus/Chaka Khan – You got the love

Mister Modo/Ugly Mc Beer – Let it slide

Arthur H/M – Est-ce que tu m’aimes

Story by

Matthieu Amaré

Je viens du sud de la France. J'aime les traditions. Mon père a été traumatisé par Séville 82 contre les Allemands au foot. J'ai du mal avec les Anglais au rugby. J'adore le jambon-beurre. Je n'ai jamais fait Erasmus. Autant vous dire que c'était mal barré. Et pourtant, je suis rédacteur en chef du meilleur magazine sur l'Europe du monde.