
Un calendrier fait revenir le féminisme à la poil
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Un calendrier plein de femmes toutes nues. Oui, mais pas n’importe lequel. Pas de ceux qu’on accroche dans un coin de son garage entre le congélateur et la boîte à outils. Celui-ci a été lancé le 8 mars 2012, journée internationale des droits des femmes, et rassemble des photos de féministes dénudées, en hommage à la bloggeuse égyptienne Aliaa Magda Elmahdy. Fin 2011, la jeune étudiante de 20 ans avait osé s’afficher nue sur son blog pour provoquer les islamistes de son pays. Né d’une idée de l’Iranienne Maryam Namazie (porte-parole de Equal Rights Now) et élaboré par Sonya JF Barnett (co-fondatrice du mouvement féministe SlutWalk), le « Nude Photos Revolutionnary Calendar » rassemble 13 clichés de féministes nues qui se déclinent comme un hommage à Aliaa Magda Elmahdy car pour Barnett, « il faut qu’elle sache qu’il y a d’autres femmes comme elles, prêtes à repousser leurs limites pour exprimer leur indignation. »

Le 23 octobre 2011, l'étudiante de la Faculté des Beaux Arts de l'Université Américaine du Caire pose nue sur son blog pour lutter contre le sexisme et le harcèlement sexuel, fléaux de l'Egypte actuelle.
« Condamnez les modèles qui ont posé nus dans les écoles d’art au début des années 70, censurez les livres d’art et détruisez les statues nues de l’Antiquité. Puis déshabillez-vous, regardez-vous dans un miroir, brûlez ces corps que vous détestez tant et débarrassez-vous pour toujours de vos complexes sexuels avant de m’adresser vos insultes chauvines et oser nier ma liberté d’expression. »
Photo: blog de Aliaa Magda Elmahdy

Anne Baker et Poppy Wilson St. James, mère et fille (Royaume-Uni): « Nous sommes là pour l’amour, les bisous, les votes démocratiques et le droit de signer en notre nom et notre sexe. »
Photo: © Julian Baker

Sonya JF Barnett, graphiste et co-foundatrice de SlutWalk (Canada): « Je suis destinée à être célébrée, pas censurée. »
Photo : © max+gna

Luisa Batista, professeure d’anglais et traductrice (Pays-Bas): « Tous les êtres humains sont égaux et devraient avoir le droit de s’exprimer sans avoir peur pour leur vie. »
Photo : © Mark Neurdenburg

Amanda Brown, fondatrice de We Are Atheism (Etats-Unis): « Le dogme ne déterminera jamais où je m’assois, ce que je porte et comment je vis. »
Photo : © Adam Brown

Greta Christina, bloggeuse athée et auteure (Etats-Unis): « Je possède mon corps. Non, plus que ça : je « suis » mon corps. Et personne n’a le droit de me dire comment je dois l’utiliser, au nom d’un dieu qui n’existe pas. »
Photo: © Michael Rosen

Emily Dietle, bloggeuse athée (Etats-Unis):« La diffusion effrénée de l’information met la liberté à notre portée. Sans liberté d’expression, comment pouvons-nous l’atteindre ? »
Photo: © Adam Brown

Alena Magelat, membre du mouvement Femen (Ukraine): « Notre corps nu défie le patriarcat, la dictature et la violence. Nous inspirons les intellectuels ; les dictateurs sont terrifiés. Femmes du monde entier, venez, déshabillez-vous, gagnez ! »
Photo: © Vitaly Pavlenko

Maryam Namazie, militante iranienne à l'initiative du calendrier (Royaume-Uni) : « Mon corps n’est pas obscène. Le voiler l’est. »
Photo: © Ben Hopper

Mallorie Nasrallah, photographe américano-syrienne (Etats-Unis): « Je le transporte avec moi partout où je vais. »
Photo: © Mallorie Nasrallah

Cleo Simone Powell, mère et actrice (Royaume-Uni): « Pourquoi ? Parce que je le peux. »
Photo: © Julian Baker

Nina Sankari, féministe (Pologne): « Une pensée libre dans un corps libre. »
Photo: © Grzegorz Brzezicki

Saskia Vogel, journaliste américaine basée à Londres: « Contrôler la nudité crée une relation perverse avec le corps, soi-même et la sexualité. »
Photo: © Lucy Fox Bohan

Maja Wolna, artiste et graphiste, avec son fils (Pologne): « Que cela concerne le sexe, l’orientation sexuelle, la religion ou la culture, nous sommes égaux. La dignité personnelle est la base de la civilisation humaine. »
Photo: © Agnieszka Hodowana