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Tuerie d'Oslo : oublier, s'affoler ou s'engager à propos des attentats ?

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Société

Le terroriste présumé doit être présenté ce lundi à Oslo devant un juge d'instruction. Agé de 32 ans et considéré comme un fondamentaliste chrétien, celui-ci a tué impunément pas moins de 93 personnes, vendredi, après une opération prévue depuis 2009.

Si certains commentateurs estiment que les populistes européens d'extrême-droite sont les instigateurs idéologiques de cette attaque, d'autres appellent à prêter une plus grande attention aux craintes que suscitent l'islam et la société multiculturelle.

De Groene Amsterdammer - Pays-Bas : plus qu’un dément isolé

Dans son « manifeste » publié sur Internet, le terroriste avoué, Anders Behring Breivik, se présente comme un chevalier-templier moderne dans la lutte contre l'islam et les élites. Dans celui-ci, il se réfère à des populistes de droite comme le Néerlandais Geert Wilders. Ceux-ci sont des pyromanes idéologiques, estime l'hebdomadaire de gauche De Groene Amsterdammer : « Les principaux populistes et islamophobes européens tenteront vraisemblablement de le faire passer pour un dément isolé. Ils diront que ce n'est pas ce qu'ils voulaient dire lorsqu'ils parlaient de « guerre totale ». Et c'est peut-être bien le cas. Peut-être que certains chercheront en eux et comprendront que la liberté d'opinion, ce n'est pas donner carte blanche à des fantasmes haineux débridés, que les mots ont un poids et ont des conséquences morales et politiques. Mais le mal est fait maintenant. Les services de sécurité européens doivent faire un grand ménage dans les réseaux d'extrême droite et l'électeur doit sanctionner rigoureusement les foutaises des populistes, si l'on veut éviter que de tels drames ne se reproduisent. » (Article publié le 25.07.2011)

Dagens Nyheter - Suède : l’engagement et l’action politique comme remèdes

Le massacre en Norvège est une attaque portée contre notre société démocratique et libérale, estime le quotidien libéral Dagens Nyheter, qui appelle chacun à lutter: « L'homme qui a répandu la terreur et la mort en Norvège pendant plusieurs heures était motivé par son amertume envers la société ouverte. … Si nous voulons vraiment que le terroriste norvégien échoue dans ses revendications, nous devons faire exactement ce qu'il cherche à empêcher : nous devons nous engager. ... La haine, l'extrémisme et l'intolérance sont des organismes inhabituels car ils se développent mieux dans des espaces vides. Le meilleur moyen de les éliminer est d'apporter une bouffée d'oxygène, avec des arguments, une discussion ouverte, un libre échange d'opinions. L'arme principale du terrorisme est l'intimidation. … Si nous voulons lui résister, nous devons sortir de l'ombre, élever la voix, donner notre avis. Argumenter inlassablement pour l'ouverture, la tolérance et la liberté, et contre les menaces, la stupidité et la xénophobie. Nous ne devons pas avoir peur. » (Article publié le 24.07.2011)

Hospodářské noviny - République Tchèque : l’islamisme n’est pas la seule menace

Le crime de masse commis par Anders Behring Breivik en Norvège montre que l'islamisme n'est pas la seule menace, estime le journal économique Hospodářské noviny : « L'Europe vient de perdre une illusion généralement partagée, selon laquelle nous luttons seulement contre des ennemis extérieurs et que nous sommes exclusivement confrontés à des islamistes prêts à tout pour détruire notre monde. La vérité refoulée, à savoir que tout extrémisme est dangereux quelle que soit son origine religieuse, ethnique ou nationale, vient d'éclater brutalement. Breivik est peut-être un solitaire dément. Mais une telle folie ne surgit pas sans contexte. Partout en Europe avance l'extrême droite, prétendant défendre les véritables valeurs nationales. Pour l'Europe, cela signifie deux choses. Les instances de sécurité doivent entièrement réévaluer le danger qui nous menace, et les partis politiques doivent dorénavant davantage tenir compte du mécontentement de la population à l'encontre du projet européen et de la société multiculturelle. » (Article publié le 25.07.2011)

Die Presse - Autriche  : la conséquence de la xénophobie ambiante sur le Net

Le terroriste présumé Anders Behring Breivik avait mis en ligne un manifeste de 1.500 pages sur ses convictions racistes. Ces déclarations sont régies par le même malaise sur l'immigration et les autres cultures que l'on trouve dans les commentaires que d'autres individus postent sur Internet, note le quotidien libéral-conservateur Die Presse : « Parmi les individus qui s'extériorisent en postant des commentaires [sur Internet], nombreux sont ceux qui vivent une vie citoyenne respectable dans le monde réel. On peut être sûr que les excès de violence comme ceux d'Oslo et d'Utøya susciteront perplexité et réflexion. Dénoncer ceux qui n'arrivent pas à s'accommoder des changements sociaux qu'impliquent l'immigration et le décloisonnement culturel en les qualifiant de terroristes incendiaires n'est pas une solution. On peut seulement en venir à l'ordre du jour. La priorité devrait être de se demander comment soustraire le débat sur les opportunités et les risques de nos nouvelles réalités sociales à l'anonymat agressif du monde virtuel, pour le ramener sur le plan du dialogue politique. » (Article publié le 25.07.2011)

Eesti Päevaleht -Estonie : de la mesure dans la couverture médiatique d’un meurtrier

On ne doit pas accorder une trop grande attention au terroriste norvégien et à ses déclarations politiques, ne serait-ce que pour éviter que celui-ci fasse des émules, met en garde le quotidien Eesti Päevaleht : « Le meurtrier norvégien a-t-il atteint son objectif ? S'il a éprouvé une satisfaction perverse à la vue du sang, cela n'en fait pas un grand héros derrière les barreaux. S'il a cherché la célébrité et l'attention durable des médias, comme la plupart de ceux qui ont commis des massacres dans des écoles avant lui, force est de constater que cette attention se dissipera rapidement. Plus vite on aura oublié le nom de cette personne, mieux ce sera. Un meurtrier ne mérite pas que l'on satisfasse sa vanité. Espérons que l'on ne lira pas à l'avenir les mémoires de l'assassin. C'est un individu qui a tenté d'attester un monde qu'il s'est lui-même forgé, ne parvenant pas à s'accommoder du monde réel. La tâche des médias est toutefois de veiller à ce qu'un quelconque nouveau monstre ne le prenne pas pour modèle. » (Article le 25.07.2011)

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Photo : Une (cc)bootload/flickr ; Vidéo : infotf1/Youtube

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Translated from Killer von Norwegen: Vergessen oder vertiefen